Carogem

Je l'ai déjà dit et redit : le jade c'est la pierre et la jade c'est la petite fille... bon, je vous rassure, vous n'êtes pas le seul et Dorian a bien corrigé. Pierre de lune et pierre de soleil sont les termes que nous utilisons en gemmologie, les lithothérapeutes sévissent partout certes, mais il ne faut pas non plus être parano ! A part ça, le jade n'en est pas, c'est encore et toujours de la serpentine vendue pour du jade, ça me désespère mais les arnaqueurs sont décidément les plus forts et je pèse bien peu par rapport à eux. J'espère que vous n'avez pas payé plus cher que 2 ou 3 euros pour ce caillou sinon je vais pleurer... D'accord, je donne mon avis sur photo, mais j'offre un morceau de "vrai" jade (jadéite ou néphrite au choix) à qui me prouve le contraire.

Ah, moi qui suis une maniaque de l'orthographe et de la grammaire j'ai tapé la mauvaise touche et me suis fait surprendre (ceci étant dit, j'arrive loin derrière certains sur ce forum dont pas un mot n'est compréhensible tant leur français est pitoyable et là j'avoue que je n'ai plus envie de répondre mais c'est un autre sujet) ! Donc rives_3 a raison, je voulais bien dire "stade" mais Mik du Tarn m'a remarquement sauvé la mise en faisant une pirouette très habile et sympathique ! Merci à tous les deux de m'avoir comprise :)

Les baguettes dont la photo figure un peu plus haut ne sont pas en jade, mais en serpentine. Je n'ai personnellement jamais vu de baguettes en jade (qu'il soit jadéite ou néphrite) dans les boutiques en voyageant en Asie ou ailleurs.Tout ce qui est sur le marché est en verre, en quartz teint ou en serpentine, cette dernière pierre étant privilégiée car peu chère et peu dure à travailler. Voici ci-dessous trois paires de baguettes en jade néphrite (deux ont seulement le manche en jade, la troisième est complètement en jade), pas besoin d'être spécialiste du jade pour voir qu'il y a peu de ressemblance. Ces modèles sont très coûteux à fabriquer donc extrêmement rares. Leur prix n'est bien entendu pas le même. Ma réponse, en direct ou par l'intermédiaire de ce forum, reste donc la même (mais pourra ainsi profiter à tous !).

Très intéressant JexSavoie, mais une petite erreur que je me dois de corriger : le jade n'est pas une variété cryptocristalline du quartz vert.

Article concis où tout est dit... dommage que le mot jade soit employé au féminin ! Comme je le dis souvent, "la" jade est une petite fille et "le" jade une pierre ! Le problème Kayou et vous le savez comme moi c'est qu'on ne prêche que les convertis, donc on tourne en rond, combien de fois m'a-t-on dit que je n'avais pas atteint le niveau de conscience "supérieur" me permettant de comprendre le pouvoir des pierres et leur fluide bienfaisant, mais qu'avec un petit stage et 2.000 euros en moins les choses s'éclairciraient nettement pour moi et j'accèderais enfin au stage des initiés et ne serais plus une infâme béotienne !

