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Une relation symbiotique vieille de 7 millions d'années


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Termites et champignons : une relation symbiotique

vieille de 7 millions d'années

Après la découverte d'Abel, de Toumaï et de milliers de fossiles de vertébrés, les sites à hominidés du Tchad viennent de livrer un nouveau type de fossiles, vieux de 7 millions d'années : des fossiles de « meules à champignons » crées par des termites cultivateurs de champignons. On pensait que ces structures particulières, présentes dans certaines termitières actuelles, étaient non fossilisables. Les chercheurs de la Mission Paléoanthropologique Franco-Tchadienne (MPFT) : Centre de géochimie de la surface (CNRS – Université Strasbourg 1), Laboratoire de géobiologie, biochronologie et paléontologie humaine (CNRS – Université de Poitiers) et Département de paléontologie de l'Université de N'Djaména (Tchad), apportent ainsi la plus ancienne preuve d'une relation symbiotique entre termites et champignons. Ces travaux, publiés dans la revue Naturwissenschaften de décembre, complètent nos connaissances de l'environnement naturel dans lequel évoluait Toumaï, le plus ancien représentant actuellement connu du rameau humain.

Les « meules à champignons », que l'on peut récolter dans certaines termitières actuelles, sont connues et décrites depuis près de deux siècles. Ces petites formations, d'aspect spongieux et de la taille d'une petite mandarine, se trouvent dans les termitières d'une sous famille de termites, les Macrotermitinae. Contrairement aux autres termites, ils ne peuvent digérer la cellulose et la lignine, composants de base des végétaux dont ils se nourrissent. Ils ont donc mis au point un système astucieux : ils fabriquent à l'aide de végétaux grossièrement mâchés et très peu digérés une petite structure très aérée, la meule, sur laquelle va croître le mycélium d'un champignon (Termitomyces). Ce dernier va progressivement dégrader les masses ligneuses et cellulosiques de la meule en substances plus simples assimilables par les termites, qui consomment ensuite simplement la meule.

Deux spécimens de « meule à champignons » fossiles avaient été découverts en 1998 et 2001 sur les sites fossilifères du Tchad(1). Interprétés comme des structures construites par des termites sans aucune autre précision, les fossiles n'avaient pas fait l'objet d'investigations plus poussées. En 2004 et 2005, la découverte d'une demi douzaine de nouveaux spécimens, sur le site qui a livré Toumaï, motive un nouvel examen des fossiles.

Philippe Duringer, sédimentologue et paléoécologue au Centre de géochimie de la surface (CNRS – Université Strasbourg 1) réalise l'étude des échantillons et leur comparaison avec des structures fabriquées par les termites actuelles (nids, traces, terriers, galeries, constructions etc.). Ses investigations confirment que les structures sont bien attribuables à l'activité de termites. Les meules, dont il n'existait à ce jour aucune description fossile, sont ensuite confiées à des entomologistes spécialistes de termites actuels(2). Ils voient en eux les premiers restes incontestables de meules à champignons fossiles fabriquées par des termites champignonistes(3).

On comprend pour l'instant assez mal comment une structure aussi fragile a pu se fossiliser. Dans les termitières actuelles, la meule, humide, cède rapidement à la pression du doigt et lorsque la termitière est abandonnée, la structure est très rapidement détruite. Deux idées prévalent pour le moment : on sait que certaines espèces de termites champignonistes ont des habitats typiquement sahéliens. On sait aussi que les roches sédimentaires qui les ont livrés montrent des traces évidentes de climat parfois très secs avec des phases carrément arides. Ces structures fragiles ont sans doute été fossilisées suite aux conditions arides du climat. Cette idée est assez cohérente dans la mesure où l'on sait que la seule manière de conserver actuellement des meules à champignons est de leur faire subir une rapide dessiccation.

Avant cette découverte on n'avait aucune idée de l'ancienneté de la relation symbiotique entre termites et champignons. On sait maintenant que ces processus étaient déjà les mêmes il y a au moins 7 millions d'années.

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Meule à champignon fossile (Désert du Djourab, Tchad, 7 millions d'années)

© Philippe Duringer/MPFT

Communiqué de presse CNRS.

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Bonjour,

Un petit mot tout de même concernant cette intéressante découverte.

Je me demande s'il s'agit d'une symbiose au sens strict du terme.

Il y a symbiose au sens strict lorsque les deux être vivants qui vivent ensemble (dans le sens très fortement imbriqués au point de former éventuellement une seule structure dans laquelle les deux organismes sont physiquement indissociables) ont des échanges qui sont bénéfiques aux deux et que dans bien des cas ils ne sont pas ou pratiquement pas en mesure de vivre seuls (mais ce serait une généralisation sans doute abusive) ou en tout cas lorsqu'ils vivent seuls c'est avec moins de vitalité.

Des exemples de vraies symbioses sont les lichens (une algue et un champignon qui vivent ensemble parfaitement fusionnés en une structure et au point qu'ils produisent des propagules qui sont aussi une structure mixte; ou beaucoup d'espèces d'orchidées qui, au moins dans leur jeune âge, se développent sous la forme d'une structure conjointe avec un champignon).

Dans le cas qui nous occupe cela ressemble plus à de l'agriculture avant la lettre (il faudrait par exemple vérifier si le champignon cultivé n'existe que dans les termitières ou s'il existe aussi à l'état "sauvage" par ailleurs); mais toujours est-il que les termites et le champignon ne forment pas du tout de structure commune au sens décrit ci-dessu pour les lichens.

Mais évidemment, comme c'est généralement le cas, il y a une large gamme de symbioses plus ou moins poussées et/ou parfaites avec plein d'intermédiaires.

Ceci n'enlève évidemment rien à l'intérêt de la découverte.

Cordialement,

jph

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Si je me souvien bien ces fourmis cultivent le champignon avec des morceux de plantes qu'elles "nettoient" avec soin, le champignon n'existe pas ailleur car c'est un champignon très sensibles au facteurs extérieurs, la tempéraure et l'humidité de la fourmillière sont aussi gérées par les fourmis pour que le champignon continue à vivre

il s'agit de souvenir, je peux me tromper n'étant pas biologiste

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