Voici l'article : Museum d'Histoire Naturelle du Havre
Un extrait :
« Le Muséum d’Histoire Naturelle du Havre se trouvait pendant la guerre dans une zone particulièrement dangereuse. Cependant jusqu’à la date du 5 septembre 1944, le bâtiment et les collections qu’il contenait, n’avaient que peu souffert des quelques 120 bombardements qui s’étaient abattus sur la ville. […] Naturellement, dès le début de l’occupation allemande, on avait procédé à la mise à l’abri des pièces les plus marquantes du Muséum […]. On aurait voulu tout évacuer. L’encombrement, […] l’insuffisance des moyens de transport, les exigences des occupants, le souci légitime de la Municipalité de s’occuper d’abord des vies humaines, interdisant toute évacuation massive. […] Avec un personnel bien que réduit, un service de surveillance de jour et de nuit fut institué pour éviter les causes d’incendie. Mais que pouvaient ces dispositions de sécurité, qui avaient été efficaces jusque-là, contre l’avalanche de fer et de feu qui, pendant deux ou trois heures, devait s’abattre sur la ville, dans la soirée du 5 septembre 1944. Dans ce court laps de temps, par un pilonnage incompréhensible, toutes les richesses accumulées au Muséum pendant plus d’un siècle furent anéanties à jamais. »
Après les bombardements, et à partir du 17 octobre 1944, le personnel du Muséum procéda à des recherches dans les décombres, afin d’essayer de récupérer quelques objets ayant pu échapper au désastre. Ces fouilles s’avérèrent hélas peu fructueuses et les collections archéologiques, minéralogiques et zoologiques léguées à la Ville du Havre par Lesueur et ses héritiers furent définitivement perdues. Seules deux haches en pierre, vieilles de plus de mille ans et découvertes dans l'Indiana, survécurent au terrible incendie. Heureusement, les dessins, aquarelles et manuscrits de Lesueur avaient été déposés dans le sous-sol du Prieuré de Graville dès le début de la guerre et furent ainsi préservés pour la postérité.