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Bourse aux minéraux et fossiles de Beauvais.
Bourse aux minéraux et fossiles de Beauvais les 30 et 31 mars

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Herakles

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Tout ce qui a été posté par Herakles

  1. Ancien et nouveau blason de la ville de Coray (Finistère, France). L'ancien blason de Coray porte coupé d’azur et de sable, une croix gironnée d’or de huit pièces brochant sur le tout, cantonnée en chef de deux mouchetures d’hermine d’or. La croix symbolise la pierre de Coray appelée aussi pierre de Coadry. Avec le noir, le bleu et le jaune rappellent les couleurs fondamentales de l'ancien costume des hommes de Coray : le costume Glazick. Le blason actuel de la ville de Coray (Finistère, France). Le nouveau blason de la ville conserve le même symbolisme mais avec un design un peu différent Artiste: I. Brieg
  2. Merci beaucoup gryph58, est une magnifique contribution au sujet!!!
  3. Entre les villages de Coadry et Restambern, ainsi qu'auprès des lieux-dits Mille Mottes (en Elliant), Noteriou (en Coray), Coat Spern et Quillien (en Tourch), etc., on trouve des pierres contenant de gros cristaux de 2 à 8 cm en forme de croix de saint André, appelées « pierres de Coadry ». D'un point de vue géologique, ces pierres sont des staurotides, staurotide signifiant « pierre de croix » (nom qui leur fut attribué initialement par Daubenton), composés de silicate d'alumine et de fer. Leur forme curieuse en croix a contribué à inspirer de nombreuses légendes. Ces pierres qui émergent des champs après les labours sont là « comme des rappels à l'ordre (...) [d]es symboles de religion »1. Selon l'une de ces légendes, c'est Dieu lui-même qui a marqué les pierres de Coadry de son signe, un jour ancien où des iconoclastes abattaient des calvaires. Pour d'autres, les staurotides seraient apparues lors de la construction de la chapelle de Coadry.
  4. Blason de la ville de Scaër (Finistère, France). Les blason civique du village de Scaër (Finistère), va être le premier de la série d'armoiries à contenu minéralogique qui seront présentés dans cette nouvelle section de Geóforum dédiée aux aspects folkloriques des minéraux des pays francophones. Blasons sélectionnés et présentés parce qu'ils contiennent quelques représentations héraldiques d'un minéral caractéristique de la localité, dont l'existence a contribué au prestige scientifique ou importance minière de cette population. D’or à la face ondée d’azur accostée de deux pierres de Coadry de sable, posées en pal ; au chef d’azur à un rencontre de bélier, accosté de deux haches d’armes d’argent, l’une tournée à dextre, l’autre à senestre. Artiste: Brieg
  5. Cher greg la veine, toute information sur les pratiques traditionnelles, les croyances anciennes, les coutumes locaux ou les dénominations populaires, quand toutes elles sont liées aux minéraux et aux cristaux peuvent aider à remplir cette nouvelle section avec du contenu approprié!
  6. Les croix des fées La staurolite ou “croisette de Bretagne” est aussi appelée « croix des fées » étant encore , la Bretagne un des lieux plus importants d’extraction. Une vieille légende bretonne prétend que ces pierres en forme de croix sont les larmes des fées qui ont produit ces pierres, extraordinaire quand elles ont pleuré à l’annonce de la mort du Christ. Comme on trouvait autrefois la staurolite dans les champs cultivés, la naissance de cette légende des larmes des fées prend encore un autre sens « l'agricole »: sa présence indiquerait fertilité de la terre, bonne récolte, protection du lieu...
