Une question subsidiaire, de Paleoman, arrivée après la discussion, à laquelle Eric Buffetaut à bien voulu répondre .
Paleoman :
Que pensez-vous du système instauré en Floride, c-à-d le permis de recherche annuel pour les fossiles de vertébrés qui permet à la fois d'apporter un financement (réduit mais réel) à l'université de Gainesville, et une "traçabilité" des découvertes par la fourniture en fin d'année d'une liste des découvertes marquantes réalisées sur l'année écoulée ?
Cela, correctement organisé en France sous la houlette d'un organisme du genre MNHN ou BRGM, ne permettrait-il pas de développer une saine collaboration entre les scientifiques et les amateurs, tout en garantissant la pérennité de ce hobby par l'instauration d'un cadre légal minimal et, accessoirement, apporter des fonds pour la recherche ?
Eric Buffetaut :
Question intéressante. C'est un système qui a un certain mérite, mais qui devrait plutôt fonctionner, s'il était instauré en France, au niveau du département ou de la région. Je suis contre la centralisation très excessive qui résulterait de l'intervention du MNHN (le BRGM n'a pas vocation à s'occuper de paléontologie). La question est: que deviennent les fossiles ainsi découverts ? Le permis donne-t-il le droit de conserver ce qu'on a trouvé ?
Il y a aussi un système que je trouve intéressant, qui est celui en vigueur dans le Land de Baden-Württemberg, où tous les fossiles un peu importants doivent être expertisés par le musée du Land, et s'ils sont jugés d'importance patrimoniale suffisante, ils doivent être achetés par le musée (et le découvreur ne peut pas refuser - s'il refuse, la police confisque l'objet).
Il y a d'autres solutions plus radicales: en Thaïlande tous les fossiles appartiennent à l'état...