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Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2025, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 25>29 juin 2025

Théophraste

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Tout ce qui a été posté par Théophraste

  1. Cristal d’aigue-marine (béryl), avec en inclussion un cristal de schorl (tourmaline), du Pakistan.
  2. Rhodochrosite, Argentine. Roche constituée de stalagtite, sciée en tranche puis polie. La couleur a probablement été accentuée soit par le capteur photo, et/ou par traitement d’image.
  3. Trois des meilleurs spécimens d’or natif connus.
  4. Cristaux d’amazonite et quartz morion, Smoky Hawk claim, Crystal Peak, Teller County, Colorado, USA.
  5. Quand t’es pas encore rentré de ta virée avec tes potes, et que pendant ce temps, ta femme a enfin trouvé un intérêt à ta collection de minéraux…
  6. Cristaux d’émeraude sur calcite, minéraux de Colombie.
  7. Cristaux de Torbernite de la mine des Bois Noirs, Loire, France.
  8. Michel Guiraud a toujours été dans les colloques sur le Patrimoine géologique du côté des extrémistes protectionnistes, des Réserves naturelles et autres… Plutôt favorable à une réglementation type archéologie pour les fossiles (et roches et minéraux)… Comme ça, de mémoire… L’occasion de l’interpeller sur la question, et d’obtenir sa position sur la question ? Après, on a souvent une langue de bois bien servie…
  9. Magnifique 🙂 ! Pourriez-vous aussi publier svp dans l'autre sujet, spécifique au projet ?
  10. L'enquête d'utilité publique sur le net est close, et hélas, chose incroyable, les contributions ne sont plus visibles ! Il est encore possible de participer : > Par courriel : pref-enquete-icpe@calvados.gouv.fr > Adresse postale : À l'attention du commissaire enquêteur Mairie de Lion-sur-Mer 30 rue du Général Galliéni 14780 LION-SUR-MER Des informations sur ce dossier peuvent être demandées auprès de la DREAL : reserve-falaises-calvados@developpement-durable.gouv.fr
  11. Svp, publiez tout ça dans l’enquête d’utilité public, exactement ce que vous avez écrit, c’est de ce type de témoignages dont on a besoin 🙂 C’est aujourd’hui dernier jour, jusqu’à 12h00.
  12. Une position issue d'une réunion de bureau. Cette structure est noyautée depuis une vingtaine d'années au moins par des intégristes protectionnistes. Les grands paléontologues sont partis en retraite. Autre info, c'est historiquement une fac "rouge", celle d'ailleurs de Sandrine Rousseau.
  13. Pas du tout, elle parle aussi au nom de la réserve géologique de Digne, de celle de l'île de Groix, de la "fédération nationale des réserves naturelles", de divers groupuscules autour de la paléontologie, il y a toute une mouvance qui se tient et s'entraide, qui cultive patiemment cela depuis 25/30 ans. Compte-rendu de la journée de lancement de l'inventaire du Patrimoine Géologique en France, Paris 5 Avril 2007 > C'est toujours les mêmes !