  7. La variolite pierre magique Autrefois les gens de la montagne croyaient que la “pierre de venin” ou “pierre de la picote” (Variolite), les protégerait des coups de la foudre et protégerait aux animaux de leurs troupeaux de la maladie de la “picote” (variole). Les bergers l’utilisaient aussi cette pierre magique pour soigner certaines affections des veaux et des moutons. Dans les bergeries de la grande transhumance, on conservait toujours à portée de main une de ces pierres polies, censée protéger hommes et animaux contre les esprits errants de la montagne, les attaques des loups et toutes sortes de malheurs domestiques. Dans les villages, les femmes en mal d’enfant recherchaient parmi les galets des torrents et des rivières les “variolites” en forme de phallus dont elles se caressaient le ventre en espérant tomber enceintes.
  8. Ami gaeldeploeg, peut-être lire ces travails sur l'explotation des gîtes de « jade jadéite » du Mont Viso (Piémont, Italie) au Néolithique , peut vous apporter quelque chose de la lumière que je ne peux pas contribuer à ce sujet.... - Ce que nous dit cette hache « verte » polie - Les carrières néolithiques du Mont Viso (Piémont,Italie): https://www.academia.edu/2047894/Les_carrières_néolithiques_du_Mont_Viso_Piémont_Italie_._Chronologie_et_conditions_d_exploitations.Bulletin_d_Etudes_préhistoriques_et_Archéologique_Alpines.
  9. Le jais espagnol des pèlerins de Saint-Jacques Depuis des siècles, les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, de retour à leur lieu d'origine, portaient sur eux une figurine de leur saint patron, sculpté dans le jais et portaient aussi un chapelet fait aux grains de jais qu'ils avaient acheté à Galice. Le jais était réputé de chasser les démons et annihiler les mauvaises influences envoyées par les sorciers. Le jais était considéré un matériel merveilleux d’effet tutélaire, donc il les protégerait de tous les maléfices invisibles.
  10. L'ambre jaune et ses prodiges En Bretagne, autrefois, les mères remettaient à leurs filles, le jour de leurs noces, le collier d’ambre hérité de leurs ancêtres, réputé chasser les démons, protéger des sortilèges et de toutes les maladies graves. Dans de nombreux autres endroits, jusqu’au milieu du XXe siècle, l'ambre jaune était vendu chez les bijoutiers ou en pharmacie en forme de collier ou perles individuelles, on en ornait avec lui le cou des bébés qui le mordillaient pour calmer les gencives irritées et aider à la percée des dents. Ces perles et ces colliers étaient réputés de protéger leurs porteurs des convulsions, des maux de dents et de gorge, voire même du croup....
  11. La Grotte aux Ours Sur les hauteurs d'Entremont-le-Vieux, en Chartreuse, à plus de 1.700 mètres d'altitude, existe un site hors du commun: la grotte aux ours de "Balme à Collomb". Une caverne découverte en 1988. Il y a plus de 20.000 ans, cet abri servait de refuge aux ours des cavernes (Ursus spelaeus) qui venaient y hiverner et se protéger du froid. Un éboulement l'a refermé jusqu’à ce jour d’automne 1988. C'est un gisement exceptionnel, peuplé de centaines d’ours des cavernes préhistoriques dont les os tapissaient encore le sol de la grotte. Voir: https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/la-grotte-aux-ours-des-cavernes-en-chartreuse-1041887.html
  12. Perle des cavernes Une perle des cavernes désigne une sphérule, forme de spéléothème que l'on peut trouver à l'intérieur des grottes. Elles se forment par la concrétion de sels calciques qui s'agencent en couches concentriques autour d'une particule nucléatrice (un grain de sable, par exemple) dans des zones où l'eau ruisselle vigoureusement. Le nom scientifique du plus poétique nom de la perle des cavernes est Pisolithe (Pisos = pois et Lithos = taille). Les tailles, couleurs et formes de perles sont variable, le mot pisolithe semble donc bien mal choisi. Les perles se forment dans des grottes, des anciennes mines ou carrières calcaires dites pisolithiques, leurs couleurs varient selon les argiles, on trouvera par exemple des perles orangées si la roche est ferrugineuse. Les tailles des perles sont sans doute conditionnés par la quantité d'eau de la cascadelle, parfois une perle trop grosse se cimente sur le sol. Voir: https://fr.wikipedia.org/wiki/Perle_des_cavernes[gallery640x480]
  13. La grotte aux diamants Les curieux ont ainsi pu découvrir pourquoi la grotte de la Caucalière, en Cévennes, est aussi appelée la "grotte aux diamants" : c'est l'illusion optique provoquée par la réflexion des millions de cristaux blancs de calcite, scintillants à la lumière. Découverte par Jules de Malbos en 1854, la grotte cévenole, à 60 mètres sous terre, s'est formée il y a 35 millions d'années.
