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auxotectonics

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  1. J'espère bien que non. Mais je commence à penser que c'est via les données de l'exploration du système solaire par les sondes que cette théorie va prendre son essor. Vivement que l'on envoie une sonde sur Encelade!
  2. Certes! Mais là on est plutôt dans le domaine de la vulgarisation d'une théorie particulièrement méconnue, y compris dans la communauté des géosciences. L'absence d'explication dans le cadre de ce qui est connue ne veut pas dire que qu'il n'y a pas d'explication. Et c'est bien là l'erreur souvent commise sur ce sujet. Vous vous placez un peu dans le cas d'un individu d'une civilisation archaïque qui voyant passer un A380 dans le ciel nie le fait qu'un A380 puisse voler par ce qu'il ne peut pas l'expliquer en se basant sur ses propres connaissances. La bonne réaction est d'accepter que le phénomène existe si des données convaincantes prouvent effectivement sa réalité, puis d'en chercher l'origine. Nier le phénomène ne va pas faire avancer le schmilblick... Ce qui est bancal, c'est ce que je décris plus haut. Il n'est pas normal qu'un scientifique nie un phénomène parce qu'il ne sait pas l'expliquer. L'histoire se répète en géoscience, la théorie de Wegener était aussi rejetée parce que les physiciens de l'époque n'étaient pas capable d'expliquer comment les masses continentales peuvent être mises en mouvement... À méditer.
  3. Les pseudo-sciences ont pour caractéristique d'être non testables. Nous n'avons donc pas affaire à une pseudosicence ici. Dans le passé, quand l'homme ne savait pas expliquer un phénomène, il évoquait la magie. J'ose espérer que l'on en est plus là. Pourtant, c'est exactement ce que vous faites! Non, il n'y a rien de magique, tout a une explication rationnelle, physique. Le fait que nous ne connaissions pas la réponse à cette question montre simplement que nous avons encore pas mal de pain sur la planche pour lever un peu plus le voile sur l'univers dans lequel nous vivons. Est-ce que cela vous étonne? Moi non. Persister à croire que ce phénomène implique une réfutation des lois de la physique est fallacieux. C'est une grossière erreur épistémologique. Ce ne sont pas "mes" théories, elles ont été développées par d'autres (Mantovani, Carey, Egyed...) je n'en suis pas acteur mais plutôt observateur et vulgarisateur. Si vous avez lu Kuhn, vous comprenez que rien ne bougera tant que le doute de la validité de la tectonique des plaques ne viendra pas à l'esprit de quelques géophysiciens influents sur les nouvelles générations. A ma connaissance, personne ne perçoit un vrai problème de fond avec la tectonique des plaques, à part peut-être Carlo Doglioni. Et ça ce n'est pas très bon pour une science qui est moins "dure" qu'il n'y paraît. Vous même, êtes-vous certain que la tectonique des plaques est valide? Et pourquoi? Cela m'intéresse.
  4. Quel problème? Chez les expansionnistes, il n'y a aucune hypothèse non testable, ni d'hypothèses réfutées comme l'existence de très vaste océans anciens, leur destruction complète par subduction alors que les systèmes d'arcs recyclent autant de lithosphère qu'ils en créent, qui remettent en question les fondements même de la théorie. Les hypothèses de base de la tectoniques des plaques (renouvellement de la lithosphère) est réfutée, il faut l'abandonner, d'autant que nous avons une bien meilleure théorie, plus universelle puisqu'elle marche aussi pour expliquer la tectonique d'une partie non négligeables des corps du système solaire. Ce propos est fallacieux, il n'y a aucune réfutation de lois de physique ou de chimie, elles marchent très bien, merci pour elles. Vous confondez une réfutation des lois connues et une extension à de nouvelles théories physiques. Très bien, je vous invite à le relire plusieurs fois, et si ce n'est déjà fait, je vous invite également à lire "la structure des révolutions scientifiques" de Thomas Kuhn pour comprendre pourquoi nous en sommes là en géosciences.
