quartz

Je narrerais donc volontiers la courte histoire du magnésium de BEAUDéAN. Elle est à compléter ou (et) rectifier par ceux qui détiennent des infos, ce serait sympa. Un inventeur français a inventé (c'est son métier !), avant 1950, un procédé de fabrication du magnésium métallique (sous vide et par voie thermique), à partir de la dolomie. Ce procédé s'appelait magnétherm et permettait d'obtenir directement du magnésium liquide. Deux tonnes par jour furent produites dans l'usine de BEAUDéAN (récemment démolie), puis le procédé fut utilisé par PéCHINEY à MéRIGNAC. Mais, par ailleurs, j'ai noté que PECHINEY et UGINA ont utilisé ce procédé de 1950 à 1960. Egalement, info contradictoire, l'inventeur, que l'Etat n'aurait pas voulu aider, serait parti aux USA vendre son brevet. La dolomie venait de la carrière située à droite à l'entrée de la vallée de LESPONNE. J'ai du magnésium métal sorti de cette usine. Donc, si l'on a réussi à tirer rentablement du magnésium d'une simple dolomie, CaMg(CO3)2, la question est posée de savoir si, un jour, on pourra rentablement tirer le même métal du SIMPLE talc (Mg3 Si4O10 OH2) : et là, on est loin de la poésie, puisque nous avons, je crois, la première réserve du monde ou d'Europe.

Non, aucun minéral associé à ce filon de talc, du moins macroscopiquement. Non loin des sulfures et carbonates intéréssants mais c'est sans relation. Les associations étaient, ici, froid, humidité ambiante, de l'eau jusqu'à mi cuisse (j'ai su m'arrêter à temps, ouf !) chauve-souris et même, pourquoi ne pas l'avouer, la pétoche. Oui, il existe quelques gîtes de talc en 64 et 65, mais vraiment anecdotiques, inexploitables et inexploités. Mais je ne blague pas quand je dis que celui là, il a fallu se le gagner, et plus durement que bien d'autres plus éclatants que j'ai pu cueillir ou arracher sur nos cimes. Disons que pour les yeux, l'effort est sans commune mesure avec le produit récolté ; effectivement, l'appréciation est fonction de ce que l'on recherche mais aussi du genre de collection que l'on constitue, de sa formation, des connaissances que l'on détient ou que l'on souhaite acquérir... Je présentais ce talc surtout pour diversifier et pour montrer aux jeunes chercheurs, je pense qu'il n'y en a plus beaucoup, hélas, que l'on peut constituer une collec avec toutes sortes de minéraux et que tous ont leur place sur nos étagères : également pour leur dire qu'à partir d'un échantillon peu reluisant, on peut s'enrichir intellectuellement ; quelle est la formule de ce talc, s'est il formé sur place ou a t'il migré, s'il a migré, quel est le processus, le talc est il encore un minerai, un matériau utile, dans certains cas, quels sont les minéraux qui peuvent y être associés (et ce forum en est riche), si le talc contient du magnésium, est il susceptible d'en devenir utilement une source, (ce qui permet un diverticule vers le fiasco de l'extraction du magnésium à BAUDéAN), ai-je la variété cristallisée, en feuillets, massive, blanche, verte, noire? tiens, ne s'agirait il pas de la variété stéatite ? je me permets de leur conseiller de commencer par là avant d'aller gratter dans les fours à cristaux... C'est vrai que pendant ce temps là, ...les fours se vident ! Alors, qui a raison ?

Pour répondre aux interrogations de l'ami EricT. Talc, débusqué avant hier. Quelques petits gîtes en 64 et 65, d'origines diverses. Ici, il s'agit de paillettes disséminées dans les calcaires dolomitiques, formés sur place par l'action de Si en solution sur Mg, transporté par H2O et accumulées dans une faille d'un schiste (filon de 10 cm de puissance). Restons les pieds sur terre quoique l'on ne trouve pas ce genre de pièce aussi facilement que certains magnifiques cristaux.

Suite aujourd'hui, même lieu : devant le spectacle qui se prépare, notre amie des ténèbres s'est voilée la face... Bon, j'arrête mes c........ . Et dire que je cherchais du talc !

Surprenant, en effet ! mais, que vois-je, au même endroit et aujourd'hui encore ? Je n'y connais pas grand chose, mais ne s'agirait il pas de deux stalactites, un îgnoble mâle et une mignone femelle cupulée se préparant à... NON ! ce n'est pas possible !

Aujourd'hui, à l'ombre, un peu mouillé, beaucoup mal aux os (manque de calcium ?). En Béarn.

Détail du hérisson Bigourdan ! (c'est une image, bien sûr).

Désolé, Eric, pour l'imprécision des localisations. C'est de la prudence. Aragonite, ou calcite, en "hérisson". Vallée de l'OUZOM (65).

Azurite cristallisée. Non loin de la vallée d'OSSAU. 2000.

Je pense que l'ami baboune a bien compris que je n'ai rien contre les micros et leurs photos : au contraire, elles nous permettent de mieux voir et comprendre des choses extraordinaires. Je voulais seulement dire qu'un jeune, non averti, peut penser, et c'est souvent le cas, que c'est ce qu'il doit chercher dans la nature ; ne trouvant pas, bien sur, il se décourage... Carbonates de cuivre, non loin de la vallée d'OSSAU.