  14. Sur l'utilisation du jais ou de l'ambre jaune comme Épreuves infaillibles de chasteté féminine À la p. 328 du TOME QUATRIÈME de la Deuxième édition du DICTIONNAIRE INFERNAL OU BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE SUR LES ÊTRES, LES PERSONNAGES, LES LIVRES, LES FAITS ET LES CHOSES QUI TIENNENT AUX APPARITIONS, A LA MAGIE, AU COMMERCE DE L'ÈNFER, AUX DIVINATIONS, AUX SCIENCES SECRÈTES, AUX GRIMOIRES, AUX PRODIGES, AUX ERREURS ET AUX PRÉJUGÉS, AUX TRADITIONS ET AUX CONTES POPULAIRES, AUX SUPERSTITIONS DIVERSES ET GÉNÉRALEMENT A TOUTES LES CROYANCES MERVEILLEUSES, SURPRENANTES, MYSTÉRIEUSES ET SURNATURELLES . Compilation écrite par M. COLLIN DE PLANCY et publiée à Paris le 1826, on peut lire ce qui suit à propos de l'utilisation du jais ou de l'ambre jaune comme Épreuves : PUCELAGE. Pour connaître si une fille est chaste ou si elle a été corrompue, il faut prendre du jais ou jayet, que vous réduirez en poudre impalpable, vous en ferez prendre le poids d un écu à la fille, et si elle a été corrompue il lui sera de toute impossibilité de retenir son urine plus qu à l ordinaire, l'ambre jaune ou blanc, dont on fait des colliers et des chapelets produit la même épreuve si l'on s'en sert avec la même préparation que le jais ou jayet.
  15. Les staurotides Publié le 12 Septembre 2011 par ECLF in géologie http://ablogjeanfloch.over-blog.com/article-les-staurotides-81396696.html Les staurotides constituent l’un des éléments les plus étonnants du règne minéral et leurs formes géométriques parfaites, parfois en forme de croix, fascinent depuis des temps immémoriaux. On en trouve notamment autour de Coray et de Baud, deux des plus importants gisements mondiaux. Il y a plusieurs centaines de millions d’années, en se formant, le massif Armoricain a accouché de quelques curiosités géologiques, au premier rang desquelles les staurotides, du grec stauros, “croix”. Appelées également “staurolithe” et parfois “croisettes de Bretagne”, on découvre ces pierres dans les régions de Coray, Scaër et de Baud. Elles présentent différentes formes, soit une macle oblique à 60 °, soit une croix de saint André, avec des angles de 60 à 120 °. On voit plus rarement des macles à trois individus, orientés à 60 °. Précisons qu’en géologie, une macle est une association de deux ou plusieurs cristaux identiques, appelés individus et reliés par une opération ponctuelle de symétrie. Le cristal simple est dénommé “tombeau”. “En fait, écrit le géologue Emmanuel Fritsch, la staurotide est un drôle de minéral pour les études cristallographiques, parce que ses cristaux présentent rarement les belles faces lisses que les cristallographes recherchent pour des mesures précises. Sa morphologie est difficile à décrire avec précision. Donc, pendant fort longtemps, on l’a crue orthorhombique, et pourtant elle est monoclinique.” Complétons cette ébauche de description en précisant que la couleur des staurotides varie selon les gisements. Ainsi, à Coray, elles sont plutôt brun foncé tandis qu’à Baud, elles se présentent sous une teinte brun rouge. Une roche métamorphique D’où proviennent ces étranges roches qui affleurent dans les champs ou les ruisseaux des Montagnes Noires ? Elles ont bien entendu attiré depuis longtemps l’attention des scientifiques qui expliquent qu’elles se classent parmi des roches métamorphiques. Selon Henri Le Bloas, de l’atelier minéralogique de Scaër, “lors de sa mise en place au carbonifère, ce métamorphisme régional s’est installé dans des sédimentations essentiellement argileuses datées de l’Orvodicien [entre 440 et 500 millions d’années] et a provoqué le réarrangement des constituants de l’argile pour donner entre autres des micaschistes localement riches en staurotides.” Ces dernières sont le résultat d’une transformation ou d’une recristallisation à l’état solide, liées à des variations de pression et de température. Pour qu’elles cristallisent librement, il faut