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Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2024, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

STR

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Messages posté(e)s par STR

  1. Bon , je me suis laissé emporter !

    Après vérification, je pense plutôt maintenant qu'il s'agit d'un foraminifère benthique, une orbitoline https://www.google.com/search?q=aptian+orbitolina&rlz=1C1GGGE_frFR472FR597&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=2ahUKEwj-nOXuqdruAhVN_KQKHTLYCRoQ_AUoAXoECAYQAw&biw=1295&bih=642#imgrc=r9_0djjlpbTH-M

    C'est beaucoup plus commun, même si l'individu est particulièrement bien conservé.

    Pour tout le reste, concernant cet échantillon, mon avis reste inchangé.

     

  2. Une découverte qui date de cette année 2021.

    Une observation qui date de cet après midi.

    C'est très bien conservé,  silicifié en trois dimensions.

    La surface observée correspond à la cassure naturelle d'un silex.

    Le milieu correspond à l'environnement d'un étang d'arrière plage, saumâtre et asséché.

    Nous sommes ici dans le crétacé inférieur, pour le moment je ne suis pas capable d'être plus précis.

    Pour ce qui est de l'identification, je pense en premier à un représentant du groupe des Charophyta : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charophyta

    Mais, après un rapide coup d'oeil (5 minutes), les moteurs de recherches ne m'ont rien trouvé de très probant ; donc, si quelqu'un à une idée pour de la documentation, ou même une autre identification, , je suis preneur ...  

     

    DSCN6318.thumb.JPG.6ad6d395f277c25f707e921d2c0da442.JPG

     

     

    DSCN6327.thumb.JPG.8e6bd72a8b40a8c25dc156cecb9fd04f.JPG

  3. Pour moi, le fossile est celui du haut ; patine, présence de craquelures dans un plan perpendiculaire aux fibres, présence d'éléments détritiques fixés dans les interstices, celui du bas étant un morceau de bois flotté actuel, avec encore quelques échardes attachées à la surface, je dirais en provenance d'une rivière, pas de traces de sel et pas de sable resté coincé dans les fentes ...

    Mais ce n'est que mon avis ...

     

  4. Petite histoire de sauvetage.

     

    Cet été, en juillet, je passais à coté de mon évier extérieur en allant préparer le feu pour la grillade du soir.

    A chaque fois j'y jette un coup d'oeil afin de vérifier qu'il n'y ai pas trop de feuilles qui s'accumulent.

    Et là, j'ai tout de suite remarqué qu'il y avait quelque chose ...

    Une chauve souris.

    Il faisait une chaleur à crever, et l'évier en question allait bientôt être au soleil.

    Je ne sais depuis quand cette pauvre bête était malencontreusement tombée là dedans, mais elle n'était visiblement plus très en forme.

    Et avec le soleil qui allait bientôt taper sur l'endroit, elle n'en n'avait plus pour très longtemps.

    Je suis alors allé chercher mon APN pour lui tirer le portrait, et une paire de gants.

    Une paire de gants car ces charmantes petites bêtes sont porteuses d'une multitude d'agents infectieux qu'elles sont susceptibles de transmettre à l'homme.

    Un exemple : https://www.leparisien.fr/societe/un-rarissime-cas-mortel-de-rage-transmise-par-une-chauve-souris-identifie-06-01-2021-8417622.php#:~:text=Des analyses récentes ont démontré,griffé par une chauve-souris.&text=Le cas est rarissime.

    Et la situation sanitaire actuelle est d'ailleurs peut-être à mettre à leur actif.

    Je viens ce soir de lire ces quelques recommandations officielles qui m'ont bien fait rire et qui m'ont consolé : il n'y a pas qu'en France que des fonctionnaires pondent des textes sans fin qui prévoient tout dans les moindres détails ... je vous laisse lire ... https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/sante-et-environnement/prevenir-les-problemes-de-sante-causes-par-les-chauves-souris/#:~:text=Le risque d'attraper l,nerveux central ou la peau.     

    Mais revenons en à notre sauvetage.

    La dernière image montre ma protégée mise à l'abri du soleil et des chats jusqu'à la tombée de la nuit.

    Après vérification, le lendemain, plus de chauve souris sous ces tuiles ni de cadavre à proximité Intervention réussie. 