  14. Par Richard TREMBLIER Président de la SAGA Déposée le 15 septembre 2022 à 17h37 Je vous écris pour préciser la position de la Société Amicale des Géologues Amateurs (SAGA), définie lors de notre dernier conseil d’administration, au sujet du projet de création d’une réserve naturelle nationale sur les falaises jurassiques du Calvados. Nous ne sommes pas défavorables à la protection de la biodiversité et de la paléobiodiversité dans cette réserve. C’est certainement très important et nous sommes attachés à la préservation de la nature. Toutefois, comme associations d’amateurs en géologie, nous nous opposons au projet consistant à interdire la collecte d’objets géologiques libérés sur l’estran, comme dans l’intérieur des terres. Nous acceptons l’interdiction d’accès aux falaises mais nous refusons l’interdiction du glanage, ramassage, collecte des objets géologiques sur les plages et l’estran de tout le domaine public maritime du Calvados. Depuis plus de 80 ans, au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, notre démarche consiste à rassembler, informer, enseigner et éduquer, l’interdiction n’étant qu’une exception parfaitement justifiée scientifiquement. Nous n’avons pas observé que le libre accès, à tout un chacun, au ramassage des objets géologiques sur la plage et l’estran des communes concernées, avait posé un quelconque préjudice au rayonnement du patrimoine géologique local, ni à la science. Bien au contraire. C’est ce libre accès, aux promeneurs, aux amateurs en paléontologie, en géologie, aux enfants, qui a permis de sauvegarder une partie de ces fossiles, dont les scientifiques ont pu profiter et qui font aujourd’hui la fierté de nos musées et un attrait indéniable pour la région, notamment pour Villers-sur-Mer. La plupart des collections d’amateurs et des échantillons géologiques majeurs finissent dans nos musées et tous les géologues professionnels ont débuté par la libre collecte des roches, minéraux et fossiles. Pourquoi interdire cela aux autres ? L’interdiction de ramassage aura également un effet négatif sur la sensibilisation du public à la géologie et à la paléontologie. Et combien de vocations scientifiques et naturalistes ont pu naître grâce à la découverte de fossiles sur ces plages ? Villers-sur-Mer est connue dans toute la France et dans le monde pour son patrimoine géologique, qui n’est absolument pas menacé par les ramassages sur l’estran. La ressource est énorme et nous n’avons pas noté de saccages dommageables à la commune ou aux riverains. Par contre, avec la montée du niveau de la mer et le recul du trait de côte, phénomène dû au réchauffement climatique et qui va s’accentuer et durer de très nombreuses années voire siècles, l’estran et les plages des communes concernées seront bientôt totalement inaccessibles, irrémédiablement hors de portée. Heureusement nos enfants auront encore les musées, riches des collections des amateurs pour nous instruire et nous émerveiller. Pourquoi changer une démarche qui fonctionne ? Nous vous proposons de retirer de ce projet de création de réserve naturelle tout ce qui concerne une interdiction de la collecte des objets géologiques, roches, minéraux et fossiles sur les plages et l’estran de tout le domaine public maritime du Calvados. Pour le conseil d’administration de la SAGA Richard TREMBLIER, Président de l’association.
  15. FAIRE CIRCULER, C'EST TRÈS GRAVE ET RÉAGIR AVEC UNE EXTRÊME FERMETÉ !!! Une bombe ! On y vient ! Bientôt interdiction totale de collecte des fossiles, roches et minéraux en France ! Dans le cadre du projet de réserve naturelle en Normandie, une des associations militantes à lâchées l’info. Le but ultime est pour les fossiles, roches et minéraux le même statut que pour l’archéologie. Toutes les fouilles et tous les prélèvements sont strictement interdits, sauf autorisation spécifique de l’Etat ou de l’organisme délégataire. Lire là : Contribution n°772 (Web) Par Société Géologique du Nord Déposée le 15 septembre 2022 à 14h07 https://www.registre-dematerialise.fr/4130/contributions
  16. Une bombe ! On y vient ! Bientôt interdiction totale de collecte des fossiles, roches et minéraux en France ! Dans le cadre du projet de réserve naturelle en Normandie, une des associations militantes a lâché l’info. Le but ultime est pour les fossiles, roches et minéraux le même statut que pour l’archéologie. Toutes les fouilles et tous les prélèvements sont strictement interdits, sauf autorisation spécifique de l’Etat ou de l’organisme délégataire. En cas d’échange ou de vente ou même de don, poursuites pour recel. Lire là : Contribution n°772 (Web) Par Société Géologique du Nord Déposée le 15 septembre 2022 à 14h07 https://www.registre-dematerialise.fr/4130/contributions
