Conseil bâtée

[rud43]

Bonjour à tous,

 

Je débute complètement en prospection à la bâtée, et je m’intéresse tout particulièrement aux corindons présents dans certaines rivières françaises (notamment en contexte alluvionnaire).

 

J’aurais quelques questions pour ceux qui pratiquent ou connaissent bien le sujet :

 

Quelle profondeur faut-il atteindre en moyenne pour espérer trouver des corindons, lorsque le sable alluvionnaire semble favorable ?

 

Travaillez-vous directement dans le lit actuel, les bancs de graviers, ou plutôt dans d’anciens niveaux alluviaux / terrasses ?

 

Quel type de tamis utilisez-vous (mailles, diamètre, nombre d’étages) pour un travail efficace sur ce type de minéraux plus denses ?

 

Avez-vous des zones de dépôt privilégiées à conseiller (intérieur de méandres, derrière gros blocs, bras morts, etc.) ?

 

Y a-t-il des signes visuels ou indicateurs sur le terrain qui permettent de repérer une zone potentiellement intéressante ?

 

 

Je suis preneur de tout conseil pratique : matériel, erreurs à éviter, limites légales à connaître, ou retours d’expérience personnels.

 

Merci d’avance à ceux qui prendront le temps de me répondre.

 

Bien cordialement

Rudhy 

[Moondaka]

Le 23/11/2025 à 11:07, rud43 a dit :

 

Quelle profondeur faut-il atteindre en moyenne pour espérer trouver des corindons, lorsque le sable alluvionnaire semble favorable ?

 

Travaillez-vous directement dans le lit actuel, les bancs de graviers, ou plutôt dans d’anciens niveaux alluviaux / terrasses ?

 

Quel type de tamis utilisez-vous (mailles, diamètre, nombre d’étages) pour un travail efficace sur ce type de minéraux plus denses ?

 

Avez-vous des zones de dépôt privilégiées à conseiller (intérieur de méandres, derrière gros blocs, bras morts, etc.) ?

 

Y a-t-il des signes visuels ou indicateurs sur le terrain qui permettent de repérer une zone potentiellement intéressante ?

 

 

 

Bonjour,

 

Profondeur > bedrock (comme pour l'or)

Zones > placers et paléoplacers (comme pour l'or)

Tamis > 1cm / 5mm/ 2mm / 1mm (différent de l'or) je checke visuellement au dessus de 1cm et j'ai mes 3 "mailles" adaptées à la taille de ce qu'on trouve (gros moyen petit)

en dessous de 1 mm je rejette à l'eau directement. J'ai fais des mailles plus petites il y a fort longtemps mais j'ai laissé tombé trop petit et trop fastidieux à trier

Zones intéressantes > comme pour l'or ...

 

Point technique 1 > il faut déjà une bonne technique et un peu d'entrainement pour séparer de l'or (densité 19) du gravier (densité moyenne des roches 2.5 à 3).

le corindon a une densité de 4 (relativement lourd mais pas tant que ça)  il faut maitriser la technique d'orpaillage ou de jiggage pour séparer les corindons du gravier, au minima 3 ou 4 saisons et 200 sorties orpaillage. En clair ce n'est pas du tout adapté à un débutant même très motivé. C'est comme si vous vouliez faire un solo de Mozart au violon sans savoir dérouler la gamme majeure sur un piano, ça ne s'improvise pas et il faut des centaines d'heures d'entrainement.

 

Point technique 2 > les (5) spots français ont été fait refait et surfait. Suite aux différents abus certains sont même en zone de conflit avec caméras chiens de garde et locaux énervés. Si vous voulez être tranquille et avoir des résultats il va falloir chercher par vous même, personne ne vous donnera les spots confidentiels (et souvent très petits).

 

 

[trenen23]

Pour le saphir c'est un peu particulier, trois techniques pour ce que je connais.

 

Battée ou pan classique: un tamis à relativement grosses mailles 1cm ou plus si on est sur une rivière à très gros (là où on se fait percer les pneus, la rivière que tout le monde connait mais dont on ne doit pas prononcer le nom). Par contre les saphirs se trouvent légèrement au dessus des minéraux noirs de par leur densité, donc on coupe légèrement au dessus du noir et on trie le concentré à la maison après avoir enlevé la magnétite à l'aimant, inconvénient, on en perd pas mal.

 

Le jig version bourrin, un tamis grande maille (j'en connais qui utilisent une grille de caddy...),  tamis petite maille (en dessous de laquelle on s'en fout), on bradasse et on cherche les saphirs dans le tamis inférieur (il existe des variantes avec deux tamis et deux mailles).

Ça c'est super efficace sur la rivière que tout le monde connait mais dont on ne doit pas prononcer le nom sur le flat du "faut faire gaffe à ses pneus".....