Bonjour, Je viens d'écrire un article que je vais publier sur mon site et je le mets ici en avant-première car d'une part les liens vers les sites sont souvent rompus (lorsque l'article change de place dans le site) et d'autre part parce que je viens de tomber sur le sujet ouvert par André Holbecq et après avoir lu tous les posts le concernant, je trépigne de donner mon avis ! Voici donc l'article en question, je pense qu'il a sa place ici et intéressera bon nombre de gens sur l'effet placebo du pseudo-jade (qui peut être étendu à plein d'autres pierres). Le point sur les rouleaux de massage en "jade" mai 2015 Las de voir partout dans le monde les lithothérapeutes et autres praticiens du bien-être vanter les mérites des rouleaux de massage en "jade", nous avons décidé aujourd'hui de faire le point sur ces produits. Les rouleaux de massage en "jade" existent sous différentes formes, et à tous les prix. Prenons l'exemple de ce rouleau de massage en "jade" que nous avons acheté ce mois-ci en Chine, dans la boutique d'un restaurant très touristique de la région de Pékin. Nous avons payé ce rouleau 9 yuans, soit à peu près 1,33 euro. A noter que le prix n'est pas un prix professionnel mais le prix concédé à une touriste européenne achetant dans une boutique située à la sortie d'un restaurant fréquenté par des touristes du monde entier. Le même rouleau de "jade" est vendu sur internet entre 3 dollars US (2,76 euros) et... 90 dollars US (82,68 euros) ! Voici le modèle acheté photographié ci-dessous : Que lit-on sur internet à propos des rouleaux de massage en "jade" ? Voici quelques extraits intéressants : "Le jade est une pierre sacrée en Chine. Considérée comme une pierre de santé, qui active et stimule la circulation énergétique. C'est aussi une pierre yang, c'est à dire d'énergie masculine active, particulièrement efficace pour la détente et la bonne santé du dos, sur le méridien yang ascendant, qui part du sacrum et remonte tout le long de la colonne vertébrale jusqu'au crâne". Ou encore : "Jade rollers may seem like a relatively new beauty phenomenon — but they've actually been around since at least the 7th century. A favorite tool of elite women in China from then on, jade rollers are thought to reduce facial puffiness, drain the body of toxins, and balance one's qi. The gemstone naturally transmits infrared rays, which warm and increase blood circulation". Traduction : "Les rouleaux de massage en jade semblent être un phénomène de beauté récent, mais ils existent en fait depuis au moins le 7e siècle. Outils favoris des femmes d'élite en Chine depuis ce temps, ces rouleaux en jade permettraient de réduire le gonflement du visage, de drainer le corps des toxines et d'équilibrer le qi (ou chi). La pierre transmet naturellement des rayons infrarouges, qui chauffent et augmentent la circulation du sang". "Les vertus du jade : resserre les pores de la peau, stimule la circulation du sang, diminue la lymphe et facilite la pénétration des actifs dans la peau". 'The jade roller is helpful for headaches, hangovers and sinus problems". Traduction :"Le rouleau de massage en jade est utile pour les maux de tête; les gueules de bois et les problèmes de sinus". La liste étant interminable, nous terminerons par ce "conseil" d'un acupuncteur anglo-saxon (qui n'a pas l'air de savoir qu'il n'utilise pas du jade mais une autre pierre) : "The jade is really good for evening your skin tone, for cooling and calming the skin". Traduction : "Le jade est vraiment bon pour uniformiser le ton de la peau, pour rafraîchir et calmer la peau". Notre commentaire : rien que ça ! On peut noter que les vendeurs mettent en avant les propriétés supposées du jade. Ce qui signifie donc que le jade a, selon eux, toute son importance dans l'exécution du soin à effectuer avec l'appareil et qu'aucune autre pierre ne devrait se subsister à cette pierre quasiment "magique" sinon l'effet escompté ne pourrait se produire. Or le problème majeur est qu'AUCUN DE CES INSTRUMENTS DE MASSAGE N'EST EN JADE. Le jade est coûteux, dur à travailler (la jadéite a une dureté de 7, la néphrite a une dureté de 6,5 mais est extrêmement résistante) et il est bien plus facile d'utiliser la pierre la plus utilisée pour imiter le jade, présente partout dans le monde et notamment en Chine à un coût extrêmement bas, la SERPENTINE (que d'aucuns appellent sans vergogne "jade serpentine", appellation totalement fallacieuse mais oh combien plus vendeuse que le simple mot "serpentine)". Donc si le rouleau utilisé n'est pas en jade, les effets observés ne peuvent être que liés à l'effet placebo ou à celui de la serpentine... que nous avons par ailleurs trouvée très étrange. En effet, nous avons roulé plusieurs fois le rouleau (tête la plus grosse) sur la peau d'une jeune femme préalablement nettoyée et exempte de maquillage. Il a suffi de quelques passages sur la peau pour que le rouleau change de couleur ! La grosse tête du rouleau était d'un vert clair uni et elle est devenue comme striée de blanc ! à gauche : rouleau de massage en imitation jade (serpentine) à l'état initial ; à droite : décoloration et tâches après quelques passages sur une peau test Donc non seulement le rouleau en jade... n'est pas du jade mais aussi la serpentine a été enduite pour avoir une apparence plus unie. Avec quoi ? Mystère ! En tout cas nous sommes bien loin du jade dans ce vaste et juteux marché de l'arnaque au rouleau de massage en "jade" !

Bonjour, Réponse et places en MP. Cordialement.

Pardon, j'aurais pu être plus exhaustive ! C'est dans l'Essonne (91), pas très loin de Paris. Ce qui est sympathique à Dourdan, c'est que la bourse est organisée par le Lions Club et les fonds provenant de la location des stands ainsi que la vente des produits annexes (bar et bibelots divers) ne servent pas à des fins commerciales. Il y a quelques années, la bourse était au profit de Mécénat Chirugie Cardiaque, puis d'une Association de Handicapés dont les membres servaient eux-mêmes les sandwichs, etc. Je trouve ça rafraîchissant de savoir qu'il n'y a pas que le "business" dans la vie. D'aucuns ont critiqué la qualité des stands : trop de bijoux, trop de ci, trop de ça. C'est une bourse modeste, organisée par des bénévoles, et en grande banlieue, mais je sais au moins que l'argent que je donne pour le stand et le reste va à une cause juste. Et il n'y a pas plus d'imitations et de produits traités et non divulgués que sur des bourses bien plus connues de France ou de Navarre organisées par des professionnels ou des associations minéralogiques. Pour ceux qui seraient dans les parages et voudraient me rendre visite (et venir rendre visite à mes collègues), j'ai quelques places disponibles.

Bonjour, Je voulais informer ceux que cela intéresserait que la 29ème Bourse de Dourdan aura lieu le week-end prochain les 30 et 31 mai 2015.