  17. J’ai travaillé au début des années 1980 avec les paléontologues de Villers-sur-Mer, dans le cadre de mes recherches de jeune chercheur au CNRS. Je connais donc la côte normande, notamment les très célèbres falaises des Vaches Noires. Aujourd’hui, plus de trente années de travail de terrain, prospections et fouilles, mais aussi de protection et vulgarisation, en France et dans le monde, me permettent d’apporter mon expérience au débat lancé par le projet de création d’une RNN sur le littoral normand du Calvados. La soumission d’un tel projet est une excellente idée, mais le dossier souffre de quelques approximations et erreurs rédhibitoires, notamment en ce qui concerne la protection du patrimoine géologique et paléontologique. Mon point de vue est simple et sans appel : en l’état actuel, ce projet ne peut être engagé plus loin tant qu’une réflexion ne sera pas menée avec les personnes compétentes, aboutissant à un projet cohérent. L’exemple le plus remarquable concerne le site des Vaches Noires et la proposition d’y interdire toute forme de collecte des fossiles. Tout d’abord, il y a quelque chose de malsain à vouloir tout interdire (la prohibition n’a jamais empêché les américains de boire du bourbon frelaté). Ces interdictions, malgré tout nécessaires à la protection, doivent être pondérées, discutées dans l’intérêt du patrimoine et de sa connaissance. Ici, aux Vaches Noires, l’interdiction totale conduirait à la destruction tout aussi totale du patrimoine sous l’action des marées. Le seul moyen de protéger ce patrimoine est justement de le collecter systématiquement. Et la communauté suffisamment nombreuse possédant ce savoir-faire est celle des paléontologues amateurs. En corrélat à ce constat, se pose le problème du devenir des spécimens ainsi sauvegardés. L’expérience de nombre d’entre nous nous mène à constater que tôt ou tard ces spécimens intègrent des collections publiques et sont accessibles à l’investigation scientifique. Quant au vrai problème du commerce, éducation et discussion aussi bien que solutions légales devraient le freiner. Il est certain que le dossier « Côtes normandes » pourra être resoumis après révision, mais il aura eu, à mon avis, le grand intérêt de réactiver certaines questions récurrentes en paléontologie. Notre discipline ne pourra plus faire l’économie d’un vrai débat sur les amateurs et les collections privées Il me plait de penser que notre génération aura ouvert ce débat et que la suivante apportera des solutions. Jean-Michel Mazin Docteur es sciences Directeur de Recherche au CNRS (en retraite) Président du Conseil Scientifique de la Réserve Naturelle Nationale d’Intérêt Géologique du Lot Membre du Conseil Scientifique et de Prospective du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy Membre du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN Occitanie) Membre de la Commission Régionale du Patrimoine Géologique (CRPG Occitanie) Mazin Jean-Michel Déposée le 15 septembre 2022 à 10h02
  18. Par Pezy Jean-Philippe Déposée le 15 septembre 2022 à 09h06 A Monsieur le Commissaire enquêteur, Découvrir un tel projet sans qu’aucune structure locale (Universités, musées, associations, laboratoire de recherche…) et nationales n’aient été consultées autour de la mise en place d’une telle réserve est déconcertant. Néanmoins, je me réjouis de l’intérêt que porte enfin l’état au patrimoine et à la diversité géologique Normande. Mais, je ne comprends pas les motivations à mettre en place une telle réserve spécifiquement au niveau des falaises qui ne sont pas soumises à un réel danger anthropique mis à part celui de l’érosion. Le conservatoire du littoral a déjà une politique de protection de ces espaces naturels. Ne pas inclure la faune, flore marine est regrettable, car ces habitats portent une importante diversité d’habitats et d’espèces. Je ne comprends pas que le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) et le conseil scientifique régional du patrimoine naturel de Normandie (CRSPN) aient décidé de « pointer la nécessité de renforcer la protection du patrimoine géologique et paléontologique en posant un principe d’interdiction aux prélèvements, y compris le ramassage des fossiles et minéraux sur le domaine public maritime ». En effet, ces prélèvements, qui consistent plus véritablement au sauvetage de ces objets géologiques (fossiles et minéraux), sont essentiels afin de sauvegarder ce patrimoine géologique. Je n’ai pas souvenir de voir des membres de ces conseils sur le terrain, le long des falaises des côtes du Calvados, prendre une telle disposition en toute ignorance du travail de sauvegarde réalisé au quotidien par les promeneurs pose question sur le réel sérieux que peut avoir ces conseils scientifiques. La Normandie est historiquement une importante région de naturalistes, qui ont fortement échanger et collaborer avec les scientifiques afin de mettre à disposition le matériel nouveau. Je suis contre la mise en place de cette réserve dans cette forme actuelle. Si la DREAL et la région Normandie souhaitent s’intéresser au patrimoine géologique, ne serait-il pas l’occasion de remettre en place un muséum d’histoire naturelle à Caen comme historiquement présent. Ce muséum permettrait de sensibiliser le public à ce patrimoine géologique mais également à l’ensemble des sciences naturelles.