  5. Ce sont des courbes du G3 de 2006 si je ne me trompe pas? Avez-vous bien lu comment sont construites ces courbes qui suggèrent un production contante? Je cite l'article: "[17] The production rate we present here relies on the same assumptions as of Cogne ́ and Humler [2004]. It is based on the sum of currently observ- able surface production rates {dA/dt} at the global scale, as first compiled by Sclater et al. [1981] and refined by Rowley [2002] and Cogne ́ and Humler [2004], with the {dA/dt} of subducted, oceanic crust. To obtain this modeled production, we com- puted the product of ridge lengths of Cogne ́ and Humler [2004], based on Tethys and Pacific model evolutions [Ricou, 1994; Engebretson et al., 1985], with the weighted global spreading rates as quoted above (Table 2). For the uncertainty analysis, we allowed a 15% error on estimated ridge lengths from the Pacific system, and assumed a 20% error on Tethys ones. Furthermore, we added to this production rate those of small oceanic basins (SOB) as deduced from the review of oceanic crust flux of Kaiho and Saito [1994], by dividing their values of crust flux in back arc basins (km3 yr 1) by the constant 6.5 km thickness they used (red curve in Figure 3b)" En résumé, ils additionnent les surfaces accrétées aux dorsales (et back arcs) en se basant sur l'âge de la lithosphère océanique (la courbe qui monte l'augmentation quasi-linéaire), et ils en soustraient des surfaces d'océan qui seraient aujourd'hui tout où en partie disparus (Téthys et paléo-Pacifique). Vous voyez le problème? Non car le volume global de l'hydrosphère n'est pas plus constant dans le temps que le volume du manteau ou du noyau. Et l'eau est évidemment issue de la devolatilisation du manteau.
  6. Mais non, ma courbe est très semblable à celle publiée par Cogné et Humler (EPSL 227 (2004) 427-439): La différence est que j'utilise des données plus récentes (de 2008) et un découpage d'isochrons de 5 Ma.
  7. Ce n'est pas leur nature qui est importante mais leur âge et leur mode de formation (dorsale ou non)pour estimer la contribution à l'augmentation de surface. Par exemple, les plateaux basaltiques comme Ontong Java n'augmentent pas significativement la surface puisqu'il s'agit de flooding de magma, qui recouvre un plancher existant plus ancien => la surface occupée par le plateaux basaltique n'est pas nouvelle. C'est la même chose que pour les systèmes d'arc/back arc qui subductent un plancher existant lors de leur développement.
  8. Cette courbe n'a jamais encre été publiée, et j'en suis l'auteur. Il y a plusieurs méthodes pour obtenir les mesures de surface à partir des données de datation. Une méthode très simple consiste à générer la figure du post #124 représentant les isochrons de 5 Ma à l'aide de GMT avec une projection de Mollweide qui présente l'avantage de conserver les surfaces. Ensuite, on utilises un logiciel d'imagerie (ImageJ) permettant de mesurer la surface de chaque isochron en se basant sur la couleur des pixels. Et c'est tout pour une première estimation. Il est possible d'améliorer les estimations en prenant en compte la lithosphère subductée sous les différents courants tectoniques autour du Pacifique, surtout dans le Pacifique ouest. Parce que la conséquence de cette activité est que de la lithosphère ancienne est remplacée par la lithosphère jeune des arrières arcs. On le voit très bien dans toute la zone comprise entre le Japon et la Nouvelle-Zélande, en passant par l'Indonésie. Sans cette correction on sous-estime légèrement la surface de lithosphère ancienne et surestime d'autant la surface de lithosphère jeune. Une remarque à propose de la figure 13 ci-dessus. Elle ne quantifie par une surface/an mais une distance par an et ne prend donc pas du tout en compte l'augmentation de la longueur des dorsales au cours des millions d'années. N'aviez vous jamais remarqué que les dorsales s'allongent en se propageant comme des failles? Avez-vous remarqué que l'EPR est en cours de propagation dans le golfe de Californie? Je peux prédire que cette extension vers le Nord de l'EPR fera la jonction avec Juan de Fuca dans moins de 10 Ma, ce qui fait qu'une partie de la Californie sera vraiment une île détachée de l'Amérique du Nord.
