"Ça serait-y pas l'époque où une rumeur raconte qu'un minéralogiste était passé par les niveaux inférieurs en remontant par les cheminées pour arriver aux zones à stolzite ? La même racontant que, peu de temps après, un groupe a réussi à atteindre les mêmes zones en réouvrant une galerie intermédiaire. Au feeling, je suis à peu près sur qu'il me manque quelques épisodes de la saga !!!"
Tout à fait, avec Jean Tavernier (†), Serge Derain et quelques autres potes on s'est confirmé que la galerie inférieure était ouverte. Je l'avais noté le 12 juillet 1973 lors d'un premier passage sur le gisement, les haldes étaient assez riches, juste bulldozérisées par les proprios du terrain en rive gauche, qui étaient en train de transformer les anciens bâtiments en maison d'agrément.
Quelques mètres dans l'eau jusqu'au ventre. puis une galerie fermée par un tas de gravats sur lequel l'eau de ruissellement "venait du haut". Décombrement facile, aidé par l'eau. Ascension des 55m de puits facilitée par l'ancien tuyau d'air comprimé. Au sommet surprise : un sac d'échantillonnage du BRGM en plastique transparent fort ! Prospection dans le niveau 3 et au point final effondré, dans le filon, un cristal de stolzite de 10mm. Soit en 10H une stolzite in-situ.
De là équipement du puits le plus éloigné vers l'effondrement (celui où un spéléo se tuera plus tard) qui débouchait au niveau 2 dans une salle semi effondrée. Serge est descendu avec moi (il était ancien spéléo secours national, et avait participé au record du monde de plongée sous voûte mouillante a Fontaine Française) pour m'assurer dans la purge de la salle, la salle étant trop large pour être franchie en opposition.
Bref quelques heures après on était sur un ancien déblais sur boisage totalement combustionné par l'air circulant. Il y avait comme une lucarne sous la voûte au bout, et hop quelques dizaines de mètres et on était au pied du grand dépilage, semi remblayé par des anciens déblais stockés sur boisage, eux aussi 'vaporisés'.
Sur le parement gauche, un mineur avait dessiné une tête de bison de Lascaux, qui venait probablement d'être publié dans le journal, au début de la guerre en 1940. Au sommet du dépilage il y avait une semi-géode pleine de stolzite comme de la vitre peut-être en cristaux de 100mm (à Tsumeb la wulfénite a été signalée comme de la vitre de 500mm). En creusant dedans cela à fait un bruit de verre, et une pluie de fragments est tombée. Une autre équipe a ouvert l'entrée du niveau 3 et l'histoire est connue.
J'ai vainement cherché l'hubnérite…
Enfin, dans les années 46, Geffroy, Chervet, Béhier et Guillemin ont intensément prospecté le coin. Geffroy venait en vélo de la gare de Marvejols et du train de nuit de Paris. Ils dormaient dans l'ancien transfo électrique de la mine, je ne sais pas si il y est encore. Le plus grand cristal trouvé fut coupé en 4 pour que tous en ait un bout, ce n'était pas des sentimentaux !
Un peu plus tard Guillemin a fait prospecter par le BRGM, d'où le sac trouvé plus haut mais à l'époque on ne faisait pas de spéléo, et au contraire les kobolds étaient à l'oeuvre, la prospection souterraine s'est arrêtée là. De rage, Guillemin a fait fermer l'entrée du niveau 3.