  19. Docteur en géologie, je me suis passionné pour cette science car j'ai ramassé de nombreux fossiles dans mon enfance sur la côte normande. Ramener des fossiles à la maison ou à l'école m'a permis de sensibiliser ma famille, mes amis, mes camarades de classes. Il me semble donc dommage de brider de futures passions en interdisant le ramassage des fossiles sur l'estran, qui sont de toute façon voués à la destruction par la mer! Si une telle interdiction était mise en place, elle empêcherait pas certains collectionneurs peu scrupuleux de venir la nuit ou de se fondre au milieux des pécheurs à pieds sur l'estran. Seul, le grand public, les enseignants et les scolaires se retrouveraient lésés ! Il me semblerait plus pertinent de protéger les falaises uniquement en y interdisant l'utilisation d'outils lourds mais d'autoriser le ramassage à la main (on trouve de très belles choses à Luc ou à Villers même sans marteau!). Il est d'ailleurs plus facile de repérer et de contrôler quelqu'un avec une barre à mine à la main plutôt qu'avec 3 brachiopodes en poche... Pour résumer : contre les extractions dans les falaises à l'outil lourd (sauf évidement dans le cas de découverte exceptionnelle sous contrôle d'une autorité scientifique) mais pour le ramassage à la main ! Anonyme Déposée le 28 août 2022 à 11h34
  20. En temps que responsable du "Parcours Paléontologique " de l'Université de Rennes 1 situé à l'IUT de Saint-Malo 35400 je suis contre le fait que dans ce projet de création d'une réserve naturelle nationale sur les falaises jurassiques du Calvados on interdise le ramassage des fossiles soumis à l'érosion naturelle littorale et qui se trouvent sur l'estran. Ces fossiles ramassés par des amateurs, permettent très souvent de compléter des collections de musées. Ces dons n'existeraient plus. La paléontologie perdrait beaucoup. Denis ORTIS Déposée le 27 août 2022 à 22h04
  21. Je m’appelle Laurent Picot et je suis paléontologue au Musée, le Paléospace de Villers-sur-Mer. Ce musée est labellisé « Musée de France » et j’en suis le représentant pour l’Etat comme « Responsable scientifique », statut reconnu par le Ministère de la Culture, avec inscription au journal officiel et tout le tralala... Mon rôle dans ce musée est varié… -je participe à la réalisation d’extension du musée sous forme d’exposition permanente -je réalise des expositions temporaires (annuelles ou bisannuelles) -je « gère » une équipe de médiateurs scientifiques (des personnes très bien qui ont tous bac +5) qui permettent au grand public de découvrir la paléontologie, la biologie et l’astronomie… un public de tout âge, scolaire (de la maternelle aux universitaires) et grand public, par des visites guidées dans le musées, des ateliers, des visites guidées sur le terrain, des nocturnes… -je participe à la formation de jeunes paléontologues en encadrant des Master 2 du Muséum national d’histoire naturelle, des universités de Rennes, Reims, Lille, Nantes, Lyon... Tous les pdf de leur mémoire est téléchargeable sur le site du Paléospace. https://www.paleospace-villers.fr/Publications -je gère avec mon équipe les collections du Musée et de leur mise en valeur (inventaire et récolement). -je mets à disposition de nombreux chercheurs internationaux et aux doctorants les fossiles des collections d’état du Musée (labellisé Musée de France) pour des études et depuis 2014, il y a eu plus de 40 publication scientifiques sur les collections du Musée qui proviennent des falaises des Vaches Noires, zone concernée par les réserves nationales naturelles pour le département du Calvados. Les universités régionales travaillent également sur ces zones à l’image des études géomorphologiques sur les Falaises des vaches noires menées par le Laboratoire de géographie de l’université de Caen. Par contre, rien depuis des