  9. Comme indiqué sur les légendes du graphe on mesure la surface de plancher océanique accrétée au niveau des dorsales, par tranche de 5 Ma, en se basant sur les données de datation disponibles ici: ftp://ftp.geosci.usyd.edu.au/pub/agegrid/2008/Grids Voici une représentation graphique de ces données par tranche de 5 Ma, du plus récent (rouge) au plus ancien (violet), données à partir desquelles est tirée la courbe présentée ci-dessus. Il n'en est pas question, on mesure l'augmentation de surface du globe à l'échelle du million d'année. De l'augmentation de la surface globale (4πR2) on déduit l'augmentation du rayon de la terre ® et le volume globale (4/3πR3). On ne peut pas faire plus simple et plus direct comme quantification. Rien à voir, l'épaississement de la lithosphère par refroidissement est un autre phénomène que l'accrétion au niveau des dorsales. Vous avez manifestement confondu les deux. Ce n'est pas bien grave.
  10. Oui, il s'agit de la surface accrétée au niveau des dorsales mesurée par tranche de 5 Ma. Elle augmente régulièrement depuis 180 Ma et est actuellement d'environ 3 km2/an Oula, grosse confusion! L'épaississement de la lithosphère océanique est due à son refroidissement (avec l'âge) pas à un changement de l'accrétion au niveau des dorsales!
  11. Disons que les bassins océaniques modernes ont commencé à se former il y a moins de 200 Ma. Ce qui ne veux pas dire que de petits bassins assez étroits se sont formés avant, d'où les ophiolites. Les ophiolites par leur dimension (quelques dizaines voir une centaine de km) ne permettent pas de prouver l'existence de bassins océaniques de plusieurs milliers de km de large. Quelques centaines de km, oui, par exemple des dimensions de la mer rouge (qui est à fond basaltique). D'ailleurs, Crawford, un éminent géologue, avait largement démontré par la géologie et la paleotonlogie que Tethys n'a jamais été pas un vaste océan, mais une mer épicontinentale étirée avec quelques zones à fond basaltique: "The Myth of a vast oceanic Tethys" Les arguments développées toujours valables et renforcés aujourd'hui sont simplement mis de côté. C'est un peu facile, mais c'est comme ça. Elle s'accélère parce que les mesures de l'âge des planchers océaniques montrent clairement que le volume d'accrétion augmente, voir la 3ème figure du post 107 Une ophiolite se forment lorsque qu'un fragment de lithosphère basaltique "poussé" par un courant tectonique vient à chevaucher un autre fragment de lithosphère. Il n'y a aucun mystère à cela. Je peux facilement prédire la formation d'ophiolites lorsque le courant anatolien-égéen arrivera sur la marge continentale africaine en Libye.
  12. Ah intéressant Jolivet et Facenna, le préprint est gratuitement disponible ici: http://geodynamics.usc.edu/~becker/preprints/fbjk12.pdf J'aime bien le travail de modélisation des courants mantéliques qui est présenté. Mais il ne faut pas oublier que leur modèle est un système fermé (la quantité de manteau est maintenue constante). C'est un biais auquel il faut penser par rapport à un modèle basé sur une théorie expansioniste (vide infra). Quoiqu'il en soit, cet article va dans le même sens que celui de Le Pichon. Mais évidemment pour eux, c'est un enfoncement spontané du plancher méditerranéen qui aspire le manteau. Et pas le courant du manteau qui est à l'origine du rollback. Dans tous les cas, le bilan est un remaniement de la lithosphère de la zone, mais pas de réduction. Il y probablement une influence de l'augmentation de matière sur la composition géochimique depuis 4 Gy. Mais elle est peut-être difficile à évaluée, peut-être aussi car les échantillons analysés que l'on a ne proviennent que de la surface ou en tout cas de couches peu profonde, quelques centaines de km au mieux. Concernant les cellules de convection, attention. Elles ne sont valables que dans un système fermé dans lequel quelque chose doit descendre pour compenser ce qui monte. Dans un système ouvert où par exemple de la matière est continuellement injectée à la base du système, il est possible de n'y observer que des ascendances.