des températures entre 500 et 700 ° Celsius. Par ailleurs, la staurolite est un silicate alcalin composé d’aluminium et de fer. Elle est issue de micaschistes qui n’affleurent qu’en peu d’endroits, ce qu’explique le géologue Jean-Christian Goujou : “C’est ainsi un minéral primaire constitutif des roches métamorphiques de moyen à haut degré qui ont une composition silice-alumineuse (dite aussi pélitique), donnant globalement des micaschistes. Ce n’est donc pas la peine de chercher ailleurs que dans cet environnement, ni dans un calcaire ni dans un granit aussi métamorphique soit-il.” On trouvera donc des staurotides dans différents massifs montagneux anciens, notamment en Russie, à Madagascar ou en Amérique du Nord. La Bretagne possède parmi les plus beaux gisements mondiaux et celui de Coray est le plus réputé. Les géologues lient la présence des staurotides au granit dit de Rosporden, composé de micas noirs et blancs, particulièrement abondants au sud de Coray. “Il s’agit aussi du secteur, écrit Jean-Christian Goujou, où les cristaux approchent de la perfection avec des faces terminales bien exprimées et où ils peuvent prendre des dimensions hors du commun.” Même les scientifiques s’avouent volontiers fascinés par les formes étonnantes des staurotides. “D’un point de vue mathématique, elles peuvent présenter des angles parfaits, précise Claude Ducoudu, professeur de géologie. L’homme n’a rien inventé, le triangle parfait existait déjà dans la nature !” La pierre de Coadry Loin des doctes explications des géologues, la tradition populaire explique bien entendu de manière différente la création des staurotides. Plusieurs légendes circulent sur le sujet. L’une d’elle associe les staurotides à la chapelle de Coadry. Situé sur la route entre Coray et Scaër, ce bel édifice aurait succédé à un temple païen et aurait été bâti par un noble local, le comte de Trévalot. Ce dernier avait pour ennemi un aristocrate cruel et vindicatif, le seigneur de Coatforn. Assiégé par Coatforn, Trévalot prie et promet de bâtir un sanctuaire s’il est vainqueur. Dieu lui donne la victoire. Trévalot choisit Coadry et fait même appel à un géant qui construit le haut clocher en une journée. Les deux croix, très anciennes, placées devant la chapelle et espacées d’une vingtaine de mètres, indiqueraient la tombe du géant. Bien plus tard, l’édifice est détruit par un incendie. Un seigneur local vient se recueillir sur ses ruines. Pour l’en remercier, Dieu fait tomber une pluie de croix, les fameuses staurotides. Une autre version raconte qu’après la destruction de la chapelle, alors que les ruines avaient disparu sous les buissons, les hommes étaient surpris des miracles qui avaient lieu régulièrement à cet endroit. Ils demandent à Dieu de les éclairer et celui-ci fait pleuvoir une pluie de pierres en forme de croix, indiquant qu’il considérait cette terre comme sacrée. Une ultime variante attribue l’incendie de la chapelle au diable : pour éteindre le feu, Dieu aurait fait tomber une pluie de croix… Une légende centre bretonne évoque par ailleurs un ermite torturé par des barbares et laissé ligoté à un arbre. Il invoque Dieu qui le prend en pitié et lui dit: “Va et marche courageusement et suis le chemin que j’ai tracé de mes pierres. Il te conduira à la paix et au bonheur.” Le vieil ermite se voit délivré de ses liens et découvre une première pierre en forme de croix à ses pieds. Il en découvre une autre plus loin puis une autre qui le conduisent jusqu’à une source jaillissant non loin d’une grotte. L’ermite s’installe, se repose et évangélise le pays de Coray. Il guérissait d’ailleurs les malades grâce aux pierres en forme de croix. Une autre histoire, moins sympathique pour les habitants du lieu, affirme que le Christ, déguisé en mendiant, aurait visité Coadry et les fermes environnantes en quémandant de la nourriture. Mais les habitants auraient refusé de montrer la moindre pitié. Pour les