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Un Triceratops chez Christie's


Invité ndt

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POLEMIQUE AUTOUR DU PRIX ET DE L'AUTHENTICITE DU TRICERATOPS

Le Triceratops horridus a finalement trouvé preneur. Le squelette de ce dinosaure herbivore d’Amérique du Nord vieux de 65 millions d’années a été négocié à 592 000 euros par Christie’s jeudi 17 avril.

La veille, le Triceratops avait été retiré de la vente après une dernière enchère à 490 000 euros, faute d’avoir atteint son prix de réserve fixé à 500 000 euros. Des acheteurs s'étaient ensuite discrètement manifestés pour une vente à l'amiable, possible pendant quinze jours selon la réglementation française des maisons d'enchères. C’est un collectionneur américain qui l’a finalement emporté.

A-t-il fait une bonne affaire ? Les avis divergent. Oui, selon Eric Mickeler, consultant indépendant auprès de Christie’s et organisateur de sa vente. « La reconstitution du fossile a coûté plus d’1,5 million de dollars (941 000 euros),explique t-il. Il a fallu dégager les os de leur gangue, les nettoyer, reconstituer une partie du fossile en résine et le monter sur une armature en inox ». Déçu, il s’explique mal « le moment de flottement des acquéreurs lors des enchères, alors que le marché connaît un réel engouement pour les fossiles et les beaux objets d’histoire naturelle». L’exposition des quelques 200 pièces de la vente « Arts décoratifs du XVIe au XIXe et histoire naturelle» avait attiré plus d'un millier de visiteurs laissant espérer de meilleures enchères.

Certaines pièces –un crâne de tigre à dents de sabre (86 250 euros) , un œuf d’Aepyornis maximus (84 250 euros) et un crâne de mammouth (77 050 euros)- ont même battu les records du monde de vente et Éric Mickeler s’attendait à ce que le prix de sa pièce phare s’envole pareillement: « Si des fragments de Triceratops horridus font l'objet de collection dans de nombreux musées, ce spécimen est seulement le quatrième aussi complet découvert à ce jour » argue t-il. Après avoir examiné le fossile et son plan de montage, il assure que l’animal serait authentique à 70%.

Le paléontologue Christian de Muizon, directeur du département «histoire de la Terre» du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), est sceptique : « Je ne suis pas grimpé sur une échelle pour voir chacune des vertèbres, mais après avoir fait le tour de l’animal, je dirais qu’il est très très largement reconstitué, sans doute à près de 60%. Les côtes notamment sont toutes fausses selon moi : en effet ces ossements longs sont si fragiles qu’ils nécessitent d’ordinaire une armature pour les soutenir. Ici, on n’en voit pas trace ». Le paléontologue a l’œil d’autant plus critique qu’il travaille actuellement à la reconstitution d’une baleine géante pour la future exposition du Muséum sur les cétacés en juin prochain. « Les os naturels du Triceratops ont été repeints à la gouache pour les harmoniser avec les pièces reconstituées en résine. Cela s’apparente à du camouflage. C’est l’inverse de l’esprit dans lequel nous travaillons au Muséum : nous signalons clairement les pièces fausses avec une couleur qui tranche, dans un but pédagogique » explique t-il.

Eric Mickeler balaie ces critiques en moquant tout d’abord l’esthétique vieillotte qui prédominerait dans nos musées : « Sue, le très beau T-rex américain acquis par le Field Muséum de Chicago Museum pour 8 millions de dollars chez Sotheby’s en 97 est reconstitué de la même façon que le Tricératops » note t-il. « Par ailleurs, le Musée de Dorchester, en Grande-Bretagne, s’est déclaré intéressé. Je ne peux pas croire qu’il n’ait pas envoyé un expert pour voir si la bête en valait la peine. Les paléontologues étrangers seraient donc moins compétents que les français ? » Contacté, le musée de Dorchester a sobrement confirmé son intérêt, restant même en lice après l’échec de la vente du 16 avril. Pour convaincre de la justesse de son expertise, Eric Meckeler accepte de faire le tour du fossile, pointant ici un morceau naturel « des doigts de pieds, rarissimes », là un morceau de résine « pour compléter le crâne et la mandibule…». Certains os sonnent creux, d’autres rendent un son mat, d’autres encore sont partiellement reconstitués..