années en sédimentologie et en paléontologie. Lorsque le DREAL a démarché le Paléospace il y a deux ans pour présenter les futures réserves, j’étais plutôt enthousiaste, car enfin on s’intéressait au patrimoine naturel de la région et à la géologie et la paléontologie. En effet, à l’image de la Jurassic Coast anglaise classée à l’Unesco où on peut collecter des fossiles, il semblait que l’on accorde un intérêt à autre chose qu’au patrimoine bâti... Toujours penser au patrimoine naturel quand on pense au patrimoine (le patrimoine, ce n’est pas que les émissions de Stéphane Bern! J’ai rien contre lui mais on néglige trop souvent le patrimoine naturel, ce qui vous entoure et que vous connaissez mal en général). Nous avons demandé la première année si nous pourrions toujours ramasser les fossiles de l’estran amenés par l’érosion des falaises. Les personnes de la DREAL nous ont affirmé qu’il n’y aurait aucun problème à ramasser ces fossiles. Un an plus tard, des « instances scientifiques » auraient voté contre le ramassage des fossiles sur la plage. Ma première impression était plutôt bizarre. Pourquoi était-on venu démarcher le Paléospace pour son expertise scientifique pour les visites alors nous ne faisions pas partie de ces « instances scientifiques » ? Notre contact avec ces instances scientifiques a été catastrophique. Le Paléospace a été traité de receleur par la représentante nationale…(et quelle représentante…elle-même virée d’une réserve géologique du sud de la France quelques années plus tôt et réintégrée quelques années plus tard)… comme les collections « musée de France » appartiennent à l’Etat, c’est donc l’Etat qui était receleur… le représentant des instances scientifiques régionales a longé les murs ; tout le monde est parti rapidement prétextant un rendez-vous avec le préfet… Moi et mon équipe continuons les visites pour présenter les futures réserves (nous sommes toujours mandatés par la DREAL) et l’utilité d’empêcher de ramasser des fossiles qui vont être détruits par la mer nous semble idiot. Cet avis est partagé par la majorité des participants. Protéger des choses en destruction est une démarche stérile ! Actuellement, les falaises des Vaches Noires sont protégées par le Conservatoire du Littoral. Malheureusement, certaines personnes montent dans les falaises pour collecter et je le déplore. Hors de la falaise, sur l’estran, il est possible de ramasser des fossiles qui sont destinés et la destruction en quelques semaines par le ressac de la mer et les chocs des galets entre eux. En quelques semaines, ces fossiles deviennent du sable. Cela fait plus de deux siècles que cette pratique a cours, comme l’atteste le grand nombre de publications scientifiques sur les falaises des Vaches noires et leurs fossiles (plus de 250…). Ceci contribue à la renommée des Vaches Noires (allez dans n’importe quel musée européen, des fossiles des Vaches noires y sont exposés). La mise au jour régulière des fossiles est réalisée par les marées et l’érosion, et la collecte sur la plage ne réduisent pas les quantités. De plus, avec le réchauffement climatique et l’accélération de l’érosion, de plus en plus de fossiles arriveront sur l’estran (lisez les thèses produites à Caen sur la géomorphologie des falaises 😉 ). . Alors que cela semblait une bonne idée au départ, cette réserve aboutira à un appauvrissement culturel si elle est mise en pratique avec les 2 récents ajouts réglementaires proposés par le CNPN et le CSRPN en décembre 2021. En effet, les musées comme le Paléospace s’appuient sur des collections rassemblées par des amateurs. Les collectionneurs qui le souhaitent peuvent donner des fossiles ou leur collection à des musées labellisés « Musée de France », permettant à ces collections de devenir patrimoine d’Etat. Ces collections servent à faire des expositions