BUT Posté(e) 3 juin 2024 Signaler Posté(e) 3 juin 2024 Je pense que nous sommes maintenant en mesure de faire le point sur le caillou vert transparent de 8 grammes : 1/ Il raye le verre, franchement mais pas facilement : c'est compatible avec l'Olivine (dureté Mohs 6,5-7). 2/ D'après ce que montre la photo, il ne présente que des cassures plus ou moins conchoïdales, sans clivage ou face cristalline qui pourrait nous aiguiller vers un minéral en particulier. C'est compatible avec un débris de verre. C'est également compatible avec un fragment monocristallin d'Olivine non automorphe et fracturé, issu d'un nodule de péridotite. 3/ La densité (2,7) est compatible avec le verre (silice) mais pas avec l'Olivine (typiquement 3,5 à 4; au plus bas 3,3 pour le pôle Forsterite). 4/ Le spécimen a été trouvé dans un environnement comportant - très localement pour ne pas dire ponctuellement - des blocs de basalte à enclaves de péridotite, et nous avons vu sur certaines photos (plus haut dans le sujet) que certains nodules contiennent des grains déjà assez gros d'Olivine (plusieurs millimètres). 5/ La présence de blocs de basalte sur la Montagne de la Gardiole, massif entièrement sédimentaire à dominante calcaro-dolomitique d'après la carte géologique, est étonnante, mais pas inexplicable compte tenu de la présence de basaltes à enclaves de péridotite dans les environs (Agde, Saint-Thibéry). Le basalte a pu être transporté. La présence d'un petit dyke basaltique inconnu des géologues, sur la Gardiole, n'est pas non plus impossible même si improbable. Pour l'anecdote et un peu hors sujet, il a fallu attendre 1976 et l'ouverture d'une piste forestière, pour découvrir un dyke de lherzolite dans le Lubéron. Il y a une dizaine d'années, j'ai trouvé dans un thalweg une grosse scorie d'allure volcanique que je n'ai pas ramassée, ignorant à l'époque la présence de ce dyke (à plus de 5 kilomètres de distance quand même), et pensant à un vidage de sac. Il est donc fort possible qu'il existe d'autres vestiges volcaniques recouverts par les formations de pentes (beaucoup d'éboulis cryoclastiques sur ce versant, malgré la faible altitude). 6/ La présence de débris de verre est quant à elle facile à expliquer (champs de tir sauvages, restes de pique-nique, massif à très forte fréquentation humaine, depuis l'Antiquité). Mais si les objets cassés étaient des bouteilles, une bonne partie des débris auraient présenté des surfaces lisses trahissant leur origine anthropique. Le collègue Pailladin aurait donc compris de quoi il retournait et n'aurait même pas ramassé les morceaux (sauf éventuellement pour dépolluer). Compte tenu de ce qui précède, je ne vois que deux possibilités: 1/ Soit un morceau de verre un peu plus dur que le verre standard des bouteilles actuelles. Hier, en testant deux bouteilles identiques, j'ai réussi non pas à rayer nettement, mais à dépolir l'une des bouteille, en utilisant les petites protubérances situées sur le cul de l'autre bouteille, pour concentrer l'effort. La surface ainsi dépolie est mate et a perdu son brillant, mais les rayures n'accrochent pas l'ongle. 2/ Soit un fragment cristallin non automorphe issu d'un nodule de péridotite, pas exemple Olivine ou Diopside. Mais cela supposerait que la mesure de densité soit erronée. Pour de l'Olivine et pour la France, cela ferait une belle taille. Cependant, lors d'une visite sur le volcan de Beaulieu (commune de Rognes / Bouches du Rhône), lors d'une visite du site sans outils et de durée très limitée (avec jeunes enfants), j'avais trouvé des grains monocristallins d'Olivine jusqu'à 4-5mm et j'estime qu'avec un peu plus de temps et d'acharnement nous aurions pu atteindre 7 à 10mm. Citer
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