    P7170076.thumb.JPG.45f7c566b8b882146635c6680bcf2ca6.JPGP7170078.thumb.JPG.65ad8e32357ae893c63cf2f33d8a2879.JPGP7170079.thumb.JPG.f00be51ae7fb47fe97de96711612759f.JPGP7170080.thumb.JPG.f1594f137ff83ff0b4c2e11253c2d7c4.JPGP7170083.thumb.JPG.86e2f04e13860c583eca4165dd42f9de.JPGP7170092.thumb.JPG.f7b164ac86abe8469156c08be12bec5d.JPG

  5. Pour répondre à Christophe B.

    Dans mon précédent message, les pseudomorphoses de cristaux de gypse se trouvent dans un silex.

    Les deux images suivantes montrent des échantillons du banc calcaire à serpules d'où proviennent les rognons de silex ; si  ces derniers sont mouillés, c'est que j'étais en train de les nettoyer.

     

    Un échantillon du banc de calcaire à serpules, non nettoyé.

     

    1400196502_xhorizonaserpules020.thumb.jpg.ea15482baa421b51b51efe3671f0d53f.jpg

     

    Un cliché d'un tube de serpule en coupe transversale dans un silex.

    Largeur de l'image = 1250 µm.

    Au centre, la pseudomorphose d'un cristal d'halite.

    S'il a cristallisé en plein milieu, c'est qu'il s'est formé en dernier en raison de sa très grande solubilité.

    Si je peux affirmer qu'il s'agit bien de NaCl, c'est que j'en ai observé d'autres, peut-être plus évidents. 

     

    PICT0495.thumb.JPG.34d9bdac71edb1a2b9ad24a09e995f3c.JPG

     

  6. Bonjour.

    En Charente, dans le Bajocien, il y a des stromatolites https://planet-terre.ens-lyon.fr/image-de-la-semaine/Img674-2020-05-04.xml

    Mais là, je n'ai pas l'impression qu'il s'agisse de cela.

    Je verrai plutôt une succession de banc sableux indurés, comme ceux d'un chenal, avec des stratifications obliques.

    Il pourrait aussi s'agir d'autre chose.

    Je serais donc pas formel.

    Pour l'être il faudrait une vue de près d'une coupe, mouillée ou polie, ainsi qu'une vue métrique du contexte de découverte.

  7. Désolé, je ne suis pas rapide ...

     

    En effet, la plupart du temps du temps, je photographie les fossiles de nature siliceuse dans un bain d'eau.

    C'est un peu plus acrobatique, mais les résultats sont meilleurs.

    Lorsqu'elle est altérée, la silice devient poreuse, opaque, et de couleur blanche ; c'est ce que l'on constate au niveau du cortex des rognons de silex.

    Même au niveau des cassures fraîches, les fissures, ou la porosité naturelle de la roche, la rendent opaque.

    Mettre l'échantillon dans l'eau remplit les fissures et la porosité, et rend l'ensemble beaucoup plus transparent.

    Ainsi les fossiles qui se trouvent dans l'échantillon deviennent plus visibles.

    Par exemple, un cliché des premiers galets que j'ai trouvés, photographiés a sec :

     

    1400445425_210716014.thumb.jpg.23639db0b2fb8b73dab39032b52005bc.jpg

     

    Maintenant, le cliché d'un galet photographié sous l'eau :

    (Ce  qu'il faut surtout noter sur cette image, c'est la présence de pseudomorphoses de cristaux de gypse qui se sont formés alors que le sédiment était encore mou.

    Cela témoignent d'un milieu évaporitique, ce qui est beaucoup plus intéressant.

    Si l'on ajoute le fait que certains échantillons comportent également des pseudomorphoses de trémies de sel, on a une image précise du milieu dans lequel s'est formé ce dépôt).

     

    P9270042.thumb.JPG.bb915b50036ec8e9c238ec079cb9bdc2.JPG

     

    J'ai mis un an à trouver le lieu d'origine de ces galets.

    Le niveau est assez sympathique ...

     

    928809639_Echantillonjgf.thumb.jpg.0a4a3ce68915123d59895f8099387cdd.jpg

     

    Bois flotté ... coulé.

     

    2134319074_Echantillonjhv.thumb.jpg.36753b14dbe135540fe8c86b84cf53f9.jpg

     

    Dent.

    Et plus ...

     

     

     

     

     

  8. Le 01/01/2021 à 09:21, denisk a dit :

    Bonjour,

    tout d'abord une bonne et heureuse année à toutes et tous.

     

    Voici ma petite contribution à ce post.