Mais difficile d’apprécier quel pourcentage du fossile est authentique. Pour en avoir le cœur net, il faudrait avoir accès au plan de montage du fossile : un document réservé aux seuls enchérisseurs dûment inscrits et une fois l’approvisionnement de leur compte en banque vérifié. Trop cher pour le journal, donc…trop cher peut-être aussi pour la plupart de nos musées français. «De telles ventes font grimper les prix et rendent plus difficile les acquisitions», regrette en effet Christian de Muizon. Aux côtés de quelques confrères, il regrette que des pièces scientifiques soient considérées comme des objets d’art et fassent l’objet de spéculations. «Cela pose un problème éthique : il s’agit là d’un patrimoine non renouvelable, d’intérêt public. Quel sera son avenir dans des collections privées ?»

Le tricératops n’est pas une pièce rare, selon le chercheur, même si aucun exemplaire complet n’est visible en France actuellement. «Mais dans vingt ans, on pourrait s’apercevoir que ce spécimen précis présentait un intérêt exceptionnel pour telle ou telle raison.» Eric Mickeler ne peut que rappeler la dure réalité de la loi du marché : « J’ai déjà essuyé le même type de critiques violentes lors de la vente d’un mammouth en 2007. En fait, le milieu de la paléontologie française ne veut pas que l’on vende de fossiles en France. C’est une mentalité que l’on ne retrouve pas chez leurs collègues étrangers. J’ajoute que le jeune génération est en train d’évoluer ».

Et notre tricératops ? Son acquéreur, un mécène anonyme, le destine à un musée américain, dont le nom ne devrait pas être connu avant deux mois, le temps que l’animal traverse l’Atlantique en pièces détachées et soit remonté. Le squelette de ce dinosaure herbivore d'Amérique du Nord - reconnaissable à sa collerette cervicale – et mesurant 7,5 mètres de long, avait été trouvé en 2004 dans le nord du Dakota. Pour lui, ce sera donc un retour à la maison.

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Le paléontologue Christian de Muizon, directeur du département «histoire de la Terre» du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) est un spécialiste des cétacés, quelles compétences en matière de dinosaure ? Selon moi, aucune...

Peut être de la jalousie... Quand on voit l'état de la galerie de paléontologie du museum à Paris dont il est le responsable... On comprend qu'il vaille mieux parler d'autre chose...

Par exemple, un mécène anonyme, le destine le tricératops à un musée américain, dont le nom ne devrait pas être connu avant deux mois, et pouquoi le museum à Paris n'est pas capable de se trouver des sponsors comme cela ?

En minéralogie, il y en a, un spécimen minéralogique de plusieurs centaines de milliers d'euros devrait être offert à la galerie de minéralogie...

Pour mémoire, les dinosaures du museum à Paris sont en plâtre...

Théo'.

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Vue de la salle d'exposition

Attention aux raccourcis NES, cette information n'est prononcée que par Christian de Muizon et n'est pas vérifiable. En l'occurrence aujourd'hui la seule info qui vaille est 30 % de restauration.

Il faut aussi se souvenir qu'en juillet 2005 c'est le même Christian de Muizon qui a préempter un crâne de dino lors d'une vente chez Drouot (Ah tient les ventes sont fréquentables), avant de se rétracter à la dernière minute du fait des très (trop) nombreuses restaurations. Information vérifiable sur Internet.

Concernant la vente, je rejoins Théo, comment ce fait-il que le muséum est incapable de trouver des mécènes ? Y a-t-il d'ailleurs une vraie volonté de trouver des partenariats.

AU fait, pour la petite info, le crâne de mammouth (en photo dans ce post) proposé chez Christie’s avait déjà fait l’objet d’une vente le 21 janvier 2006 via la maison Cannes Enchères.

Pas d'autres photos de la salle des ventes.

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Le paléontologue Christian de Muizon, directeur du département «histoire de la Terre» du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) est un spécialiste des cétacés, quelles compétences en matière de dinosaure ? Selon moi, aucune...

Peut être de la jalousie... Quand on voit l'état de la galerie de paléontologie du museum à Paris dont il est le responsable... On comprend qu'il vaille mieux parler d'autre chose...

Par exemple, un mécène anonyme, le destine le tricératops à un musée américain, dont le nom ne devrait pas être connu avant deux mois, et pourquoi le museum à Paris n'est pas capable de se trouver des sponsors comme cela ?