pérennes et temporaires, de former de jeunes paléontologues, de réaliser des publications scientifiques internationales en collaboration avec des chercheurs des universités nationales et internationales. Certains collectionneurs privés se rendent bien compte de l’intérêt des fossiles qu’ils découvrent. Certains contactent alors les musées et les y déposent quand une publication avec la description d’une nouvelle espèce est possible. C’est le cas des coelacanthes avec une publication dans Nature et de requins trouvés récemment en Normandie. Ensuite, même si les collectionneurs privés collectionnent pour eux, avec le temps, ces collections arriveront dans les musées. Je m’explique, les collectionneurs sont des gens passionnés, souvent tellement passionnés qu’en général, ils dégoutent toute leur famille. Avec cette collection, il réalise un véritable travail qui s’accompagne souvent d’un inventaire. A la fin de leur vie, se pose une question “que va devenir ma collection?” C’est là que les musées de France comme le Paléospace, Le Havre, Elbeuf, Rouen et Cherbourg peuvent jouer leur rôle. En récupérant le don de ces collections, ils pérennisent le travail de ces collectionneurs et transforment ces collections en collections d’état permettant leurs mises en valeurs culturelle et scientifique (exposition et publications). Le nom du collectionneur est toujours associé à cette collection et lui confère une pérennité (les collections d’état musée de France sont inaliénables et imprescriptibles) et une reconnaissance de son travail. On peut se poser de la question de la mise en valeur scientifique dans une réserve. Si on s’intéresse à la seule réserve géologique normande actuelle (Cap Romain), combien de véritables publications scientifiques sont sorties depuis sa création ? Des véritables publications internationales avec un comité de lecture? …pas de rapport de plan de gestion, des vraies publications scientifiques ? Pas grand chose en fait. Quand on parle de mise en valeur scientifique, il faut s’en donner les moyens ! Lorsque des enfants ou des adultes ramassent des fossiles sur l’estran lors de nos visites guidées dans le cadre du Paléospace, ils en retirent un plaisir mais aussi une prise de conscience de la biodiversité, de l’écologie, de la notion du temps, des paléoenvironnements, de l’Histoire de la Terre. Ils s’approprient une histoire naturelle qu’ils voudront défendre ! Ce ramassage qui se résume souvent à des huîtres, des radioles d’oursins et de coraux pour les plus costauds, permet de sensibiliser le grand public et les enfants (on est loin du criblage quotidiens des galets et du déplacement de sable au bulldozer sur les plages des villes locales alors que normalement, il est interdit de toucher à la laisse de mer…). On ne défend que ce que l’on connaît !! Sensibiliser au patrimoine naturel passe par la pratique. Alors oui, cela passe par le prélèvement d’une dizaine d’Actinostreon gregareum, mais ce patrimoine naturel qu’une personne s’approprie, il lui permet de prendre conscience de ce patrimoine, il ne va pas modifier la sédimentologie locale ! J’ajouterai que les conséquences économiques pour la Côte fleurie ne sont pas à négliger puisque de nombreux touristes viennent dans notre région pour cette valeur culturelle qu’est la paléontologie. Tous ces visiteurs dont beaucoup sont étrangers consomment sur le territoire. De nombreux chercheurs des universités normandes, françaises et étrangères se sont positionnés contre cette extension de protection qu’ils trouvent contre-productive. Différents membres des associations de chercheurs (Association paléontologie Française, Société géologique de France..) et des associations d’amateurs français et européens s’interrogent sur le bien-fondé de cette extension à l’estran Ils se sont mobilisés et leur appel