Jojo 38 et Roche 85 ont raison : il n'y a pas de jade (jadéite ou néphrite) dans ce bonsaï. A noter que je n'ai encore jamais vu de bonsaï ou arbre de vie ou autre appellation sur les bourses aux minéraux, vide-greniers, boutiques ou autres magasins d'antiquités qui soit en jade "véritable". On trouve le plus souvent de la serpentine, plus facile à travailler et surtout bien meilleur marché. Un petit arbre de ce type en jade coûterait très cher. Ci-dessous un bel exemple de bouquet comportant un peu de jade : - citrine du Brésil (pour la partie vase qui a été taillée et sculptée à partir d'un bloc de brut de 68 kilos), - socle en lapis-lazuli, diamètre 46 cm - 1.650 grammes d'or 18 carats, - l'achillée (dont le nom vient d'Achille, qui l'utilisa pour calmer ses souffrances lorsqu'il fut blessé mortellement au talon lors du siège de Troie), plante de la famille des astéracées), est représentée par 7.199 opales blanches gravées à la main pour les fleurs et 17 pièces de jade néphrite russe pour les feuilles. - les baies de sorbier sont représentées par 434 pièces de corail et 434 pièces d'onyx gravé, ainsi que 275 pièces de jade néphrite pour les feuilles, - la hauteur de l'ensemble est de 85 cm et le diamètre de 68 à 70 cm, - le poid total avec le socle est de 33,2 kilos. J'aurais aimé trouver cette pièce sur un vide-grenier :), je me suis contentée de la photographier au Deutsches Edelstein Museum (Musée Allemand des Pierres Précieuses) d'Idar-Oberstein (Allemagne). La date de fabrication est inconnue.

Attention effectivement aux imitations diverses et variées, et aux jades traités. Au Salon des Minéraux de Paris Cap 15 le week-end dernier, j'ai encore vu une cohorte de gens ayant acheté des faux jades sans le savoir. Une personne portait fièrement une serpentine autour du cou et on lui avait vendue pour un "jade impérial" à un prix fou ! Cette section étant consacrée aux échanges, bien faire attention à ne pas échanger un joli caillou contre un morceau de verre teint. Le jade est une pierre très difficile à appréhender, sois prudent.

Fabricando fit faber :)

Tout à fait d'accord avec Cascaillou, les tests de dureté sont aléatoires selon l'opérateur et son expérience pour les pratiquer. La serpentine est, je pense, numéro un dans les imitations du jade, il suffit d'aller sur un Salon des Minéraux, un marché ou dans une boutique de cailloux pour le vérifier. A Sainte-Marie il y a quelques jours, les Douanes ont débarqué sur un stand et ont interpellé un fournisseur en lui demandant si son jade était véritable et comment reconnaître le "vrai" jade du faux car ils venaient de faire le tour de quelques stands et étaient perdus ! En effet, ils venaient de voir exclusivement de la serpentine et ne le savaient pas (les escrocs et autres bonimenteurs ont de beaux jours devant eux) ! Toutes les serpentines ne sont pas tendres, Cascaillou le dit fort justement, il y en a d'innombrables variétés donc certaines sont plus dures, comme la bowénite par exemple dont la dureté peut atteindre 6. Mais serpentine ne veut pas dire forcément mauvaise qualité ou succédané de jade, il y a de très belles pièces en serpentine, notamment dans des couleurs foncées. Mais pour imiter le jade en taillant des Guanyin, des dragons, des bouddhas et autres chinoiseries, la serpentine est très prisée. Je ne compte plus le nombre de mails que je reçois actuellement avec des photos de sculptures plus ou moins anciennes dont le détenteur est persuadé qu'elles sont en jade alors que ce n'est pas le cas. Attention également aux lectures sur internet, bien vérifier leur provenance, j'ai retrouvé une sculpture en "jadéite impériale birmane" reproduite sur des dizaines de sites, en toute bonne foi, alors que l'intitulé était faux. Il s'agissait d'une photo "empruntée" à un article trouvé sur internet et reproduisant une sculpture en jade néphrite du Canada. Enfin, ne jamais oublier que le mot jade recouvre jadéite et néphrite, trop de personnes assimilent le jade à l'un ou à l'autre. Bref, 100 % d'accord avec Cascaillou.

Bonsoir, un passage rapide sur le forum me permet de découvrir ce post. Je viens de répondre à AccordeoNNN qui m'avait adressé un message privé. Pour résumer, et avec les précautions d'usage concernant un avis donné sur photos, je dirais que nous nous trouvons en présence de serpentine, fréquemment utilisée pour imiter le jade et bien plus facile et moins onéreuse à travailler.

Il y a de tout dans les "ateliers de jade" : dans l'atelier photographié également : la jeune femme a un bracelet en jadéite au poignet et travaille probablement une statuette en jadéite, la sculpture monumentaire pourrait être en néphrite mais aussi en serpentine, etc. Attention aux arnaques, très fréquentes, à la vente "certifiée" de jade A qui est en fait du B ou du C (voir plus bas), aux antiquités pas si anciennes que ça (vieillir les objets à la vitesse grand V est une spécialité asiatique). Le blanchiment à l'acide n'est pas admissible quand il n'est pas divulgué (c'est-à-dire la plupart du temps), le jade n'est plus du jade A mais du B et la structure du jade est modifiée. Je ne me lasse pas de cette affiche que je possède en version géante et cartonnée, les deux beaux-frères Leo Mason (décédé l'an dernier) et Don Kay ont grandement contribué à faire connaître la jadéite aux Etats-Unis depuis des décennies, mais il reste fort à faire, et comme me le disait tout récemment Jeff Mason, Président de Mason-Kay, "Pourquoi t'intéresses-tu au jade, tout le monde ou presque s'en moque !". Raison de plus pour s'accrocher ! En tout cas cette affiche montre bien que le jade, contrairement à une croyance populaire très répandue, n'est pas toujours vert ! Toutes les couleurs sur l'affiche sont celles de cabochons de jadéite du Myanmar de type A, c'est-à-dire naturel, non traité. Pourquoi 95 % sinon plus du marché du jade est-il traité quand on voit ce que la nature nous offre après un simple (façon de parler, vu la ténacité du jade !) polissage ?