 

Le jig avec retournement, c'est plus ou moins le même mais une fois tamisé, on retourne le refus d'un coup, le plus souvent les saphirs sont sur le dessus de la galette obtenue. Ça je n'ai pas trop essayé, je suis plus battée simple.

 

Serge

[rud43]

Il y a 3 heures, Moondaka a dit :

Bonjour,

 

Profondeur > bedrock (comme pour l'or)

Zones > placers et paléoplacers (comme pour l'or)

Tamis > 1cm / 5mm/ 2mm / 1mm (différent de l'or) je checke visuellement au dessus de 1cm et j'ai mes 3 "mailles" adaptées à la taille de ce qu'on trouve (gros moyen petit)

en dessous de 1 mm je rejette à l'eau directement. J'ai fais des mailles plus petites il y a fort longtemps mais j'ai laissé tombé trop petit et trop fastidieux à trier

Zones intéressantes > comme pour l'or ...

 

Point technique 1 > il faut déjà une bonne technique et un peu d'entrainement pour séparer de l'or (densité 19) du gravier (densité moyenne des roches 2.5 à 3).

le corindon a une densité de 4 (relativement lourd mais pas tant que ça)  il faut maitriser la technique d'orpaillage ou de jiggage pour séparer les corindons du gravier, au minima 3 ou 4 saisons et 200 sorties orpaillage. En clair ce n'est pas du tout adapté à un débutant même très motivé. C'est comme si vous vouliez faire un solo de Mozart au violon sans savoir dérouler la gamme majeure sur un piano, ça ne s'improvise pas et il faut des centaines d'heures d'entrainement.

 

Point technique 2 > les (5) spots français ont été fait refait et surfait. Suite aux différents abus certains sont même en zone de conflit avec caméras chiens de garde et locaux énervés. Si vous voulez être tranquille et avoir des résultats il va falloir chercher par vous même, personne ne vous donnera les spots confidentiels (et souvent très petits).

 

 

Merci pour ta réponse, c’est très clair et je comprends bien que ce n’est pas un truc « facile » ni accessible sans gros bagage technique.

 

Je ne cherche pas des spots secrets ou à gratter un coin connu (je comprends très bien pourquoi ils ne circulent pas), c’est surtout par intérêt géologique et culturel local que je pose la question.

 

Je prends note que le corindon demande une vraie maîtrise de l’orpaillage, et je comprends que ça ne s’improvise pas.

À la base c’était surtout pour savoir si ce genre de minéralisation existe réellement dans le secteur ou si c’était plutôt une légende locale.

 

Encore merci pour les infos techniques, c’est super intéressant même si je débute.

 

Si jamais vous avez des lectures, cartes géologiques ou pistes générales pour comprendre les contextes favorables (sans localités précises bien sûr), je suis preneur.

 

Bonne soirée et bonnes sorties terrain !

Rudhy 

il y a 45 minutes, trenen23 a dit :

Pour le saphir c'est un peu particulier, trois techniques pour ce que je connais.

 

Battée ou pan classique: un tamis à relativement grosses mailles 1cm ou plus si on est sur une rivière à très gros (là où on se fait percer les pneus, la rivière que tout le monde connait mais dont on ne doit pas prononcer le nom). Par contre les saphirs se trouvent légèrement au dessus des minéraux noirs de par leur densité, donc on coupe légèrement au dessus du noir et on trie le concentré à la maison après avoir enlevé la magnétite à l'aimant, inconvénient, on en perd pas mal.

 

Le jig version bourrin, un tamis grande maille (j'en connais qui utilisent une grille de caddy...),  tamis petite maille (en dessous de laquelle on s'en fout), on bradasse et on cherche les saphirs dans le tamis inférieur (il existe des variantes avec deux tamis et deux mailles).

Ça c'est super efficace sur la rivière que tout le monde connait mais dont on ne doit pas prononcer le nom sur le flat du "faut faire gaffe à ses pneus".....

 

Le jig avec retournement, c'est plus ou moins le même mais une fois tamisé, on retourne le refus d'un coup, le plus souvent les saphirs sont sur le dessus de la galette obtenue. Ça je n'ai pas trop essayé, je suis plus battée simple.

 

Serge

Merci beaucoup Serge pour ton retour détaillé, c’est super instructif, notamment la précision sur la position du saphir juste au-dessus des minéraux noirs dans la battée, je ne le savais pas du tout.

 

Je comprends mieux pourquoi c’est plus délicat que l’or et pourquoi il ne faut pas trop “nettoyer” sous peine de tout perdre avec la magnétite.

Le principe du jig avec retournement est vraiment intéressant aussi, je vais creuser ça tranquillement côté théorie avant de penser au terrain.

 

Et pour la fameuse rivière “qu’on ne doit pas citer” mais que tout le monde devine 😉, je comprends tout à fait la discrétion vu ce que ce genre de spot a pu provoquer comme dérives au fil des années…

 

Encore merci pour le partage d’expérience, c’est précieux même sans entrer dans les localités.