punir de leur manque de générosité, au moment des semailles, le Christ aurait alors transformé les graines en croix de pierre, au grand dam des habitants du lieu… Quoi qu’il en soit, Coadry est renommé depuis des siècles pour ses pierres. À la fin du XVIIIe siècle, dans son Voyage dans le Finistère, Jacques Cambry indique qu’on y ramasse “une grande quantité de ces pierres, nommées pierres de croix par les naturalistes. Les pauvres les donnent, les vendent aux pèlerins, aux étrangers…” Les participants au pardon de la chapelle devaient en effet tenir dans leur main l’une des pierres pendant la procession. Au point qu’on nomme parfois les staurotides “pierres de Coadry”. Le christianisme a bien entendu tenté d’utiliser ces pierres aux formes si symboliques pour cette religion. De l’autre côté de l’Atlantique, les Indiens Cherokee pensent, quant à eux, que ces pierres sont les larmes qu’ont versées les lutins Nunnehi lorsqu’ils ont appris la mort du Christ. Eugène Le Peilh ne se souvient pas non plus de légendes particulières sur les staurotides du pays de Baud. “J’ai été l’un des premiers à en ramasser, lorsque j’étais enfant, explique-t-il. En 1934, un prêtre d’Auray est venu à la ferme. Il avait une staurotide en pendentif et a demandé à voir les nôtres. Mais on ne la pas revu après.” Un minéral aux vertus magiques Dans le secteur de Coray, en revanche, les Bretons ont attribué plusieurs fonctions médicales à ces pierres si étranges. La staurotide a même eu l’honneur d’une gwerz, une complainte écrite à la fin du xviiie siècle par un chanoine de Quimper resté anonyme. Le texte Buliou an otrou Christ a ensuite circulé sous forme de feuilles volantes. Écrite pour attirer les pèlerins à la chapelle de Coadry et vanter les mérites du sanctuaire, la gwerz Buliou an otrou Christ évoque les multiples vertus des staurotides. Selon Thierry Rouaud, de Dastum, elle peut en effet “être rangée parmi les textes à vocation publicitaire, car le but de l’auteur est moins de faire une gwerz pieuse que d’attirer les pèlerins à Coadry par le biais des pouvoirs supposés des pierres de croix. Le chanoine quimpérois se livre tout au long du texte à un exercice difficile consistant à promouvoir un talisman en évitant de tomber dans la sorcellerie sulfureuse.” Comme les haches polies du Néolithique, les staurotides se classent parmi les "maen kurun", les pierres du tonnerre qui protègent de la foudre. Buliou an otrou Christ parle ainsi d’une église nantaise frappée par la foudre. Treize personnes décèdent et le prêtre est projeté à un quart de lieue, mais il s’en sort indemne grâce à la croisette qu’il portait. Les staurotides sauvent également de la noyade. Elles guérissent les problèmes ophtalmologiques ou en provoquent… Un certain René Joannas, évoqué dans Buliou an otrou Christ, perd la vue pour avoir jeté une staurotide dans la rivière au lieu de la donner à son vicaire. Il reste aveugle jusqu’à ce qu’il retourne à Coadry, prenne une pierre et la ramène au religieux. Cette gwerz indique d’ailleurs qu’en cas de problèmes de vision, il faut boire de l’eau dans laquelle ont trempé des staurotides. La staurotide était censée protéger de la rage. Le texte évoque le cas de Janet Le Gall, de Saint-Brieuc, attaquée par un chien enragé qui lui saute dessus. La bête manque le cou mais avale la staurotide que la jeune femme portait en collier. L’animal retombe sur ses pattes, totalement guéri. Dans leur Galerie bretonne, Bouët et Perrin nous apprennent que la pierre était fixée dans les vêtements pour protéger les enfants des frayeurs, des coliques, des mauvais vents et des sorts. Le poète Auguste Brizeux, qui a séjourné longtemps dans la région de Scaër, a fini par s’amuser des mille vertus supposées des staurotides. “Tombez d’un arbre, écrit-il, cassez-vous un bras, les pierres de Coadry ne sentiront rien.” Chez les Indiens d’Amérique, les staurotides sont également utilisées comme talisman. Elles