Bonjour, Je vais répondre dans l'ordre : - oui jojo38 la photo même sombre et surtout la description penchent peu en faveur du jade ; il n'y a pas de "sous-jade" mais j'ai remarqué que comme beaucoup de gens sont comme vous, s'ils aiment la jadéite ils n'aiment pas la néphrite et vice-versa ! Donc si vous dites à quelqu'un qui estime que le "vrai" jade est la néphrite il va vous égorger en vous lisant car il vous répondra que la néphrite était le "vrai" jade avant que la jadéite ne soit découverte et que pour lui la néphrite ne signifie rien ! Mon avis est qu'il faudrait dire jadéite et néphrite mais tous les symboles, fantasmes, histoires et autres qui existent sur le jade depuis des siècles tomberaient à l'eau ! Et ce serait bien dommage ! Mais je le répète haut et fort, il n'y a pas de jade "mieux" que l'autre tout comme un diamant n'est pas "mieux" qu'un quartz ! - le jade blanc chinois est de la néphrite ; c'est une variété de néphrite très rare et très coûteuse donc très imitée ; jojo38 voulait dire que la Chine n'est pas un produit producteur de jadéite, et il a parfaitement raison ; - jojo38 a également globalement raison en ce qui concerne la taille des pièces travaillées, petits objets et bijoux pour la jadéite et grands objets pour la néphrite. Il y a bien sûr des exceptions, mais un pendentif en jade impérial coûtera bien plus cher qu'une sculpture plus grosse en néphrite (même si les prix de la néphrite ont énormément augmenté et qu'une néphrite blanche peut coûter une fortune). A ce jour, le record est établi par la récente (avril 2014) vente du collier Hutton-Mdivani pour 27.400.000 dollars US ! - je suis désolée que la phrase "le jade est une appellation qui recouvre la jadéite et la néphrite... " vous pose problème, "surtout venant d'une personne spécialisée dans le jade comme vous". C'est bien parce que je suis spécialisée dans le jade que j'explique que contrairement à ce que bon nombre de gens croient (vous n'êtes pas le seul, je vous rassure), le jade recouvre la jadéite ET la néphrite (et en étant plus précis, depuis peu les laboratoires prennent également en compte l'omphacite). Lorsque je voyage en Asie, beaucoup d'Asiatiques, en voyant un bracelet en néphrite que je porte au poignet, me disent "Ce n'est pas du jade, c'est de la néphrite !" Faux ! C'est du jade, mais pour eux, la jadéite seule a grâce à leurs yeux, alors que leurs ancêtres ne juraient que par la néphrite. Mais il y a un regain d'intérêt pour la néphrite actuellement, et de plus en plus d'Asiatiques la redécouvrent. Quand il s'agit de pièces anciennes, c'est différent, les acheteurs recherchent les pièces anciennes qui sont le plus souvent en néphrite. Si vous avez "toujours appris que seule la néphrite pouvait être considérée comme du jade", il va falloir revoir votre opinion, car n'importe quel gemmologue vous le dira, cette dernière est erronée.

Bonsoir, Attention jojo38 le jade est une appellation qui recouvre la jadéite et la néphrite, donc ne pas dire que la néphrite n'est pas du jade, c'est l'une des deux sortes de jade ! Et Myanmar = Birmanie (c'est l'ancien nom du pays toujours beaucoup utilisé par les étrangers). Ceci étant dit, la photo du collier de Mijanou est très difficile à interpréter, elle est sombre et il est difficile de voir les nuances de la pierre. Je pense que l'on peut écarter la jadéite d'office, en tout cas de type A, c'est-à-dire naturelle et non traitée, car la description qui est faite du collier me laisse sceptique : "les pierres présentent des nuances magnifiques, allant du jaune, blanc, translucide, mauve clair presque bleu, des nuances plus ou moins foncées de verts". Je n'ai jamais vu de jadéite ayant ce type de nuances aussi variées ! Ensuite "les petites boules sont très foncées et toutes avec des mini taches noires", : la couleur vert foncé et les petites taches noires peuvent faire penser à de la néphrite avec les points noirs typiques de la chromite. Mais la "transparence sans être une transparence inexpliquable (?) car elle est très douce comme laiteuse" n'augure rien de bon en ce qui concerne la néphrite qui n'a jamais de transparence inexplicable. Quand au jade offert par une tribu marocaine, là aussi ce serait une grande première bien que plus rien ne m'étonne. N'accablez pas trop la personne "censée connaître les pierres", c'est un domaine vaste où l'on ne cesse d'apprendre et en ce qui concerne le jade, domaine très particulier, il est fort probable qu'elle n'y connaît rien ou pas grand-chose, comme la plupart des gens. Et même si vous ne savez jamais de quoi votre collier est fait, consolez-vous en vous disant que verre, quartz teinté ou autre, c'est sa valeur sentimentale qui est la plus importante et sa symbolique quand il vous a été offert. en haut, jade néphrite canadien, en bas, imitation photo courtesy of ISG-World Gem Society

