Pyromorphite radifère, Galène et probable Cérusite, le tout dans une matrice siliceuse. Les Dorains, Issy-l'Evêque, Saône-et-Loire, Bourgogne. Cadeau de PCG ! La zone minéralisé (photo) fait 2,5 cm, le morceau entier 4 cm. Spécimen radioactif (jusqu'à 1,62 uSv/h à 1 cm) car la pyromorphite contient d'infimes quantités de radium (beaucoup plus radioactif que l'uranium). Le prospecteur Hyppolite Marlot exploitera le gisement dans les premières années du 20ème siècle (dès mars 1903) pour le radium (découvert par P. et M. Curie en 1898), le premier gramme de radium français viendra de ce gisement ! A l'époque, cela coûtait une fortune !
D'après le Dr E. Asselborn, le filon de quartz qui contient cette pyro' a déjà été découvert en 1847 par le Dr J-E. Carion et repris par V. Berthier. Ces derniers signaleront cette découverte à Marlot en 1894.
Mais d'où vient ce Radium ? D'après le HS du Règne Minéral sur le Morvan, la radioactivité des pyromorphites diminue puis s'estompe au fur et à mesure que l'on va en profondeur du filon. D'après Jacques Dannes (dans un CR à l'Académie des Sciences en 1905), ce sont les eaux superficielles qui se sont chargées en Radium, après avoir traversé les fissures des filons de quartz à minéraux de Plomb. Ce qui explique la radioactivité uniquement observée aux zones perméables, près de la surface. Enfin, Pierre-Jacques Chiappero (du Muséum de Paris) suggère que le radium est associé à la Pyromorphite sous forme de "sulfate de radium" très soluble. Pour terminer, la Galène des zones profondes a été exploitée pour le Plomb.