permettent de garder les mauvais esprits à distance, de se préserver des accidents, des maladies ou des catastrophes naturelles. Elles rendaient également invisibles leur propriétaire. La célèbre princesse Pocahontas en aurait donné une, en guise de porte-bonheur, à son amant John Smith. Les présidents Roosevelt, Wilson et Nixon en possédaient toujours une dans leur poche… Aux États-Unis comme en Europe, les staurotides demeurent très populaires. Certains chrétiens les considèrent bien entendu comme des créations divines. Mais d’autres mouvements se les sont également appropriées, notamment ceux liés au New Age. Sur un site américain, on peut lire que les "pierres de croix" proviendraient d’une météorite qui, en tombant, se serait éclatée en une multitude de pierres signées d’une croix pour nous rappeler que la terre et les hommes ont été créés par une entité supérieure… D’autres insistent sur leurs supposées vertus en matière de bien-être et proposent d’en vendre… fort cher (parfois jusqu’à 50 € l’exemplaire). Cristalothérapie, lithothérapie… les offres d’utilisation des staurotides sont très nombreuses sur la toile. Les scientifiques, s’ils mettent en garde contre ces nouvelles superstitions, ne réfutent cependant pas systématiquement l’utilisation des minéraux. “On ne sait pas grand-chose sur les minéraux ou les roches par rapport au vivant, explique Claude Decoudu. Il y a pourtant beaucoup de choses à découvrir. Il n’est pas interdit de penser qu’il puisse se dégager des formes d’énergies de certaines roches. Il est ainsi possible d’étudier l’action des ions autour d’une pierre.” Le plaisir de la prospection Qu’ils soient passionnés de minéralogie ou de New Age, de nombreux prospecteurs partent à la recherche des staurotides dans les campagnes de Coray et de Baud. “On en trouve de moins en moins, tempère Jean-Pierre Guéguen du musée de minéraux de Combrit. C’est un effet de la mécanisation agricole, les engins modernes creusent profondément la terre et détériorent les macles.” Par le passé, certains paysans locaux ont également mal vécu de véritables invasions de prospecteurs de staurotides, débarquant dans des champs tout justes semés et détériorant les cultures. “En géologie, ajoute Jean-Pierre Guéguen, il est important de toujours demander l’autorisation aux propriétaires des terrains qu’on prospecte. C’est une question de savoir-vivre et, en procédant de cette manière, ils acceptent presque toujours.” La ferme de Nicole Le Peilh est située sur le gisement de Baud qui s’étend sur une bande de deux à trois kilomètres de long sur huit cents mètres de large. Il se termine sur une impressionnante falaise granitique dans laquelle sont incrustées des staurotides. Nicole Le Peilh organise régulièrement des visites, notamment pour les scolaires. “Nous laissons les gens en emporter : ces pierres étaient là avant nous et le seront après. Par contre, nous demandons aux gens de respecter l’endroit et nos cultures.” En alliant le plaisir de la promenade et de la chasse au trésor, on peut encore trouver de beaux spécimens. Certaines staurotides sont en effet grosses comme le poing. Mais pas au point d’atteindre les dimensions d’une pierre de 30 centimètres de long, dont la découverte avait été annoncée dans le journal Nekepell, dans les années 1990. Il s’agissait en fait d’un canular, la staurotides géante ayant été sculptée par Patrig Ar Goarnig ! Les réactions indignées de nombreux lecteurs montrent bien que les pierres de Coadry occupent encore une place importante dans l’imaginaire collectif. Si étranges soient-ils, ces minéraux demeurent également une invitation à découvrir ou redécouvrir un patrimoine géologique trop souvent ignoré. Pour en savoir plus: Le Règne minéral, numéro consacré aux staurotides, n°56, avril 2004 (1bis, rue du Piat, 43120 Monistrol-sur-Loire). Yann Lucas, Joël Rochet, Bretagne, beaux minéraux, belles roches, Palantines, Quimper, 2001.