La howlite teintée est effectivement un grand classique pour la turquoise. J'ai coutume de dire que le jade, avec la turquoise et l'ambre, sont parmi les plus imités au monde. Comme nous parlons ici de turquoise, j'ai souvenir d'une superbe turquoise de la taille d'un ballon de football, disposée dans une boutique en bord de route en Jordanie, sur la route de Petra. Les touristes de toutes nationalités se pressaient devant cette "merveille", quant à moi j'ai proposé au vendeur de lui donner de me donner le double du prix de vente si la turquoise était fausse, donc 400 dollars. Le vendeur s'est mis à rire nerveusement et je lui ai demandé si c'était du plâtre peint, il m'a dit oui ! J'avoue avoir été admirative, c'était superbement imité ! Cela fait plusieurs années déjà, mais je me demande de temps en temps si la boutique continue à vendre des "turquoises" ou si le vendeur s'est fait casser la figure par un client mécontent...

Un prix d'entrée élevé n'est hélas pas synonyme de qualité... cette bourse chère, située cette année dans un hangar glacial, aussi accueillant qu'un hall de gare, mélangeait allègrement les produits dignes d'une foire à la farfouille ou d'un marché aux puces, avec les produits de qualite. Fréquentation basse, surtout le dimanche. Une dame m'a fait cette réflexion : "Au moins, quand on va dans un salon comme celui-ci, on est certain que les produits sont de bonne qualité". Eh bien non, Madame ! Que l'on aille à Sainte-Marie, à Paris, à Bordeaux, à Lyon, à Marseille, à Menton ou ailleurs, on est dans le domaine du grand n'importe quoi, car on trouve du meilleur et du pire, alors que le meilleur seulement (et ce n'est pas une question de prix), devrait être autorisé sur ces salons. On fait signer aux exposants des chartes déontologiques qui sont à pleurer de rire quand on voit la réalité sur le terrain. Combien de jades qui n'en sont pas (serpentines et autres quartz teints, quand ce n'est pas tout simplement du plastique), combien de rubis "glass filled", de turquoises reconstituées, de dénominations erronées, fallacieuses et d'"oublis" de divulgation quand la loi pourtant l'oblige ? Celui auquel j'ai fait remarquer il y a plusieurs salons déjà que son jade était tout sauf "impérial" et qu'il serait bon qu'il retire ses étiquettes induisant le consommateur en erreur continue en toute impunité de vendre ses cabochons sous ce nom et je ne compte plus les clients qui viennent me dire qu'ils ne comprennent pas que j'explique sur mon site que le jade impérial est introuvable sur le marché classique en France, puisqu'ils en trouvent entre 30 et 50 euros sur les salons chez cet exposant ! Entre les organisateurs soucieux de se remplir les poches en louant leurs stands sans se soucier de la qualité des produits qui y sont présentés et certains exposants qui n'ont aucun scrupule à vendre n'importe quoi tant qu'ils peuvent gagner de l'argent, comment peut-on s'y retrouver ? Personnellement, mais je sais pour avoir discuté avec d'autres professionnels comme moi que je ne suis pas la seule, je suis lasse d'être mélangée à des exposants qui parfois n'exposent pratiquement que des minéraux reconstitués ou teints, des bijoux faits de pierres tellement trafiquées que la seule pièce naturelle sur le stand est le cordon qui les attache ! Peut-on encore parler de "Bourse aux Minéraux" quand on voit de telles cochonneries (le mot n'est pas trop fort) ? Et je ne m'étendrai pas sur l'interdiction signée par tous de faire mention de produits à but lithothérapeutique sur les stands, il semblerait que je sois bien ringarde de croire que signer quelque chose vous engage car je ne compte plus les livres écrits par les grands soigneurs de ce monde et les pierres bienfaitrices associées qui sont proposés sur les stands. Alors que la nécessité d'éduquer n'a jamais été aussi forte, paradoxalement les exposants comme le public n'ont jamais été aussi perdus. Je concluerai avec cette réponse d'un exposant chinois que je croise de salon en salon et auquel je faisais la réflexion que ses disques pi en jade d'imitation ne s'appelaient plus "jadéite" comme dans le salon précédent mais "néphrite" à Marseille : "C'est parce que ça se vend mieux en Chine". Intéressant n'est-ce pas ?

Ce qui est considéré comme du papotage par l'un ne l'est pas forcément par l'autre... "SI tu refuses de discuter avec les sots, tu ne discuteras plus avec personne" (Félix Leclerc).