En minéralogie, il y en a, un spécimen minéralogique de plusieurs centaines de milliers d'euros devrait être offert à la galerie de minéralogie...

Pour mémoire, les dinosaures du museum à Paris sont en plâtre...

Théo'.

Je suis entièrement d'accord avec toi, théo

Et pour les sponsors des musées francais, si on ne cherche pas, on ne risque pas de trouver :clin-oeil:

A+

GG

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Bonjour,

A part les pièces phare, les prix sont quand même largement exagérés pour des objets plus "communs", du genre des ammonites russes et malgaches, dents de requins, crabes, etc. On peut parfois trouver mieux en bourse pour un prix souvent 5 à 10 fois inférieur.

Espérons que les prix en bourse ne flamberont pas !

Pour info, les prix d'adjudication des lots :

http://www.eulasmo.com/dossiers/Christies20080416.pdf

Bonne journée !

Phil "Fossil"

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Trois cristaux de roche de Minas Girais, Brésil.

Le plus grand fait 1 mètre.

Salut "Paleoman".

Merci pour ce relevé, je pense que ceci ne manquera pas d'interésser "Dani13" qui souhaitait connaître les adjudications des Gigantopectens restitutensis du Vaucluse.

Concernant ta remarque sur les prix en bourse, il me semble qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter et Patrice Lebrun dans son éditorial du dernier numéro de Minéraux & Fossiles relève que " quelques professionnels prédisaient une augmentation de la spéculation sur le patrimoine de l'humanité ! Un an après, ces prévisions alarmistes n'ont pas été constatées, tout au moins dans les bourses internationales de St-Marie et de Munich; le prix des agates de la Terre de Feu n'a ainsi nullement été multiplié par cinquante, ni même par dix ou simplement par trois".

Dans cette introduction P. Lebrun fait référence à cette Agate de Patagonie estimée en 2007 à 1.500 euros et qui a fait 57.600 euros. Un fou ! Et d'ailleurs cette année les acheteurs ne s'y sont pas trompés car même si une Agate de Feu, de mêmes couleurs, a encore été surévaluée, les enchères n'ont pas atteint les sommets de l'année précédente. Gageons qu'avec le temps et la multiplication de tels événements les prix se stabilisent. Non pas pour être au niveau de ceux des bourses, mais tout au moins plus proche d'une certaine "réalité".

Je profite de répondre à ton post pour te remercier de ce blog que tu tiens à jour de façon quasi quotidienne et que je consulte avec plaisir.

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  • 8 mois après...

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Quelques nouvelles du Triceratops !

Arrivée du Triceratops. Le collectionneur américain qui l’a acquis en a fait don au Museum of Science de Boston, l’un des plus grands centres scientifiques mondiaux. Le tricératops a été baptisé CLIFF, du nom du grand-père du donateur. Il a été dévoilé au public en novembre dernier à l’occasion de l’ouverture d’une exposition consacrée aux fossiles monumentaux. Le musée a précisé qu’il n’y avait que trois tricératops aussi complets que CLIFF exposés dans le monde.

La vidéo du montage du squelette (en accéléré) : http://fr.youtube.com/watch?v=v2oNiv3eKJ0

RDV en Avril 2009 pour la prochaine vente. Comme pour les années précédentes (2007/2008) je tacherais de vous proposer un reportage.

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Personnellement je trouve les prix exhorbitants, et je pense que la place de la plupart de ces pièces est plutôt dans des musées que dans les collections privées de milliardaires.

Même si j'apprécie de voir ces photos de superbes fossiles, cela ne me fait pas changer d'avis par rapport à la vente.

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Rhinocéros préhistorique et dinosaures chez Christie’s en 2009

La troisième édition des grandes ventes d’Histoire naturelle organisées par Christie’s est programmée pour avril 2009. La vacation réunira un bestiaire muséal très sélectif.

Eric Mickeler, consultant extérieur pour l’Histoire naturelle chez Christie’s, annonce qu’on pourra y voir un monumental rhinocéros préhistorique au galop. L’animal disputera la vedette à une « maternité préhistorique » montrant les parents et bébés dinosaures, une scène étonnante résultant de l’enfouissement de cette famille sous une coulée de boue ou à la suite d’un évènement volcanique il y a plus de 65 millions d’années avant notre ère.

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