  13. Ouest Anatolie, là ou il y a uplift, voir par exemple cet article "Mantle flow uplift of western Anatolia and the Aegean: Interpretations from geophysical analyses and geodynamic modeling" Cela dit, il y a un article de Le Pichon qui suggère que ce courant fait partie d'un réseau d'origine plus lointaine, le panache Est-Africain: "The Miocene-to-Present Kinematic Evolution of the Eastern Mediterranean and Middle East and Its Implications for Dynamics" En ce qui concerne le choix de référentiel, il y en a de plus pertinents que d'autres. Par analogie, si je renverse du ketchup et qu'il s'écoule sur mon plan de travail, quel est le référentiel le plus pertinent, le ketchup en mouvement ou le plan de travail? Là c'est pareil. Le référentiel constitué par ce qui est autour du courant anatolien-égéen, bassin méditerranéen orientale+balkan+mer noire, est le plus pertinent.
  14. A ma connaissance, ils n'ont pas de signature géochimique spécifique, car ils ont logiquement la signature de la zone du manteau dont ils proviennent. Par exemple, celui formant la Mer Scotia a la signature du manteau du Pacifique, prouvant bien qu'il s'agit d'une intrusion du manteau du Pacifique dans l'Atlantique. D'ailleurs, le manteau dans le cadre de l'expansion devrait être plutôt de type "marble cake" en raison des advections successives. Je ne suis pas sûr du sens de cette question? Les OIB proviennent de la fusion partielle du manteau supérieur. Qu'est-ce que l'on pourrait voir dans les OIB qui indiquerait l'expansion? L'erreur de Wegener a été de proposer un moteur qui était erroné. De fait les attaques sur sa théorie se sont concentrées sur le moteur, et les preuves scientifiques bien étaillées qui prouvaient le déplacement relatif des continents ont été reléguées au second plan. Et la grosse erreur de la communauté des géosciences de l'époque a été de jeter toute la théorie malgré les preuves claires de déplacements continentaux. Un moteur acceptable par les géophysiciens (convection mantellique) a été proposé par Holmes près de 25 ans avant la tectonique des plaques. Ce n'est donc pas non plus le fait de trouver un moteur qui a débloqué la situation. Non, ce sont de nouvelles données, paléomagnétiques et donc issues de la communauté géophysiquesla plus hostile aux déplacements continentaux, qui ont débloqué la situation. Il est probable que ce soient également de nouvelles données qui pourront débloquer la situation de l'expansion terrestre. C'est pourquoi je pense que le déblocage viendra de la planétologie, même si on a déjà avec la Terre de multiples preuves que l'expansion planétaire a lieu. Et oui, il faudra bien déterminer l'origine de la matière, et cette quête permettra de découvrir de nouveaux pans entiers de la Physique. Les observations faites sur les lunes comme Ganymède, Europa ou Encelade, pour lesquelles l'augmentation de surface n'a pas de contrepartie. Sur Terre, je crois qu'il suffit de démontrer que le processus de subduction ne réduit pas la surface de la lithosphère, pour prouver l'expansion. C'est pour ça que je m'y essaie. Mais il y a bien d'autres preuves de l'expansion. Par exemple le fait que les données paléomagnétiques indiquent une migration des continents vers le Nord alors que le pôle Nord est lui même en expansion (Gakkel Ridge). La seule explication possible de cette migration sans carambolage de continents au Nord est une expansion supérieure de l'hémisphère sud (Pacifique+Ocean Indien+Ocean antarctique). L'extension longitudinales des dorsales dans le temps est un autre exemple etc On parle d'une poignée d'individus qui ne sont pas bien organisés. Ils publient un peu (Par exemple cet ouvrage sous la direction Giancarlo Scalera: http://www.aracneeditrice.it/pdf/9788854856936.pdf), mais je ne les crois pas suffisamment bien armés (y compris scientifiquement) pour arriver à avoir un impact. Je pense qu'il faudrait que cela vienne de quelq'un qui fait partir du sérail. Quelqu'un comme Dietmar Muller ou Trond Torsvik.
