In La Voix du Nord, 17 Décembre 2007
« Pays'âges » au musée d'Histoire naturelle de Lille : une exposition pour voir l'avenir en grand
Ce sera la plus importante exposition, en terme de budget (1 ME) et de superficie (1 000 m²), qu'ait connue le musée d'Histoire naturelle de Lille depuis longtemps. Avec « Pays'âges », visible du 16 décembre au 3 août 2008, le musée se métamorphose, amorce un cap et regarde l'avenir différemment.
PAR STÉPHANIE FASQUELLE
metro@lavoixdunord.fr PHOTO STÉPHANE MORTAGNE
Des libellules d'une envergure de 70 cm, des mille-pattes d'un mètre de long, des araignées et des scorpions géants, comme celui de deux mètres, dont le fossile a été découvert la semaine dernière en Allemagne... Tout un monde impressionnant, et inimaginable aujourd'hui, vivait dans la région il y a 300 millions d'années. Inimaginable ? Pas pour les géologues. Pas pour Sophie Beckary, conservatrice des collections de géologie au musée d'Histoire naturelle de Lille. « Il y a 300 millions d'années, il n'y avait pas encore d'oiseaux, mais on trouvait ce genre de bêtes ! Et un climat chaud et humide de type équatorial... Et donc une forêt ! », s'enthousiasme-t-elle.
C'est dans le sol de cette forêt vierge qu'est né le charbon. Et comme l'ancien musée houiller de Lille aurait eu 100 ans cette année, l'occasion était trop belle de « faire rêver les gens sur ce passé de la région », glisse Sophie Beckary, à travers une exposition consacrée à la formation du charbon, à son exploitation et aux énergies de demain. « Pays'âges » sera visible à partir du 16 décembre. En attendant, le musée est fermé au public. c'est la première fois de son histoire qu'il s'enferme ainsi... pour mieux étonner.
Collections cachées
Les visiteurs l'ignorent, mais les fossiles actuellement exposés, les animaux empaillés, les squelettes de cachalots et de reptiles marins... tout cet univers qu'enfant, nous avons tous un jour découvert, ne représente que 3 % de la totalité des collections du musée. Avec « Pays'âges », quelques richesses vont enfin sortir de l'ombre. « Nous voulons montrer tout ce qui peut être fait avec ce patrimoine caché. Le public va découvrir de nombreuses roches et des fossiles issus du sous-sol du bassin minier », explique la conservatrice. Il va aussi découvrir la région telle qu'elle était il y a 300 millions d'années et telle qu'elle est aujourd'hui... vu d'un satellite (lire ci-dessous). Le musée a recruté une scénographe de la région parisienne, Audrey Tenaillon. Elle a imaginé une muséographie grandiose, tout en verticalité. « Elle respecte les lieux tout en étant originale », souligne Sophie Beckary.
Pour le musée, c'est un grand pas en avant. La structure veut montrer à la communauté urbaine, mais aussi à la ville de Lille, « jusqu'où on peut aller. C'est un petit peu ce qu'ils nous ont demandé en 2003 quand un projet d'extension a été évoqué : montrez-nous de belles programmations ». Le musée lillois a commencé avec la belle exposition « L'Art de la plume en Amazonie ». Puis, en 2007, avec « Insectes, six pattes, mille formes ». « Là, nous allons encore plus loin et nous changeons notre façon de travailler... »
Cafétaria équitable et boutique
Même si Sophie Beckary n'y est pas habituée, elle a pris son bâton de pèlerin pour trouver des financements publics et privés. La ville finance un tiers de l'exposition. LMCU participe, ainsi que le conseil régional, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, la CCI, le ministère de la Culture, le ministère de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, les conseils généraux du Nord et du Pas-de-Calais. Côté privé, la société Vinci Énergie est un fort soutien.
Le musée d'Histoire naturelle évolue encore en installant une cafétéria équitable (provisoire, le temps de l'expo) et une boutique où le public pourra acheter des souvenirs ou cadeaux de Noël (moulages de fossiles, tee-shirts, catalogue de l'expo). Et ça n'est pas tout, pour la première fois de son histoire, il s'ouvre aux soirées d'entreprises. Petite révolution pour ce musée qui s'offre des perspectives nouvelles et veut voir l'avenir en grand. Il attend pour « Pays'âges » près de 80 000 visiteurs. •
Les rédactions de La Voix du Nord
Bonjour,
Ayant eu la chance d'assister à la réinauguration du muséum le 16 décembre dernier, j'ai pu voir que la structure s'est donnée un coup de jeune avec la sortie des cartons de fossiles carbonifères d'une qualité exceptionnelle, une belle expo maquette sur le fonctionnement de la mine, une nouvelle déco moins austère et plus moderne... En tout cas, un beau moment à passer si l'histoire naturelle vous intéresse.
A bientôt