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la couleur des dinosaures


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Les dinosaures sont généralement représentés en vert,couleur de beaucoup de reptiles actuels et de leur environnement.Mais les dinosaures étaient ils des reptiles?

Beaucoup de scientifiques pensent qu'ils n'étaient pas des reptiles mais un genre propre au dinosaures.Donnez votre opinion pour éclaircir ce mystère.

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«L es couleurs des dinosaures ? Nous les laissions à l'imagination des artistes », se rappelle le paléontologue Éric Buffetaut, de l'École normale supérieure. En effet, il était difficile d'imaginer que l'apparence d'espèces disparues il y a des centaines de millions d'années puisse un jour être décrite, alors qu'elles n'étaient connues pratiquement que par leurs ossements. « Mais depuis deux ou trois ans, les choses sont en train d'évoluer, explique Éric Buffetaut. Car les paléontologues s'aperçoivent que la fossilisation peut parfois préserver des détails insoupçonnés. » Une équipe internationale, principalement basée à l'université de Manchester, a ainsi présenté au printemps 2011 une nouvelle technique, qui détecte des traces chimiques ténues laissées par le principal pigment du règne animal, la mélanine brun-noir. Appliquée à un oiseau contemporain des grands dinosaures, elle a révélé les motifs qu'arborait son plumage[1] .

Plumes

Depuis la reconnaissance du groupe des dinosaures au XIXe siècle, ceux-ci ont été décrits comme des animaux plutôt ternes. Ils étaient vus sur le modèle des reptiles actuels, dont ils étaient proches anatomiquement. Les informations obtenues sur leur apparence externe étaient en outre maigres. Des empreintes laissées par la peau de certaines espèces, retrouvées notamment en Amérique du Nord, indiquaient que celle-ci devait être assez rugueuse.

Mais depuis une quinzaine d'années, plusieurs découvertes de fossiles, en particulier en Chine, ont montré que des dinosaures étaient couverts de plumes. Les paléontologues ont alors pris conscience qu'à l'instar des oiseaux modernes, issus du groupe des dinosaures théropodes, il était plausible que certains d'entre eux aient été très colorés.

Certaines plumes fossiles présentent des zones plutôt sombres, et d'autres plutôt claires, qui pourraient bien être des restes de coloration. Mais comment en être certain ? Des centaines de millions d'années se sont écoulées depuis la mort de l'organisme. De nombreux processus et réactions chimiques ont pu se produire dans la couche géologique qui contient le fossile, et expliquer ces teintes.

Il y a trois ans toutefois, des paléontologues de l'université Yale ont découvert que la pigmentation pouvait se fossiliser. Ils l'ont constaté notamment en examinant au microscope électronique un fossile très bien conservé d'un petit dinosaure à plume âgé de 160 à 145 millions d'années. Dans les zones sombres de ses plumes, ils ont ainsi retrouvé les restes des minuscules organites où est fabriquée et accumulée la mélanine. Dans les zones claires, en revanche, il n'y avait absolument rien. En répétant l'opération en différents points du fossile, ils ont ainsi pu déterminer que le dinosaure était probablement gris et noir, avec des ailes rayées de bandes blanches [2] .

Mais la méthode a des inconvénients. D'abord, ces organites doivent être assez bien conservés pour être reconnaissables. Ensuite, il faut souvent sacrifier un peu de fossile pour y prélever des échantillons.

La nouvelle technique, mise au point par Roy Wogelius, de l'université de Manchester, et ses collègues est moins limitée. Elle se fonde sur le fait que le cuivre et dans une moindre mesure d'autres métaux ont tendance à se fixer chimiquement à la molécule de mélanine. « La répartition du cuivre devait nous donner la répartition de la mélanine, donc de la coloration brun-noir », explique Roy Wogelius, responsable de l'équipe. En outre, les chercheurs n'ont pas besoin de prélever des échantillons, car ils maîtrisent des méthodes pour cartographier la concentration des métaux à l'aide de rayons X.

Pour vérifier leur intuition, ces derniers ont testé leur méthode sur des organismes vivants, par exemple une plume de geai actuel. Elle fonctionne : la répartition du cuivre se superpose à celle de sa couleur, noire avec la pointe blanche.

Restait à appliquer la méthode à des fossiles. L'équipe s'est alors tournée vers celui d'un oiseau de 130 à 120 millions d'années, Confuciusornis sanctus . Sur les images, le cuivre dessinait des motifs plausibles pour un oiseau : un corps en grande partie noir, sauf l'intérieur des ailes, qui était blanc.

Afin de valider leur méthode, les paléontologues ont examiné au microscope électronique plusieurs échantillons de ce fossile. Ils ont constaté que, dans les zones où le cuivre était concentré, les organites fabriquant la mélanine semblaient bien présents. À l'inverse, il n'y avait rien là où le cuivre était en faible quantité.

Ce fossile d'oiseau était dans un état de conservation exceptionnel. Mais la méthode ne semble pas se limiter à ces cas rares. En effet, l'équipe l'a également appliquée à l'aile fossile d'un volatile inconnu, bien plus dégradée. Au microscope électronique, rien, pas le moindre organite producteur de mélanine. En revanche, en zoomant sur la carte de la répartition du cuivre, les chercheurs ont constaté qu'il était réparti sous forme de petites taches de 2 à 3 micromètres de diamètre. C'est la taille exacte des organites producteurs de mélanine. Disparus, ils semblent avoir tout de même laissé leur empreinte de cuivre.

Pour s'en assurer, les paléontologues ont utilisé des techniques de spectrométrie aux rayons X et infrarouges. Ils ont ainsi identifié l'état chimique dans lequel se trouvait le cuivre du fossile : à quels atomes il était lié et de quelle façon. Résultat : il était lié aux mêmes atomes et de la même manière que dans la mélanine d'organismes vivants. « Même si la mélanine a complètement disparu, le petit fragment où se trouvait le cuivre, lui, a subsisté », explique Roy Wogelius.

Cuivre

Mais comment cette répartition du cuivre pouvait-elle avoir survécu pendant des centaines de millions d'années, préservant la couleur des fossiles ? « Sans doute parce que le cuivre est un poison pour les micro-organismes qui dégradent le fossile après la mort de l'animal », indique Roy Wogelius. Tués par le cuivre, ils seraient donc moins nombreux dans les zones riches en mélanines. Cela expliquerait la bonne préservation de ces dernières. Les conditions devaient en outre être assez sèches pour stopper la dégradation des tissus biologiques.

Pour le moment, ce type de méthode ne permet de déterminer que les couleurs brun-noir. Les irisations, comme celles observées sur le plumage des colibris, doivent être étudiées par d'autres techniques. Mais l'exemple de la mélanine suggère que d'autres classes de pigments pourraient avoir laissé des traces chimiques de leur présence, notamment les caroténoïdes, qui donnent leurs couleurs à de nombreux oiseaux.

Par Nicolas Constans
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