  15. Pour ne pas polluer cette discussion, j'ai préféré répondre à ce message dans l'autre discussion où ce thème avait été largement abordé.
  16. Je reprends ici afin de ne pas polluer la discussion sur la géologie historique. jean francois06 répondait à ce message : Il ne s'agit pas ici de faire une démonstration détaillée! C'est plus du domaine de la vulgarisation pour faire réfléchir à la manière qui a été choisie pour interpréter les zones de subductions, et les conséquences que cela peut avoir en tectonique globale. Pour la définition de courant tectonique : un courant tectonique est un écoulement mantellique/lithosphérique à une échelle hectokilométrique. Bonne base de réflexion. Sur quoi repose cette affirmation qu'il y a des descentes actives et montées passives? Sur des postulats sur la source de chaleur dans la planète (rappelez vous Lord Kelvin qui ne connaissait pas la radioactivité), sur la constance du volume de manteau dans le temps. On constate que ces postulats tombent quand on se place dans le cadre de l'expansion terrestre. C'est ce genre de travail de réflexion qu'il faut mener pour comprendre l'expansion terrestre et sortir du modèle actuel (tectonique des plaques). Les données GPS en Égée/Anatolie, ou encore l'arc des Mariannes indiquent sans aucune ambiguité que nous sommes en présence de courants tectoniques, qui représentent la masse active, alors que le slab est une lithosphère passive qui s'enfonce sous le poids de la masse en déplacement. J'avais également donné en exemple la mer Scotia dans ce message et celui-ci , qui est un courant tectonique entre l'Amérique du sud et l'Antarctique, composé de manteau "Pacifique" qui pénètre dans l'Atlantique allant même grignoter une dorsale. C'est un exemple très clair, lui non plus sans aucune ambiguïté. Il n'est géométriquement pas possible pour une sphère d'augmenter de surface sans augmenter de volume. Si la surface de la Terre augmente, son volume augmente nécessairement. Sachant ceci, et sachant par ailleurs qu'il y a transport de matière du manteau vers le surface, l'augmentation de volume de la Terre est donc une conséquence de l'augmentation de la quantité de matière qu'elle contient. C'est l'origine de cette matière qui est à déterminer. Le point clé est de comprendre que la surface de la Terre augmente, ce qui se réduit pratiquement à comprendre que le déplacement d'un courant tectonique ne réduit pas la surface de la Terre...
  17. Justement c'est un excellent exemple pour démonter que le taux d'accrétion n'est pas compensé par la subduction, avec un slab rollback provoqué par une surcharge. En fait, dans le présentation de Jolivet, un commentaire particulier doit attirer l'attention car il est typique de l'inversion d'interprétation qui a conduit à la tectonique des plaques: "Extension et extrusion de l’Anatolie sont les conséquences du retrait du slab" Il suffit en fait de retourner cette phrase dans l'autre sens: le retrait du slab est la conséquence de l'extrusion et l'extension de l'Anatolie. Cette simple inversion change radicalement le concept. Nous n'avons plus affaire à du plancher méditerranéen qui s'effondre spontanément tirant littéralement à lui de la lithosphère, mais à un courant tectonique profond émergeant en Anatolie, et s'écoulant via la mer Égée vers le bassin méditerranéen, surchargeant de fait la lithosphère méditerranéenne et l'enfonçant progressivement au fil de son avancée. Je joins une figure amusante qui peut éventuellement aider à comprendre la nuance de concept. Selon ce concept, n'est subducté que ce qui est sur le chemin du courant tectonique. Soit pas grand chose, d'autant que la surface subductée est déjà compensée par l'expansion du courant. Il y a donc nullement compensation du taux d'accrétion par la subduction.