Très intéressant ce sujet concernant la provenance connue ou pas d'un "caillou". Et comme le dit "la roche 85", le lieu d'acquisition n'a qu'une importance relative. Il est en effet fréquent d'acheter à des professionnels et autres spécialistes et d'obtenir des renseignements totalement erronés. En effet, plutôt que de donner l'impression de ne pas savoir, le professionnel donnera une explication fumeuse. Ou il arrangera parfois l'origine réelle afin de la rendre plus prestigieuse. Il ne faut pas non plus oublier le cas où le minéral sera passé entre des mains diverses et variées et où les propos auront été déformés au fil du temps... ou le cas où tout le monde se fiche de l'origine mais pas de ce qu'il fera dans son porte-monnaie. Et ne pensons pas que ceci est récent à cause de la mondialisation des échanges : les musées et les collections privées regorgent de pièces dont on a découvert sur le tard - ou pas - une origine différente de celle annoncée. Je suis aussi d'accord avec "Kayou" car la provenance supposée a souvent un impact psychologique : sur un salon, une personne me montrait le pendentif qu'elle avait autour du cou en me racontant qu'il avait une valeur sentimentale très importante, car elle l'avait acheté lors de circonstances personnelles particulières. Ce pendentif lui avait coûté une fortune, et elle avait fait dessertir la pierre (un "jade impérial" selon le vendeur asiatique qui la lui avait vendue il y a dix ans) pour la faire remonter sur de l'or et l'entourer de diamants. Cette pierre provenait, lui avait dit le vendeur, des mines de jade impérial de Birmanie, et avait une valeur inestimable. Je n'ai pas eu le courage de dire à mon interlocutrice que ce qu'elle portait autour du cou (hormis l'or et les diamants) n'était qu'un bout de quartz aventurine teinté sans aucune valeur, et ne provenant certainement pas des mines birmanes ! Toujours pour parler de provenance, la mode en ce moment est aux soldats de retour d'Afghanistan qui viennent sur les salons pour essayer de vendre de superbes saphirs afghans qu'ils ont achetés à une famille afghane dont le chef de famille ou le fils travaille dans les mines de saphir : la provenance est donc garantie par le vendeur ! Or quand on observe ces merveilleuses gemmes, que voit-on ? Qu'il s'agit de magnifiques synthétiques Verneuil en provenance directe d'une usine thaïlandaise ou chinoise ! Le sujet est donc vaste et complexe et une opinion trop tranchée me paraît difficile à soutenir...

L'adage qui ne dit mot consent n'est pas valable en gemmologie : ne pas infirmer ne veut pas dire confirmer, surtout d'après photo. Et si vous aviez un bloc de cette taille en maw sit sit, pas souci pour acheter des kilogs de labradorite ! En ce qui me concerne, le sujet est clos, je vous mets cependant quelques photos ci-après : brut poli de maw sit sit gros cabochon de maw sit sit deux coeurs en malachite Pas évident, n'est-ce-pas ?

Droit de réponse : il est toujours intéressant de faire une veille concernant son site et c'est ainsi que l'on tombe sur un sujet tel que celui-ci tard dans la nuit (ou tôt le matin, c'est selon !). Il me paraît indispensable de commenter les propos de kalou1964 qui me paraissent quelque peu déformés. Je fais partie des professionnels qui ont été consultés sur ce fameux bouddha, et voici la façon dont les choses se sont passées : c'est par courriel le 30 septembre 2012 que j'ai reçu trois photos d'un bouddha en "jadéite" que kalou1964 indiquait vouloir vendre (et non pas vouloir conserver) et ne pas savoir combien en demander. Ma réponse a quelque peu tardé, car je devais me rendre en voyage professionnel à Hong Kong, mais j'ai fait cependant un courriel d'attente. J'ai ensuite répondu à mon retour qu'il était très difficile pour les experts de faire la différence entre le jade et le maw sit sit, que certains ne connaissaient même pas le maw sit sit et qu'il fallait montrer la sculpture pour avoir une opinion définitive. Je n'ai nulle part affirmé qu'il s'agissait de maw sit sit, surtout compte tenu d'une masse aussi importante. J'ai au contraire demandé quelles étaient les conditions d'acquisition de l'objet, combien la personne voulait tirer de la vente, etc. , car je pensais éventuellement à une autre pierre naturelle mais aussi à un matériau composite que les chinois sont, qui ne le sait-pas, très doués à concocter. Dans un dernier mail (que kalou1964 n'a peut-être pas reçu ?), j'ai demandé que si elle n'arrivait pas à trouver dans sa région une réponse satisfaisante, je pouvais l'adresser à un expert compétent en la matière pour une expertise payante (qui engage celui qui la rédige). Curieusement, dès qu'il s'agit de sortir quelques euros, l'intérêt montré pour le sujet a été moins marqué... Si sur ce forum je note que l'expert consulté a parlé de malachite, de mon côté j'ai mention d'une expertise faisant état non de jadéite (ce qui est évident) mais de maw sit sit (même si cela est très douteux). Curieux que cet expert n'ait pas donné un avis identique selon que cet avis m'est communiqué dans un courriel ou qu'il est communiqué sur ce site. Cette personne appréciera... D'un côté on ne veut pas vendre mais conserver un bouddha que l'on adore et que l'on a payé 20 euros (je l'apprends ici) et on veut juste savoir de quoi il est fait, de l'autre on veut le vendre au meilleur prix... tout ça n'est pas sérieux et je suis malheureusement confrontée très fréquemment à ce genre de comportement, à tel point que cette expérience m'a définitivement amenée à ne plus donner d'avis ou de conseils par courriel, sauf exception(s) laissée(s) à ma discrétion. En effet, le cas le plus fréquent (et je le retrouve ici) est celui où l'on a acheté une misère un objet et l'on s'attend à faire l'affaire du siècle en le revendant. En tout cas, je trouve regrettable que l'on détourne des propos qui n'ont pas été tenus, de plus en citant nommément ma société. Ceci ne peut que nous inciter, moi et les autres professionnels sérieux qui donnons de notre temps gracieusement par passion (car je suis toujours intéressée par ce que l'on me montre, du plus petit bout de verre imitant le jade - très courant - au jade le plus beau - très rare) bien avant d'être des commerçants car pour la plupart, notre passion ne nous permet pas de vivre, ceci ne peut que nous inciter disais-je à être de plus en plus vigilants et à ne pas faire confiance aveuglément.