    Oursins irréguliers dans un rognon de silex ,terrain CFw (colluvions et alluvions siliceuses anciennes), département 04.

    IMG_2247 (2).JPG

    IMG_2248 (2).JPG

    IMG_2251 (2).JPG

    IMG_2252 (2).JPG

    IMG_2253 (2).JPG

     

    Un conseil 24 heures dans un seau d'eau très chaude + le contenu d'un étuis de concentré de javel ferait le plus grand bien à ces échantillons, sans risque et sans trop se fatiguer. 

  9. 587415027_XPaleoproterozoic_microfossils_Francevillebasin_Gabon_1.thumb.jpg.d2fa418a93990842acd6867612341e38.jpg

     

    Et le contexte ?

     

    Comme je l'ai déjà indiqué, le milieu dans lequel se trouvent ces fossiles est particulier, et durant le Paléoprotérozoïque, il était normal qu'il fût colonisé par des êtres vivants.

     

    Actuellement, observée au microscope la couche correspondant à ce milieu étonne par le grand nombre de minéraux présents.

    Dans tous les échantillons que j'ai ramenés de Franceville on retrouve silice, argile, bitume, pyrite, et autres composés ferrugineux.

    Mais dans le cas de cette couche, c'est une dizaine de minéraux supplémentaires qui sont présents.

    On a affaire à un véritable musée minéralogique.

    S'agissant de micro minéraux, je ne suis pas capable de les identifier ; mais de les différencier, oui.

     

    Au moment de son dépôt cet horizon présentait les caractères suivants.

    - milieu aqueux 

    - milieu salé

    - milieu poreux

    - milieu meuble

    - milieu très riche en sels minéraux

    - milieu obscur

    - milieu dont le taux d'oxygène ne devait pas être nul en raison de la proximité de l'atmosphère

    - milieu très proche (à l'échelle de ces organismes) d'une grande quantité de matière organique en décomposition (toujours à l'échelle de ces organismes)  

    - milieu bactériologiquement "propre", du moins, jusqu'à l'apparition de ces organismes

    Enfin on peut ajouter que ce milieu fut éphémère.

     

    Vous avez deviné ?

  10. 148149094_XPaleoproterozoic_microfossils_Francevillebasin_Gabon_1.thumb.jpg.a8bc15c51800485d5f3bd36b9d7e1426.jpg

     

    La conclusion de tout ce qui précède est que les objets qui figurent dans le cliché ci dessus sont bien des fossiles de micro organismes qui vivaient dans le Bassin de Franceville durant le Paléoprotérozoïque.

    Certains trouveront sans doute que c'est un peu léger comme démonstration.

    Je le reconnais volontiers, mais, avec les moyens dont je dispose, il ne m'est pas possible de faire mieux !

    Se pose alors maintenant une question inévitable : des fossiles présentant des caractères similaires ont-il déjà été décrits dans des sédiments datant du Paléoprotérozoïque ? 

    A ma connaissance,  dans le Bassin de Franceville, la réponse est non.

    Mais ailleurs, la réponse est oui.

    Par exemple :

    https://www.researchgate.net/publication/339065341_Microfossils_from_the_Paleoproterozoic_Hutuo_Group_Shanxi_North_China_Early_evidence_for_eukaryotic_metabolism

    Voir "Eoentophysalis hutuoensis", page 6, et figures 7 et 8. 

    -http://admin.indiaenvironmentportal.org.in/files/file/antiquity of fungi.pdf

    et son complément d'information http://nrm.diva-portal.org/smash/get/diva2:1105288/FULLTEXT01

    -https://www.semanticscholar.org/paper/Snapshot-of-an-early-Paleoproterozoic-ecosystem%3A-Barlow-Kranendonk/818b5697f1e316325a188e03e0ef058f77c20c28

    C'est dans cette dernière publication que se trouvent les fossiles qui ressemblent le plus à ceux que je présente ici.

    Voir "Spherical aggregate microfossils", page 455, et figure 7 page 459. 

     

  11. Juste pour participer à ce sujet très intéressant.

    Un  bon échantillon mis à jour lors de travaux.

    C'est une coupe horizontale dans un fragment de récif à archéocyathes.

    Cambrien de la Montagne Noire.

    Je pense que j'ai dû revenir avec, et qu'il doit se trouver dan un de mes cartons, mais je ne sais pas où !

    Quand je le retrouverai, je regarderai peut-être s'il ne serai pas intéressant d'en polir une face.