  16. Je vous remercie beaucoup pour l'info, ami gaeldeploeg, mais avec la création de ce nouveau sujet dans Géoforum, je n'ai pas essayé d'entrer en compétition avec d'autres sujets déjà existant, j'ai seulement l'intention d'attirer l'attention des collègues de Géoforum de màniere très spécifique et de faciliter la sélection des informations fournies d'une manière monographique. L'ethnogéologie est un sujet trop vaste et très complexe, car il comporte simultanément trop d'aspects géologiques très divers. Elle comprend de l'ethnocristallographie et de l'ethnominéralogie à l'ethno petrologie et l'ethnopaléontologie, de l'ethnorographie à l'ethnohydrologie et à la l'ethnogéohydrologie, de l'ethnosédimentologie à l'ethnostratigraphie, de l'ethnogéodynamique externe à l'ethnogéodynamique interne, de l'ethnoglaciologie à l'ethnovolcanologie, etc. etc.
  17. « Croisettes de Bretagne » La staurotide ou staurolithe est appelée encore « Croisettes de Bretagne ». Ce sont des cristaux maclés en croix à 60° (croix de Saint André) ou à 90° (Croix du Christ), d'où leur nom scientifique signifiant « croix » en grec (stauros). Elle peut aussi prendre la forme d'un simple losange, appelée alors « tombeau ». Généralement de petite taille (de 3 à 5 cm) et de couleur rouille à noir, cette pierre est très dure (7,5 sur l'échelle de Mohs), et est en outre inattaquable par les acides à froid. Le filon s'étend entre Baud et Coray (Finistère) : elles affleurent généralement à la surface du sol, notamment dans les champs après les labours. Les paysans les ramassaient pour les offrir ou les vendre car elles étaient réputées efficaces contre la folie, la fièvre, les serpents et les maux de tête. Cette staurotide était jadis offerte aux jeunes mariés et elle était censée les protéger. Ce médicament « générique » avant l'heure était réputé utile pour les femmes « en peine d'enfants ». Cambry les citaient déjà en 1793 dans son « Voyage dans le Finistère ». On les plaçait aussi au pied des maisons pour se protéger de l'orage. Ce qui n'empêcha pas la foudre de tuer cinq personnes dans un champ de Coray et d'en blesser une dizaine d'autres le 4 juillet 1865. Un fait divers qui fut relaté dans le journal parisien « La Presse » et repris dans un livre de Camille Flammarion. La staurotide est un silicate d'alumine et de fer et donc susceptible de conduire l'électricité INFO:© Le Télégramme http://www.letelegramme.fr/finistere/scaer/staurotides-la-geologie-et-la-legende-04-07-2017-11583123.php#KrM9C0qXGiB7sV1g.99
  18. Les Lumeaux de Philippe Raimbault Pouilly-Fumé, Loire, France La Montée des Lumeaux de Philippe Raimbault, Pouilly-Fumé, Loire, France
  19. "Les Fossiles" de Philippe Raimbault Sauvignon Blanc, de Sancerre, Loire
  20. Chers/es collègues de Geóforum, je suis professeur et chercheur de l'Université de Lleida, a la Catalogne (Espagne). Ma recherche se centre sur les aspects sociaux, anthropologiques et folkloriques de la paléontologie européenne, ancienne et récente, mais je sais qu'il y a aussi un riche folklore européen associé aux minéraux, ce qui serait bien de prendre note et enregistrer leur mémoire populaire a fin que les chercheurs et les amateurs du folklore minéralogique puissent consulter en ligne les aspects ethnographiques des minéraux des pays francophones. Je