Grenats, sans doute grossulaires, donc "grossularite", avec divers minéraux du métamorphisme de contact. Hautes-Pyrénées. 2007.

Buissson de gypse : non, non, il ne vient pas d'ARRENS, bien que j'en y ai effectivement vu : jeune, j'avais pris ce sulfate pour un carbonate de Zn ! Celui là (diamètre 10 cm, h. 9 cm), vient de la région de BEAUCENS (65). A mon humble avis, il est coloré en jaune soit par Fe, soit par Cd. Récolte 2005. Ce n'est pas une merveille, mais je pense que ne présenter que des beautés peut laisser entendre aux jeunes que la minéralogie se résume à aligner des cristaux extraordinaires, qu'ils ne trouveront d'ailleurs sans doute jamais. Même pensée (profonde) pour les photos prises à très fort grosissement, qui peuvent tromper (et décourager) jeunes et moins jeunes et rapidement les inciter, au lieu de casser du caillou, à aligner les billets en bourse pour le plus grand profit des marchands du temple. Je dis cela, mais je suis comme tout le monde ; la preuve, idocrase de l'ARBIZON, rosettes de 9 cm de diamètre, 1960 (si quelqu'un trouve là bas une masse de 5 kg. cachée sous un rocher, elle est à moi, mais je n'ai pas su la retrouver)

Buisson de gypse. Hautes-Pyrénées.

Prehnite et albite. LOURDES.

J'ai toujours pas très bien compris le schmilblic. Voyons avec le quartz chloriteux couvert d'albite. LOURDES.

Pas bastnaésite mais à nouveau LOURDES.

Je ne sais pas pourquoi la dernière n'est pas passée. Essayons avec les autres minéraux du lieu.

Suite LOURDES.

Satisfaction à Chaillac4over, qui souhaitait voir de la prehnite de LOURDES et confirmation, si je peux me permettre, des écrits de smoky sur la fait que ce minéral est souvent cité à tord comme, en France, se trouvant dans la dite cité mariale. Du temps de l'exploitation, je suppose qu'il en a été trouvé pas mal, qui se vendait aux touristes savants se rendant dans nos célèbres centres de cures thermales ; il en a été de même avec les minéraux sis près de BARèGES et de BAGNèRES DE BIGORRE : c'est resté dans la littérature car ces acheteurs étaient cultivés, parfois savants, savaient écrire et étaient lus. Pour ma part, j'ai été élève à l'école la plus proche de la carrière d'origine, et je me suis fais viré parceque je séchais pour aller chercher, non pas la prehnite, dont j'ignorais l'existence, mais des gerbes d'épidote. Vers 1960, donc, on pouvait encore trouver quelque chose ; épidote, quartz chloriteux ou hyalin, prehnite et albite (mais qui, assez jeune, porte attention à ce qui ne brille pas ? prehnite et albite, j'ai ramassé, mais je n'y portais pas attention). Je déconseille fortement la visite de cette carrière, transformée en dépotoir, en logements sociaux (rien à voir mais c'est significatif des tares de notre société) et en entreprises : en effet, il n'y a plus rien à découvrir sans une prise de risque énorme et il serait criminel de diriger le minéralogiste sur ce site : recemment, d'ailleurs, je crois qu'il y a eu un éboulement qui a nécessité l'évacuation du personnel d'EDF qui travaille sur place. Seul espoir, des travaux de "sécurisation" ne donnant pas dans la dentelle, genre DRIRE, qui nous ferait péter le haut des falaises pour les amener à nos pieds : là, alors, peut être, si par miracle (mais tout est possible à LOURDES) les bâtiments ont été épargnés, on pourra trouver quelque casque, pointe ou gerbe verte sortant de l'ordinaire.

Je me suis planté : la boule noire ne fait pas 21,5, mais 1,5 cm de diamètre. Autant pour moi.

Boule d'opale noire de 21,5 cm. de diamétre. Pyrénées. Récolte perso.

Merci à tous d'avoir bien voulu m'identifier ce minéral. J'abandonne donc la piste du minium....dommage pour moi. Mais je reste sur ma faim, comme sans doute beaucoup, et malgré toute la littérature et les photos, en ce qui concerne la détermination des oxydes de fer et leurs appellations ; il y a les termes employés par le mineur, ceux du géologue, ceux du minéralogiste. La goethite me semble d'aspects bien variés, entre la mamelonnée fibro radiée brillante, la terreuse, la veloutée, l'aétite etc... Faut il employer, au départ, le mot de limonite, qui serait un terme général, et préciser ensuite goethite et préciser ensuite terreuse ; par ex., pour celle objet de ma question initiale, sur le répertoire, mettre "Limonite, goethite, ocre rouge" ? Par ailleurs, est il possible que cette ocre soit plus ou moins mélangée d'oxydes de plomb et porterait elle alors un autre nom ?

saphir 43, est ce que tu veux parler de la variété aétite, ou "pierre d'aigle" ?

le sablais est un génie ! je n'ai pas eu le temps de mettre la deuxième photo qu'il est déjà efficacement intervenu ! Mais quel casse tête, ces photos : essayons la troisième...