    Par contre je vois bien que mon cliché n'est pas à la hauteur de l'échantillon !

     

    1528603273_AVL7E.thumb.jpg.4301fc591874b7efa79f7be6f21950c4.jpg  

  12. 373509339_XPaleoproterozoic_microfossils_Francevillebasin_Gabon_1.thumb.jpg.4bfa59be9f8ea4e3a5d0be5bae0984e3.jpg

     

    =Cela pourrait-il être des agrégats de cristaux de nature minérale ?

    Déjà il faut bien noter que la fossilisation est un processus de conservation où il y a presque toujours minéralisation, au moins partielle, et que de la présence de cristaux n'est bien souvent qu'une question d'échelle.

    Mais l'interrogation ne concerne bien sûr que les agrégats de cristaux n'ayant pas de rapport avec la fossilisation.

    Les minéraux candidats sont connus ; pyrite, calcite, dolomie, gypse ...

    Ils peuvent tous donner des agrégats de cristaux plus ou moins sphériques.

    L'apparition de tel agrégats nécessite des conditions physico-chimiques favorables.

    Les premiers agrégats apparus grossissent approximativement à la même vitesse et font baisser  dans  le milieu la concentration de leurs constituants.

    On peut donc aboutir localement à un groupe d'agrégats dont l'apparence se rapprocherait de ce que l'on voit ici.

    Mais à la périphérie de ce groupe, devraient se trouver des agrégats de même nature, mais plus petits.

    Ainsi, probablement, qu'ailleurs dans le milieu observé.

    Et ce n'est pas le cas.

    Donc, une fois de plus, la réponse est non.

     

    =Pourrait-il s'agir de globules de bitume ?

    La question est loin d'être anodine car dans l'échantillon lui même il y a de bitume (comme d'ailleurs dans la quasi totalité des sédiments du Francevillien).

    Et j'ai d'ailleurs indiqué que je pensais que la couleur de ces objet était due à la présence de bitume.

    Pour savoir à quoi ressemblent ces globules de bitume, il suffit de se reporter à une publication récente :

    https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02861042/document

    Voir la figure 4, pages 46 et 47, et la figure 7 pages 50 et 51.

    Le bitume peut donc remplir les espaces de la porosité ; il adopte alors une forme irrégulière.

    Le bitume peut également se présenter sous la forme de globules dont la taille et l'aspect général peuvent correspondre aux objets que l'on tente d'identifier.

    Mais il y a deux problèmes.

    Le premier concerne la surface de ces  objets qui présente un aspect particulier du à un relief particulier et une absence de contact direct avec l'encaissant.

    Ces caractères ne se retrouvent pas chez les globules de bitume.

    Le second concerne la composition de ces objets : s'ils contiennent du bitume qui leur donne leur opacité et leur couleur, ils semblent surtout composés de silice.

    Ces caractères ne se retrouvent pas chez les globules de bitume.

    Enfin il faut noter que du bitume ou de la silice et du bitume peuvent parfaitement remplir au cours de la diagenèse l'espace vide laissé par un microfossile et en restituer un moulage (les passionnés de la Mine des Rois de Dallet pourront en témoigner).

    Pour toutes ces raisons, la réponse est encore non.

     

     

  13. 1211830218_XPaleoproterozoic_microfossils_Francevillebasin_Gabon_1.thumb.jpg.fab3c7f4e7420cf29edbb96a824bbdd1.jpg

     

    * Et, concernant la biogénicité ?

    C'est la question la plus délicate.

    En effet, avec les moyens dont je dispose, il m'est impossible de répondre directement.

    J'ai donc contourné le problème en dressant la liste, la plus exhaustive que possible, de tout ce qui peut plus ou moins ressembler à ce qui est visible sur mon cliché, et qui n'est pas de nature biologique. 

    J'ai ensuite tenté de réfuter de la manière la plus argumentée possible chacune de ces éventuelles possibilités.

     

    =Cela pourrait-il être des objets d'origine éloignée venus par le dessus et qui se seraient ainsi déposée durant la formation de l'encaissant ?

    Tout d'abord, il faut que je mentionne le fait que l'image que vous voyez est bien orientée ; le haut et le bas sur ce cliché correspondent bien à ce qui était en position haute et en position basse lors de la formation de l'échantillon durant le Paléoprotérozoïque.

    Quelle que soit l'origine de ces objets, micro météorites, micro tectites, micro gouttelettes de verre volcanique, une origine éloignée implique inévitablement une distribution aléatoire dans le sédiment.