vous serais très reconnaissant, si vous voulez nos donner quelques informations relatives aux minéraux de votre region, tels que : a- les noms communs populaires traditionels, utilisés dans votre région, pour nommer certains types de dépôts, cristallisations ou concrétions minéraux et appliquée à certains ordres, genres ou espèces miéneralogiques; b- les usages populaires plus traditionels et locaux appliquée à quelques types de minéraux, cristaux, macles et concrétions cristallines: usages pigmentaires, decoratifs, sanitaires, agricoles et vétérinaires, indumentaires, religieux, supertitieux, ésotériques, recreatifs, etc. c- quelques legendes populaires, nées autour de certains types de dépôts ou concrétions minéraux, géodes, druses et macles cristallines, a fin de justifier, très naïvement, leur formation, aspect ou propriétés réeles ou imaginaires ; d- quelques noms de lieux, inspirés par la présence de certains types de dépôts ou de concrétions minéraux ou de cristaux, géodes, druses et macles cristallines dans certains endroits. Je vous demande des excuses pour tout inconvénient que cela peut vous causer. Bien cordialement et mineralogiquement.
  21. Fontaine en forme d'ammonite géante Je vais continuer ma promenade ethnopaléontologique. Aujourd'hui la raison de la visite est presenter une source artificielle très curieuse qu'existe dans la commune de Bidart, population située dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine.... Sur le côté gauche de la rue Madeleine il y a une très belle fontaine paléontologique en forme d'ammonite géante. En appuyant sur le robinet poussoir, l'eau potable sort des l'extrémité des tentacules. Info: Plage de Cenitz - Bidart (11-03-2017) http://www.jpdugene.com/fiches_rando/cenitz_bidart.htm
  22. Merci beaucoup jjnom!!!! pour votre contribution commémorative, donc ANDRÉ HOLBECQ avait posté le 30 de Novembre du 2011 que ce bénitier fossile c'était une ammonite classique du gres de Baincthun, une Gravesia, du Jurassique, plus concrètement du Tithonien inférieur (-141 à -135 millions d'années). Le petit rapport graphique d' ANDRÉ HOLBECQ contenait quatre photographies de ce bénitier fossile. Merci beaucoup à ANDRÉ pour son travail de documentation graphique!
  23. Salut Gryph58! Fiefs est une commune située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France. Je vais créer dans le futur une nouvelle section dédiée à l'ethnomineralogie française, afin que tout ce qui touche au folklore des minéraux puisse être dechargé là-bas!!!!!
  24. Ammonite bénitier A l’entrée de l’église de Saint Germain de Fiefs (1956-1957), sur la droite, on remarque une belle ammonite de genre et d'espèce inconnus, à usage de bénitier, offerte à l’église par le carrier de Baincthun, M. Rigail. L'eau bénite est versée et conservée dans la cavité formée par la dépression ombilicale du fossile, parce que l'ammonite est disposée horizontalement sur un support de tiges de fer et encastré dans le mur du côté de l'ouverture. Quelque collègue géoforunien connaît-il d'autres cas d'utilisation d'ammonites similaires? Quelque expert en ammonites, de cette région, sait quel genre ou espèce d'ammonites peut être?
  25. Vraiment, la traduction automatique de Google est regrettable !!!!!!!!!!,
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