  18. Pas beaucoup. Louise Procter l'évoque vaguement pour Ganymede dans un article (Prockter 2001 Nature 410 p25): "The bright terrain formed as Ganymede underwent some extreme resurfacing event, probably as the result of the moon’s increase in size. This may have occurred as it entered a three- body resonance with siblings Europa and Io2,3, causing internal melting. " Là l'hypothèse proposée de la croissance de Ganymede est basée sur des effets de marée, pour lesquels il a été démontré par ailleurs, qu'ils ne peuvent générer l'énergie nécessaire... Bref, personne n'a encore vraiment creuser le sujet. Pour le reste, il s'agit essentiellement de conclusions personnelles basées sur les publications relatives à ces lunes, des études de leur surface qui ne fait que démontrer que celle-ci a considérablement augmentée (présence de multiples cryodorsales enchevêtrées, failles extensives etc). Pour la Terre, vous êtes vous déjà posé la question de ce qu'il se passe si le phénomène de subduction ne consomme que quelques centaines de km de lithosphère au lieu des dizaines de millier supposés? Je peux tenter de vous convaincre que la consommation de lithosphère par la subduction est effectivement marginale, peut-être dans une autre discussion si vous le souhaitez.
  19. Vu qu'il semble y avoir un gros blocage pour reconnaitre que notre planète est en pleine croissance, peut-être que ce sera plus facile de le reconnaitre pour d'autres corps du système solaire... Parmi les meilleurs ambassadeurs dans la foire des planètes/lunes "actives", je citerais, Ganymede, Europe, Ariel, Miranda, Encelade, Titania pour lesquelles les conséquences d'une croissance interne importante sont les plus "visibles" en surface.
  20. Voilà! https://www.dropbox.com/s/njtj7glupvlgq9o/1973%20giggenbach%20AntGeol%20-%20Present%20Volcanic%20Activity%20on%20Mount%20Erebus.pdf?dl=0
  21. Ce n'est rien par rapport à la théorie de l'expansion terrestre qui est bientôt prête à un retour fracassant par le biais de la planétologie ... :) https://www.ualberta.ca/~unsworth/UA-classes/699/2011/pdf/Carey_ESR_1975.pdf
  22. Bonjour, Je ne soutiens pas du tout une hypothèse "radioactive". Par accrétion interne de matière, j'entends que de la matière s'accumule au sein de la planète sans que l'on en connaisse l'origine. Ce n'est pas une hypothèse mais une déduction. Du moment que l'on admet, sur la base d'un corpus de preuves, que la surface de la Terre a été multipliée par 4 en 200 Ma et donc son volume multiplié par 8, on est obligé de conclure que la masse de la Terre augmente. En effet, si la masse actuelle était concentrée dans un volume 8 fois plus petit il y a 200 Ma, non seulement la densité moyenne de la planète atteindrait des valeurs inédites pour une planète tellurique (plus de 40!) mais en plus, la gravité en surface serait 4 fois plus forte à la fin du trias. Ce ne serait pas passé inaperçu. Si l'augmentation de masse se faisait par accumulation de matière en surface,cela ne serait pas non plus passé inaperçu vu les volumes/quantités en jeu. Il ne reste qu'une seule solution: l'augmentation de masse se fait par accumulation de matière à l'intérieur de la planète. Comment? on est obligé d'admettre que l'on ne sait pas. Mais ce n'est pas parce que l'on ne sait pas expliquer un phénomène qu'il n'existe pas ou qu'il est impossible! C'est une erreur qu'il ne faut pas commettre. Evidemment, si l'on n'admet pas que la surface de la terre a augmenté cette approche déductive et sa conclusion n'a pas de sens. C'est pourquoi j'insiste sur cet aspect. Il faut bien savoir de quoi l'on parle avec le terme "subduction". La subduction, c'est de la lithosphère qui glisse à la surface de la terre sur des milliers de km, puis s'enfonce spontanément dans le manteau. ça, c'est réfutable! Parce que le phénomène auquel on assiste, c'est un courant du manteau en expansion qui s'épanche sur de la lithosphère statique. Statique dans le sens qu'elle ne glisse pas vers la fosse. La figure illustrant la mer de Scotia entre Am du sud et antarctique est très claire. On a une expansion du manteau en provenance de la zone Pacifique, qui