    Ce n'est absolument pas le cas pour le groupe d'objets que nous voyons ici.

    Donc la réponse est Non.

     

    =Cela pourrait-il être un groupe de bulles de gaz ?

    La question mérite de s'y arrêter.

    Tout d'abord, quels sont les gaz susceptibles de former des bulles dans un sédiment fin et mou, tel que celui-ci se présentait lors de sa formation durant le Paléoprotérozoïque ?

    Le nombre de gaz présents dans la nature est assez important, mais dans la réalité, ils sont assez peu nombreux à pouvoir produire des bulles.

    Il faut éliminer les gaz trop solubles : NH3, SO2, ...

    Il faut éliminer les gaz "exotiques" : PH3, gaz rares ...

    Il faut éliminer les gaz dont on a jamais entendu dire qu'ils pouvaient former des bulles dans un sédiment mou : H2, N2 ...

    Bref, en pratique, ne restent plus comme candidats crédibles que O2, CH4, et CO2.

    Pour O2 c'est non !

    Car O2, produit par photosynthèse, ne peut apparaître dans un milieu obscur.

    Et ces objets se sont formés dans un milieu obscur.

    Restent donc CH4 et CO2.

    Ces deux gaz auraient éventuellement pu être produits, dans les conditions du milieu, à des concentrations suffisantes pour engendrer la formation de bulles.

    Mais pour que des bulles atteignent la sphéricité des objets que nous voyons, il faut que le milieu ait une viscosité suffisamment basse.

    Et si cette viscosité est suffisamment basse, un groupe de bulles à une tendance certaine à la coalescence.

    Et lorsque cette coalescence se produit, la bulle plus grosse qui en résulte s'échappe vers le haut, justement en raison de  cette viscosité insuffisante.

    Si la viscosité du milieu est trop importante pour que le phénomène ci dessus se produise, alors la forme des bulles s'éloigne de le forme sphérique au fur et à mesure que la viscosité augmente.

    J'ajouterai que des bulles sphériques ont une surface lisse, alors que des bulles de forme éloignées de la sphère ont une surface irrégulière car elles moulent le milieu, surtout lorsque comme ici il est hétérogène.

    Dans le cas présent, tous les objets de ce cliché, quelque soit leur degré de sphéricité, ont des surfaces présentant le même aspect.

    Donc, c'est encore non. 

    NB : il y a des images de bulles, figure 4, page 19, dans le document dont j'ai mis le lien dans mon premier message de cette année.

     

    A suivre ...

  14. 50951657_XPaleoproterozoic_microfossils_Francevillebasin_Gabon_1.thumb.jpg.53c3d511ccd63904d6998693bc5f6718.jpg

     

    * Que voit-on ?

    Ce que nous voyons correspond à une coupe verticale naturelle d'un sédiment du Paléoprotérozoïque du bassin de Franceville.

    Il s'agit donc d'un gros plan de la surface d'un échantillon ramené du Gabon il y a une trentaine d'années.

    Le nettoyage a été fait dès le départ, à froid, par trempage dans de l'eau de javel diluée, puis rinçage à l'eau claire.

    Ce qui nous intéresse, ce sont les objets situés à mi hauteur sur cette image.

    Dans le champ observé, il y en a moins d'une dizaine.

    Leur forme est celle d'une sphère plus ou moins déformée dont le diamètre se situe autour de 150 à 250 µm.

    Cette taille est très homogène.

    Cela n'est pas très visible sur cette image mais il semble que ces objets sont reliés les uns aux autres ; un peu  la manière des grains de raisins dans une grapille.

    Ce qui est remarquable, c'est le relief de la surface de ces objets.

    Cette surface est alvéolée de manière très régulière.

    Cela se voit surtout en faisant varier la profondeur de champ.

    La visibilité est accentuée par le fait les parties en relief sont plus sombres que les parties en creux.

    L'ensemble est silicifié, et je pense que c'est la présence de bitume qui  est responsable de cet assombrissement.

    Une autre fait remarquable est que ces objets ne sont pas en contact dirent avec le sédiment, mais séparé de lui par une fine couche de couleur blanche.

    C'est le départ de cette couche blanche, sans doute plus soluble, sous l'effet du climat équatorial qui a dégagé ces objets.

     

    * L'échantillon, dont on ne voit ici qu'un gros, plan date-t-il bien du Paléoprotérozoïque ?