Je découvre que l'on trouve des commentaires sur les Bourses aux Minéraux sur ce forum du coup je vais rajouter quelques réflexions personnelles à ce sujet. Tous les commentaires précédents (sauf si je me trompe) proviennent de visiteurs et non d'exposants. Voici ce que je voudrais ajouter car je peux parler en tant que visiteur (j'ai visité les deux bourses de Paris - mars et décembre - à leurs différents emplacements pendant de nombreuses années) et en tant qu'exposant (pour la première fois en mars et en décembre de cette année) : - prix : 8 euros hors réduction, c'est effectivement cher, mais les bourses en province ne sont guère moins chères, donc oui globalement les bourses sont chères, et en temps de crise, c'est encore plus dommage... Quant aux invitations, elles nous sont facturées moitié prix si elles sont utilisées ce qui fait que les exposants n'en abusent pas et les réservent souvent à leurs meilleurs clients (dans certaines bourses de province, selon la longueur du stand, quelques invitations gratuites sont disponibles) ; - Krantz : doit manquer à beaucoup de gens, plusieurs personnes m'ont demandé où était le stand ! - photos : dans les salons professionnels de bijouterie et gemmes comme Hong Kong par exemple, les photos sont strictement interdites. A Sainte-Marie et à Munich, pendant les journées professionnelles mais aussi pendant les journées grand public, certains stands ont des interdictions formelles de prendre des photos et le pannonceau est clairement apposé pour le signaler. Il me semble tout de même logique que le B.A. BA de la politesse soit de demander la permission, en ce qui concerne on m'a demandé plusieurs fois le week-end dernier s'il était possible de photographier quelques objets, j'ai toujours accepté dès lors que l'on me le demandait. Je n'ai en revanche pas apprécié la personne qui a subrepticement sorti son portable et a fait une photo rapidement puis s'est enfuie comme un voleur, c'est grossier. Mais je suis très stricte sur les règles du copyright et ne suis pas d'accord pour trouver les photos prises sur internet sans mon accord. - chaleur : comme dans beaucoup de bourses, à cause de l'éclairage principalement, la chaleur est épouvantable. Cette année a battu tous les records avec plusieurs malaises dans la journée de samedi et des appels au micro pour l'intervention d'un médecin qui se trouverait éventuellement dans la salle ; - comportement des exposants : j'ai remarqué que les exposants qui étaient désagréables avec moi lorsque je visitais les salons et bourses sont les mêmes qui sont désagréables cette année alors que j'expose pour la première fois. C'est leur caractère, et ils seraient exposants au salon de la charcuterie ou de la chaussure, cela serait la même chose. En ce qui me concerne, j'ai décidé de ne pas donner d'argent à ces gens-là. Car j'ai remarqué une autre chose : je pensais naïvement avant de découvrir le monde des salons en tant qu'exposant que tout le monde ou presque était professionnel. Que nenni ! Une grande partie des exposants des bourses a une activité principale et rémunératrice (enseignant, banquier, ingénieur, etc.) et fait des salons par passion mais pour certains aussi - et surtout - pour l'argent. Et c'est bien dommage car on se demande vraiment ce que font ces gens dans une activité de contact. Si on regarde de trop près et trop longtemps sans acheter, on se fait fusiller du regard, et maintenant que je suis exposante, j'entends : "Mais comment peux-tu passer tant de temps à parler pour rien ?" Car pour ces personnes, parler pour ne pas vendre revient à perdre son temps. Je les plains : en effet, c'est peut-être justement parce que je n'ai, en tout cas pour l'instant, pas d'autre activité professionnelle et aurais donc beaucoup plus de raison de me plaindre de ne pas vendre à chaque fois qu'eux qui ont une sécurité financière assurée que je pense avoir cet enthousiasme nécessaire pour transmettre une passion... mais sans doute ne dirais-je pas la même chose si je faisais des salons en tant qu'exposant depuis dix ans. Ceci étant dit, rien n'oblige les exposants qui râlent tout le temps et ont une autre activité à continuer celle qui ne les rend pas heureux... - prix : j'entends certains exposants dire (à Bruxelles, à Namur, à Bordeaux et à Paris mais je l'entendrai certainement aussi le week-end prochain à Marseille). "Ah là là, avant c'était le bon temps, on gagnait super bien notre vie, on faisait quelques salons et entre les salons on se la coulait douce", etc. Je leur réponds qu'en temps de crise, il me paraît normal que les premiers achats d'une famille ne se porte pas sur les bijoux avec des pierres hors de prix ou une pièce minéralogique rare. Mais même si je ne suis pas une spécialiste des prix des minéraux