a été relayé par de nombreuses universités étrangères (surtout allemandes et suisses). Tous ces chercheurs en paléontologie français n’ont jamais été consultés… Oui à la mise en valeur du patrimoine paléontologique normand (enfin…), non à la mise sous cloche… la science participative est prônée par l’Etat… qu’il s’en donne les moyens !! Travailler dans un musée, surtout Musée de France donc labellisé par l’Etat et reconnu par le Ministère de la Culture m’a toujours rendu plutôt fier… Eveiller le public au patrimoine naturel qu’il l’entoure, c’est ce qui me motive… et là, empêcher ce public de s’approprier ce patrimoine naturel me semble une colossale erreur !! Laurent Picot, Paléontologue au Musée de France, Paléospace de Villers-sur Mer Par Laurent Picot Déposée le 28 août 2022 à 03h19
  22. Bonjour , moi -même diplômé en géologie sédimentaire ( Doctorat d' Université et CNRS ) , je souhaite réagir à votre projet d 'interdiction de ramassage de fossiles sur l 'estran des falaises normandes , car il n 'est en rien justifié , bien au contraire , ce projet de classement en 'Zone Protégée' pour l 'estran bordant les falaises normandes est totalement contre productif et ce pour plusieurs raisons : - les fossiles situés sur l 'estran sont soumis à l 'érosion marine et sont inévitablement détruits au cours du temps - l 'apport des collectionneurs à la paléontologie est loin d' être négligeable , on peut citer les découvertes de 4 Ichtyosaures complets sur le chantier du TGV Est en Lorraine . Les chercheurs de fossiles amateurs constituent donc un moyen puissant de découvertes potentielles pour la paléontologie française . C'est d 'autant plus vrai que les postes de recherche ( Universités , CNRS , Musées ) dans le domaine de la Paléontologie sont extrêmement rares , car ce domaine des sciences de la Terre trop 'naturaliste ' est déconsidéré ( au profit d'autres disciplines , géol structurale géochimie , géophysique ) dans les orientations de la recherche française actuelle . - L 'apport éducatif de l 'estran normand est très important pour le public , enfants adultes , et peut aussi entrainer des vocations pour les sciences géologiques chez les jeunes , sachant que les autres lieux de recherche possibles comme les carrières sont presque tous interdits au public - Il n 'y donc aucun motif objectif et réel pour maintenir ce projet de Réserve totale en Normandie Anonyme Déposée le 27 août 2022 à 13h48
  23. La protection des sites naturels contre une exploitation sauvage à des fins commerciales (exemple ancien: la dynamite )dans le Mt Blanc pour le quartz) est évidemment légitime: mais il ne faut pas abuser de cette notion. L'interdiction, toujours et partout, de quelque prélèvement que ce soit relève du sectarisme écologique. Dans la plupart des sites naturels (comme le notait il y a longtemps M. Guillemin, alors patron du BRGM, si je ne me trompe), les fossiles (et les minéraux aussi bien) se dégradent inéluctablement. C'est particulièrement vrai des affleurements de bord de mer, et en particulier des estrans et bloc éboulés. Interdire une prospection raisonnable (ramassage, marteau-burin) est contre-productif: on satisfait peut-être une haine viscérale des collectionneurs, mais on s'interdit en fait toute protection durable du matériel fossile, et, bien entendu, toute découverte. Pour mémoire, c'est la prospection par les amateurs des champs de la Sarthe qui a permis un renouvellement complet de notre connaissance de la faune fossile du Callovien de ce département. Je suis donc complètement hostile au projet de Réserve que vous entendez mettre en oeuvre. Avec me meilleurs sentiments Christian Marignac Professeur émérite (Géologie) de l'Université de Lorraine Par marignac christian Déposée le 26 août 2022 à 16h44
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