    C'est absolument certain !

    Tout d'abord c'est une collecte personnelle.

    Ensuite, bien que ce milieu soit particulier, qui se trouve dessous ainsi que ce qui se trouve dessus date du Paléoprotérozoïque de façon certaine.

     

    * Durant le Paléoprotérozoïque, ce milieu particulier était-il susceptible d'accueillir la vie ?

    Absolument !

    C'est d'ailleurs plutôt le contraire qui aurait été étonnant.

    S'il s'agissait d'Actuel, on y trouverait des organismes vivants.

    La "chance" que l'on a ici est qu'il en reste quelque chose, mais cela ne m'étonne pas vraiment.

     

    * Ne peut-il s'agir d'une "pollution" actuelle ?

    Non !

    Ces objets font bien parti de l'échantillon.

    Et ils sont constitués de silice et de bitume.

     

    * Ne peut-il s'agir d'une pollution par des organismes fossilisés datant d'une époque plus récente ?

    Je me suis posé cette question durant pas mal de temps.

    Et j'ai trouvé une réponse qui me satisfait, au moins partiellement.

    Dans le Bassin de Franceville au sens strict, les seuls dépôts postérieurs au Paléoprotérozoïque que l'on rencontre sont tous d'un âge compris entre le Crétacé et l'Actuel.

    Or il est évident que les conditions environnementales ont bien changées entre le Paléoprotérozoïque et ces périodes plus récentes ; donc des fossiles plus récents devraient avoir un aspect différent.

    Pour ces les objets que je pense être des fossiles du Paléoproterozoïque, l'aspect s'accorde parfaitement avec l'encaissant qui, lui, date de façon certaine du Francevillien.

    Ceci ne constitue pas formellement une preuve, mais il se trouve aussi qu'en observant des échantillons du Francevillien, j'ai rencontré des fossiles qui, de manière évidente étaient plus récents que l'encaissant (arthropodes terrestres), et ceux-ci avaient un aspect totalement différent de l'encaissant.

  15. - Quoi de neuf ?

    - Un tas de choses intéressantes !

     

    Je commence par une remarque. 

    Mon absence de messages concernant l'échantillon N° 6 durant deux ans (depuis le 09/02/19) est un acte volontaire.

    En effet, à l'époque, plus j'observais cet échantillon , plus j'accumulais de données le concernant, plus les conclusions que je pouvais en tirer étaient incompatibles les unes avec les autres.

    Face à cette situation inédite, j'ai alors décidé de prendre une mesure radicale : l'oublier, pour, le moment venu, revenir vers lui avec un oeil neuf, et surmonter ces incohérences.

    C'est seulement depuis environ un mois que je m'intéresse de nouveau à l'échantillon N°6, et j'ai déjà le sentiment que cette stratégie sera la bonne.   

     

    Mais durant ces deux ans, les études concernant le Paléoprotérozoique ne se sont pas arrêtées.

    au contraire, le rythme des découvertes et des parutions s' accélère.

    La quantité des données concernant les phénomènes  globaux du Paléoprotérozoïque ( GOE, Excursion Lomagundi Jatuli, Evénement Onéga Shunga) s'accroît de manière considérable, ce qui permet d'en améliorer la compréhension.

    Le vivant n'est pas oublié, et là aussi, les publications se multiplient.

    Toutes ces études sont intéressantes, et, en cherchant un peu, on peut accéder librement à la plupart d'entre elles.

    Si je ne devais conseiller qu'un seul de ces travaux à ceux qui suivent ce sujet, ce serai celui-ci :

    https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02619041

    Pour télécharger le PDF, cliquer dans le cadre "Fichier", en haut, à droite.

    Cette thèse étudie les traces laissées par les tapis microbiens à la surface des bancs du Francevillien B dans le Bassin de Franceville.

    L'iconographie abondante est remarquable.

    Et deux chapitres ont fait l'objet d'une publication anticipée dans des revues (en 2018 et 2019).

    Enfin c'est en libre accès.

     

    Pour égayer tout cela, je finirai par une image, tirée d'un échantillon de mes cartons de Franceville.

    -De quoi s'agit-il ?

    -D'un groupe de microorganismes qui vivaient durant le Paléoprotérozoïque dans le bassin de Franceville.

    Bien sûr, cela se discute...

    ... très bientôt dans mon prochain message.