rares, quand je vois le prix de certaines pièces, je me dis que l'on est loin de l'atmosphère conviviale des bourses d'échanges où tout le monde avait encore les pieds sur terre. Il est vrai que le prix du mètre linéaire de stand est tellement élevé à Paris que certains le répercutent dans leurs produits et que l'on peut arriver à du grand n'importe quoi. Si vous saviez le nombre d'exposants qui me disent avoir des pièces de musée, je me dis que je suis la seule à ne pas en avoir une seule ! - ce qui me choque le plus dans les salons, c'est le manque de déontologie qui y règne. Quand je me suis inscrite à mon premier salon il y a un an, et que j'ai lu les réglementations le concernant, j'ai acheté le tissu ignifugé obligatoire, lu et relu les conditions générales concernant notamment l'étiquetage et la qualité des produits et le pourcentage admis de bijoux (ou pas comme au Salon de Lyon jusqu'à récemment). Mais ce que j'avais constaté en tant que visiteur n'a été que renforcé par ma participation en tant qu'exposant : il y a des exposants sérieux et professionnels mélangés à des exposants ne sachant pas ce qu'ils vendent (ce qui est encore pardonnable) mais aussi à d'autres sachant pertinemment qu'ils vendent n'importe quoi et mentent aux clients (ce qui est impardonnable). Je ne compte plus les "jades impériaux" vendus à Paris mais aussi sur de nombreux autres salons en province par un vendeur auquel j'ai fait remarquer il y a plusieurs années que l'appellation était erronée mais qui n'a jamais modifié son étiquette, les bagues en "jade" qui sont en quartzite teinte, les sculptures en "jade" qui sont en serpentine, sans parler des minéraux "arrangés", teintés (oh les belles agates vert pomme ou rose framboise), les fossiles fabriqués l'an dernier "Madame, vous avez vu ce fossile, c'est incroyable qu'ils aient réussi à sortir ce fossile sans une rayure ni un morceau de cassé, c'est dommage que ce soit si cher !" et à côté le vendeur qui ne moufte pas et laisse croire à la brave dame qu'elle voit une pièce de musée. Mais rassurez-vous, il n'y a pas que dans les salons de minéraux qu'il y a des arnaques : j'ai vu aujourd'hui au Salon des Antiquaires Porte de la Muette une "professionnelle du bijou ancien et signé" qui vendait d'horribles boucles d'oreilles en jade teint 2.900 euros (elles en valent à peine le dixième !) et rien n'était divulgué comme la loi l'y oblige ! - mais pour ne pas finir sur une note négative, les salons, et particulièrement ceux de Paris où le nombre d'exposants est plus important qu'en province (hormis Sainte-Marie-aux-Mines), sont un moment extraordinaire de rencontres, de partage avec des professionnels passionnés et passionnants, avides de partager leur savoir ou leurs interrogations (personnellement, j'ai expliqué peut-être trente fois en trois jours les différentes sortes de jade à des visiteurs en leur montrant des exemples, chose impossible à faire sur internet, et je n'ai aucun regret de l'avoir fait même si la plupart de ces personnes n'étaient pas intéressées par un achat mais par l'acquisition de connaissances nouvelles). Des gens de toutes les conditions sociales, de tous les pays, se côtoient, discutent et se mélangent pour un moment court dans le temps mais riche en sensations et en plaisirs partagés. Et je pense qu'il est un peu réducteur de dire que "c'est toujours la même chose", puisque Krantz n'est plus là (!), moi je n'étais pas là et j'y suis (!) bref c'est différent en étant la même chose...

Il est exact que certains musées, et non des moindres, ont des spécimens qui sont dénommés "jade" alors que le spécimen présenté n'est pas en jade. Il y a longtemps déjà, même si c'était moins massivement que de nos jours, les gens voyageaient, et ils rapportaient comme nous des "souvenirs"... et c'est ainsi que l'on retrouve dans des collections de musée des objets dont l'origine est attribuée de manière erronée au pays où il est exposé alors qu'il vient de l'autre bout du monde. Mais il ne faut pas oublier que nos ancêtres ne disposaient pas des moyens d'investigation sophistiqués qui sont les nôtres. Un grand musée de Londres a une superbe collection permanente de jades anciens... et dans la boutique du musée il est possible d'acheter une coupe chinoise en "jade" qui est en fait en serpentine ! Je l'avais signalé il y a deux ans, trouvant dommage que ce musée n'effectue pas sa mission d'information mais au contraire sème la confusion dans l'esprit du public - même s'il ne s'agit "que" de la boutique - mais cela n'a ému personne et sans doute cette coupe ou son équivalent est-il toujours en vente dans ce musée. Et des exemples comme ceci existente par dizaines dans les musées et leurs boutiques, et concernent souvent le jade, la turquoise, le lapis-lazuli, etc.