pénètre littéralement dans la zone atlantique. Ce manteau "subducte" la lithosphère du pacifique sur son passage, y compris la dorsale! Et en plus, les données sur cette région permettent même de reconstituer le développement de ce courant mantélique, comme le montre l'animation ci dessous faite d'après une revue de Barker: Ce courant a littéralement "explosé" sur son passage la langue de terre qui connectait l'amérique du sud à l'antarctique. L'arc des îles Sandwich et la zone de subduction, est simplement le front d'avancement de ce courant. Oui, il faut un peu replacer les choses dans leur contexte Carey avait été frappé par la symétrie des orogènes de part et d'autres des bassins d'extension. Son modèle n'était donc pas si farfelu que ça. Mais je reviens sur l'orogénèse dans un contexte expansioniste un peu plus bas. Et pourtant, toute la littérature himalayenne antérieure et contemporaine au développment de la tectonique des plaques est sans appel. Il n'y a jamais eu d e vaste océan Téthys. Avez vous lu le papier de Crawford que je mentionnais plus haut, "the Myth of a vast Oceanic tethys"? Même dans la littérature actuelle, il y a de des incohérences, la position de la ligne de suture fait débat car ce que l'on a, c'est une multitude de bassins allongés de type arrière arc qui se sont bousculés les uns après les autres et les uns sur les autres. Et la Biogéographie est également impitoyable. L'Inde n'a jamais été durablement isolée (pas d'espèces endémiques anciennes), et il y a de multiples connections entre les faunes/flores Indiennes et Asiatiques passées. Il y a largement place à la convergence dans un contexte expansioniste. Mais ce ne sont pas deux plaques de lithosphères qui vont à la rencontre l'un de l'autre, c'est un courant en expansion à la surface de la Terre qui s'étend et bouscule ce qui est sur son passage façon "chasse-neige". Par exemple, la zone du plateau Tibet est une énorme zone en expansion qui s'écoule vers l'Est. C'est maintenant très très bien documenté, on a même récemment identifié deux canaux dans la lithosphère, riches en fluides, qui parcourent le Tibet d'Ouest en Est (Bai et al Nature geoscience 2010, DOI: 10.1038/NGEO830). D'ailleurs l'Hilamayan syntaxis est un goulet d'étranglement de ce vaste courant, entre la plateforme indienne et le bassin du Sichuan. Ce dernier est un peu comme un "rocher au milieu de la rivière" puisque le courant diverge à son niveau au sud et mais aussi au nord. Combien de temps ce bassin va résister à ce rouleau compresseur ? Pour revenir à l'Himalaya, il s'agit d'un empilement de nappes en marge du courant tibétain. J'ai fait une figure pour illustrer tout le contexte, y compris les prolongements en asie du Sud Est: Alors là il faut être très clair, dans un contexte expansioniste, toute activité tectonique est une conséquence de la croissance de la planète. Une absence de croissance implique une absence d'activité tectonique, et son corollaire, une présence d'activité tectonique implique une croissance en cours. A titre d'exemple, Mars n'est pas une planète particulièrement active actuellement c'est donc qu'elle n'est pas dans une phase de croissance importante. Par contre, Encelade a une activité très importante et est donc en pleine croissance. Ce n'est pas rien si ton son pôle sud est un vaste diapir. Donc pour revenir à la Terre, si les faits géologiques montrent une activité tectonique à l'archéen, s'est qu'il y avait une croissance de la Terre à l'Archéen, qu'elle était active, même si cette activité était beaucoup plus réduite qu'aujourd'hui. C'est vrai qu'il apparaît clairement que le phénomène semble même s'emballer, puisque de plus en plus de plancher océanique est formé par million d'années comme illustré sur cette courbe faite à partir des données de datation des planchers océaniques: Une remarque sur les orogénèses expansionistes. Outre celles liées à des courants canalisés sublithosphériques et asthénosphériques, tel que pour le Tibet/Himalaya, les Alpes et son courant tourbillonaire anti-horaire, il y a celles qui sont liées à des zones de megashear. Carol Strutinski avait