     

    1057149264_XPaleoproterozoic_microfossils_Francevillebasin_Gabon_1.thumb.jpg.f8afc58e968b14ba1cc08216add353c4.jpg

  16. Le 14/09/2020 à 18:55, jnoun11 a dit :

    perso, je crois que la vie existe partout,qu elle soit probiotique,pre-vivant ,ou vivant sous toutes sortes de formes...

    Idem.

    A partir du moment où il y a de l'eau liquide, des minéraux, de la lumière, une température ... tempérée, et suffisamment de temps avec ces conditions pour que cela évolue.

    Par contre je trouve que l'introduction est un peu trop optimiste.

    Et je me demande quelle valeur à cet "indice" vu le peu de choses que l'on connait sur la chimie de la surface de cette planète (atmosphère comprise).

    Maintenant, une telle nouvelle est toujours bonne à prendre, et à creuser.

    Il suffira sans doute d'être (très) patient.  

  17. Chez moi, hormis quelques entrées maritimes, il n'avais pas réellement plu depuis la mi juin.

    Mais il y a quelques jours l'eau qui annonce la fin de l'été s'est mise à tomber, et pas rien qu'un peu.

    Et le lendemain matin, dans mon terrain, c'était la fête aux escargots.

    J'ai donc pris quelques clichés.

    Je vous présente donc ce que je pense être Discus rotundatus, qui cette année est particulièrement abondant.

    Diamètre de la coquille : 5 millimètres.

     

     2061544514_1DiscusrotundatusD5mm.thumb.JPG.b593cbcdfaff24b97668febeb61bd50b.JPG 

     

    2.thumb.JPG.116b6d87b6c84ee42ad9bd0ddbd9b4a8.JPG

     

    3.thumb.JPG.5545eba7e825c68348b783ed1fe32150.JPG

     

    4.thumb.JPG.4a1bf155eb4142c7a2bf1b8e71a48788.JPG

     

    Evidemment, et comme toujours, cette identification n'est que mon avis, et je peux me tromper.

  18. Le 21/08/2020 à 11:17, PatriceF a dit :

    Bonjour

    Voici les nouvelles photos comme convenu (devant / derrière)

    Ps : je sais maintenant ce que c'est mais je ne sais toujours pas comment cela se forme, " d'origine algaire" est-ce donc des formations d'algues fossilisées ?

    Il y en a surement d'autres mais elles auront étaient re enfouies dans le talus créé.

    Faut il couper à la disqueuse les saucisses pour "voir" si il y a ce système de couches ?

    Est-ce que cela à un intérêt pour les passionnés ou autres, faut il les confier à un centre / club de géologie ???

    Merci pour vos lumières

    20200821_110649.jpg

    20200821_110727.jpg

     

    Pour moi, constructions stromatolitiques.

  19. Si la plupart des dernières publications concernant Solenopora jurassica semblent accepter de classer cette espèce parmi les algues calcaires, la possibilité  que Solenopora jurassica puisse appartenir au groupe des éponges n'est toujours pas totalement exclus.

    Ci après une publication ( de 2004 )  soutenant cette seconde hypothèse : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.1111/j.0031-0239.2004.00351.x

     

    Le débat ne semble donc pas définitivement clos !

     

    Quelques clichés de mon échantillon silicifié afin d'agrémenter ce qui précède.

    La largeur de chaque image suivante est de 0.5 millimètres.

     

    A gauche, la zone sombre d'aspect fibreux contenant les borolithochromes, à droite, la zone claire où les parois des cellules sont bien visibles.

    A noter : la cellule la plus visible semble posséder un pore, en haut.

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-11.thumb.JPG.5069aeadbd60a426effbcd3fd79387ee.JPG

     

     

    Dans une zone claire, cette cellule semble posséder deux pores ; un à chacune de ses extrémités.

    Au centre de cette cellule se trouve une petite accumulation de grains pigmentés.

    De plus, dans le quart inférieur gauche de l'image, ce qui ressemble à des aiguilles, isolées, ou en paquets, fait beaucoup penser à des spicules d'éponges.

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-12.thumb.JPG.6bdc96219d879ad127d0ff9d595bd3c2.JPG

     

     

    Un autre cliché pris à la jonction entre une zone sombre et une zone claire.

    A gauche, il montre que dans cet échantillon silicifié les pigments se concentrent sous forme de grains. 

    A droite, la cellule ne montre pas de pore et on distingue bien ce qui ressemble à des aiguilles isolées faisant penser à des spicules d'éponge.

