Effectivement, l'exploitation des shale gas necessite des puits horizontaux. Ces reservoirs ont des permeabilites faibles donc on joue sur la loi de Darcy: Q= -k.A/m x Dp
Q: le debit, k:la permeabilite, A: la surface, m: la viscosite et Dp: la difference de pression. Pour produire plus, on peut donc augmenter la surface. C'est ce qu'on fait en fracturant et en forant en horizontal. La fracturation n'augmente pas reelement la permeabilite mais la surface de roche. On ne peut pas changer la visco. On peut bien entendu jouer sur le Dp en utilisant des pompes.
Tout depend de la profondeur d'exploitation pour la contamination. Je ne connais pas grand chose en hydrogeologie ni dans l'exploitation des eaux souterraines en France mais je doute qu'on exploite des eaux souterraines a des profondeurs de 1500-2000m. Mais ca n'empeche qu'il faut etre prudent, comme dans tout forage. Serieusement, l'impact d'un forage est bien moindre que celui d'une carriere ou d'une mine a ciel ouvert. C'est probablement le cote freudien du forage, l'intrusion verticale (ou horizontale) dans la mere Terre qui derange profondement les gens.
EDIT:
Une derniere chose pour remettre les idees en place. Ce sont des chiffres de l'IEA, la premiere valeur, c'est le volume et les deux suivantes, ce sont les couts d'exploitation. Le cout du gaz depend de sa valeur calorifique et elle est souvent en BTU, british thermic unit.
Gaz deja produits: 90x10^12 m3 - 1-5$/Mbtu
Gaz conventionnel: 50x10^12 m3 - 1-6$/MBtu
"Tight gas" (reservoir classique mais avec une porosite et permeabilite faible): 110x10^12 m3 - 2.5-7$/MBtu
Shale gas: 180x10^12 m3 - 3-7$/MBTU
Methane provenant des couches de houilles: 70x10^12 m3 - 3-9$/MBTU
Sour gas (Gaz contenant une tres grande quantite de H2S): 220x10^12 m3 - 3.5-10$/MBTU
Gaz de l'Arctique: 30x10^12 m3 - 4-12$/MBTU
Gaz de l'offshore profond: 60x10^12 m3 - 5-11$/MBTU
Une usine de gaz naturel liquefie (GNL) rajoute environ 4-5$/MBTU sur le cout du gaz et 1000km de pipelines 1-2$/MBTU. A partir de la, les calculs sont relativement complexe car les contrats d'exploitation, les taxes, royalties etc... influent grandement sur la rentabilite d'un projet. Mais grosso modo, les pays qui possedent deja une infrastructure et dans lesquelles on decouvre du gaz sont extremement favorises.
Pour infos encore, si on fait le ratio des reserves prouvees de gaz en fonction de leur consommation annuelle pour des pays comme la Grande Bretagne, les US, la Hollande, l'Allemagne etc..., on obtient des chiffres de l'ordre de 4-8 ans. C'est pas tres bon.
Pour des pays en Afrique de l'Ouest, on obtient des chiffres de l'ordre de 15 a 6500 ans (Le Cameroun). C'est pas bon non plus. Un chiffre de l'ordre de 10-15 ans me semble une bonne valeur.
En se lancant dans la recherche du shale gas, la France essaie simplement d'assurer son independance energetique (relative) par rapport a la Russie et au Moyen Orient. C'est juste normal. Maintenant, les societes operatrices sont la pour faire du profit, ca me semble evident egalement. Mais si on met des regles au depart, ca devrait aller. Apres tout, Lacq n'a pas entraine (que je sache) des desastres ecologiques enormes a part l'odeur terrible quand on passe dans le coin. Mais bon, la sucrerie de Meaux ou l'usine Vico pres de St Quentin, ca ne sent pas la rose non plus...