écrit un article intéressant sur ce modèle qui explique bien le métamorphisme obervé dans les "chaines de collision" (https://www.researchgate.net/publication/43075517_Along-strike_shearing_instead_of_orthogonal_compression_A_different_viewpoint_on_Orogeny_and_Regional_Metamorphism). Ben non justement. Les continents sont enracinés dans le manteau et les déplacements entre cratons sont essentiellement relatifs. Ces déplacements relatifs se font en fonction de l'assymétrie de la croissance de la planète. Le cas plus classique est celui de l'Inde qui a migré vers le nord de manière relative parce que la croissance asymétrique de la planète a eu pour conséquence l'apparition puis l'élargissement de l'océan Indien dans l'hémisphère sud: Cette migration relative de la majorité des continents vers le Nord en raison d'une expansion plus importante de l'hémisphère Sud est d'ailleurs à l'origine d'un paradoxe typique de la tectonique des plaques et relevé par Carey: Les données paléomagnétiques démontrent cette migration générale des continents vers le nord au fil des ères. En toute logique, si les plaques ont migrés vers le nord, il devrait y avoir un sérieux embouteillage au niveau du cercle polaire et de multiples collisions et donc des orogènes! Et que trouve t'on au contraire au pôle nord? L'océan arctique formé par des dorsales actives en continu (certes modérément) depuis quasiment 150 Ma! Un océan en expansion? Comment les plaques peuvent-elles à la fois se rapprocher du nord et s'en éloigner? Ce paradoxe disparaît avec le modèle de croissance assymétrique tel qu'illustré ci-dessus. J'espère ne pas avoir été trop long Pour ceux que ce sujet intéresse, et qui n'ont pas envie de trop passer de temps à parcourir la toile à la recherche d'articles auquels ils n'ont peut être même pas accès, je donne le lien vers ma bibliothèque personnelle d'articles et ouvrages scientifiques au format pdf que j'ai accumulés au fil de mes lectures. Il y en a maintenant plus de 1700 et il n'y a pas que des articles sur l'expansion terrestre , mais aussi pleins d'articles historiques qui permettent de comprendre comment est née la tectonique des plaques, plus des articles très récents qui montrent où on en est. Enjoy : http://forum.auxotectonics.com/geolib/ login: auxotectonics mdp: pdfreprints
  23. Je ne parlais pas d'accrétion de croûte, mais d'une accrétion de matière dans la planète. Oui il faut bien que la matière vienne de quelque part, ce qui veut dire que le système n'est pas si fermé que ça... Si il y a un flux entrant de quelque chose qui au final conduit à une accrétion interne de matière, on ne peut que constater que nous n'avons pas encore les capacités techniques de le mesurer ni même d'en déterminer la nature. Mais ça c'est une problématique de physicien, pas de géologue. D'après les tomographies sismiques? L'interprétation des données tomographiques est bien cadrée tant que l'on peut les compléter par des données d'une autre nature. Les hypocentres d'une plan de Benioff par exemple. Mais après, sachant que la vitesse des ondes sismiques dépend par ordre d'importance de la phase, de la composition et de la température de la région de manteau étudié, Il faut rester très critique, et prendre les hypothèses de slab qui descendent jusqu'au noyau avec des pincettes. Don Anderson a écrit un texte à ce sujet: http://www.mantleplumes.org/TomographyProblems.html
  24. Tant que la discussion reste possible, c'est l'essentiel. Ce qui m'intéresse aussi, c'est de savoir quel argument est convaincant et pour qui. Je fais quelques fonds de carte, principalement avec GMT. Pour ce genre de figure par exemple.
  25. SW Carey était le champion de cette théorie des années 50 aux années 90. Il était le fondateur de la chair de géologie de l'université de Tasmanie. Donc oui, elle a été défendue. Sa revue de 75 publiée dans Earth Sciences Reviews est largement dépassée (beaucoup de choses ont évolué depuis), mais cela peut constituer un point de départ intéressant, au moins du point de vue historique. Elle est librement téléchargeable ICI.
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