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-13.thumb.JPG.70a8b8b25df33a2bac02fc31ad8d65c5.JPG

     

     

    Dans une zone claire, un groupe de trois cellules.

    Chacune de ces cellules possède deux pores ; un à chaque extrémité.

    Un peu de pigment est visible à l'intérieur de chaque cellule. 

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-14.thumb.JPG.a88323046a70d8c2e44f33ff34794a00.JPG

  20. Il y a quelques jours, j'ai retrouvé mon échantillon et l'ai mis sous l'objectif d'un microscope.

    Et je suis plutôt satisfait du résultat, si je le compare aux images disponibles sur le net.

    Toute la surface de la coupe naturelle montrée dans les deux premières images du précédent message se présente comme cela : une alternance de bandes sombres de couleur caractéristique et de bandes plus claires.

    L'image suivante à une largeur de 1.25 millimètres.

     

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-4.thumb.JPG.ae8137065ae6ad92eea3e858a3771865.JPG

     

    Si l'on s'intéresse plutôt aux bandes sombres où les pigments sont le plus présents, on observe que celles-ci présentent un aspect fibreux.

    Il est bien difficile d'y distinguer ce qui pourrait s'apparenter à des traces de paroi cellulaire.

    Par contre il est évident que les pigments y sont concentrés, parfois sous forme de grains.

    Ci après, la première image à une largeur de 1.25 mm, et la seconde (un agrandissement) à une largeur de 0.5 mm.

     

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-5.thumb.JPG.8f6eeb7b23fc9fbda8deacf811944ddb.JPG

     

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-6.thumb.JPG.a5708f52405e8f1ce01264734d6ef494.JPG

     

    Si l'on s'intéresse plutôt aux bandes claires, on observe qu'elles ne sont pas totalement dépourvues de pigment, mais celui-ci est le plus souvent confiné à l'intérieur des cellules.

    Car les cellules de cet organisme sont bien visibles, ou du moins les restes de leur paroi.

    Ci après, la première image de chaque paire a une largeur de 1.25 mm, et la seconde de chaque paire a une largeur de 0.5 mm.

     

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-7.thumb.JPG.b3b391502c1a1f7d53fd9679d424cd91.JPG

     

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-8.thumb.JPG.4a3054785a8236df224558b069e79dc7.JPG

     

     

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-9.thumb.JPG.a9b6ea7e0a8bf2f26d81a99a557bb473.JPG

     

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-10.thumb.JPG.f1750df2d0c42fe1b344084c800e6843.JPG

     

    La bonne question qui se pose après cette observation rapide est : pourquoi les colorants de Solenopora jurassica, qui ont résisté durant 150 à 200 millions d'année, et ce malgré les phénomènes de silicification qui ont affecté le sédiment, ont-ils subit une modification de leur spectre coloré ?, quelle est la nature des modifications chimiques qu'ils ont subit ? , et peut-on encore parler de borolithochromes ?

  21. Ces temps-ci, je n'ai que très peu de temps libre, mais j'ai quand même réussi à retrouver des images de mon échantillon de solenopora jurassica.

    J'ai trouvé cet échantillon il y a plusieurs dizaines d'années, mais je ne l'ai photographié qu'il y a quelques années.

    Pour ceux qui seraient dubitatifs :

    - oui, l'identification est bonne

    - non, la photographie n'est pas en noir et blanc.

     

    Solenopora jurassica

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-1.thumb.jpg.97e7de4312343199604ec771f0b243d7.jpg

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    Le premier cliché a été pris en plein soleil, le second sous l'eau avec un éclairage artificiel.

    L'aspect inhabituel provient du fait qu'il s'agit d'un échantillon silicifié, alors qu'habituellement les échantillons rencontrés sont calcaires.

    Silicifié, cela veut dire qu'à un moment de son histoire, les sédiments où se trouvaient cet échantillon ont été parcourus par des fluides qui ont emporté avec eux le carbonate de calcium , et ont remplacé ce dernier par de la silice.

    Et les pigments ?

    Hé bien, dans cette histoire, ils sont, semble-il, restés sur place.

    Indestructibles, et inamovibles, les borolithochromes !

    D'ailleurs la (mauvaise) photo ci après, prise à  la binoculaire, le prouve bien.

    La couleur est toujours là.

    Même si son spectre semble avoir été modifié.    

     

    Solenopora_jurassica_silicified_sample-3.thumb.jpg.a8c47b4bb9b80cac23974205569797d7.jpg

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