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Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

Géomorpho

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Messages posté(e)s par Géomorpho

  1. Celles que l'on voit sur la photo relèvent bien du même principe : celui de l'érosion différentielle, avec des cheminées de fée chapeautées par des basaltes résistants, et reposant sur des tufs volcaniques peu résistants (d'après ce que j'ai lu sur le web). La différence principale avec la plupart des autres cheminées de fée vues sur les autres photos dans ce quizz est que les basaltes recouvraient ici une large superficie de manière continue, alors que les autres cheminées de fée se sont formées à partir de blocs isolés. En Cappadoce, on avait donc au départ une vaste mesa basaltique qui, par suite du creusement des vallées, a été réduite à l'état de lambeaux étroits, ne formant plus que des buttes isolées dont le sommet a une forme cônique. Elles ont été nommées "cheminées de fée", mais on peut discuter sur la pertinance du terme pour ces formes dont le mode de formation est légèrement différent des autres cheminées de fée formées à partir de blocs isolés (même si le résultat est le même !).

    Géomorpho

  2. Pour répondre à ton interrogation Orléan, non les cheminées de fée ne subsistent pas à cause de la pression exercée par le bloc rocheux qui les surplombe, mais simplement parce que ce dernier forme un "chapeau" de roche dure qui protège les formations tendres sous-jacentes. C'est, si j'ose dire, un phénomène d'érosion différentielle, mais à petite échelle. Et quand je parle de formations tendres, il faut bien voir que ces formations tendres sont un minimum consolidées (un simple sable non consolidé s'écraserait sur lui-même, avec des pentes qui ne dépasseraient pas les 30-33°). J'espère que ça t'éclaire davantage ?

    @+

    Géomorpho

  3. Salut à tous !

    Comme c'est un peu mon domaine, je me propose d'apporter quelques précisions au sujet de ce phénomène. Personne jusqu'ici n'a donné le nom de ces formes d'érosion : ce sont les "cheminées de fée" ou "demoiselles coiffées". Voici la définition donnée dans le dictionnaire de géologie de Foucault & Raoult (Dunod) :

    "Cheminée de fée : colonne de terrain tendre, typiquement surmontée d'un gros bloc de pierre qui en protège le sommet. Elle est généralement dégagée par le ruissellement dans des alluvions très hétérogènes (le plus souvent fluvio-glaciaires)."

    Ces paysages de cheminées de fée sont souvent associés à ceux de "badlands" qui résultent de l'ablation linéaire de l'eau courante sur des terrains peu résistants (phénomènes de ravinement profond). Le processus responsable de ces formes d'ablation verticales est bien le ruissellement concentré, généralement alimenté par des précipitations intenses. L'évolution de ces formes est extrêmement rapide à l'échelle des temps géologiques (ici c'est à l'échelle historique ou humaine). Pour reprendre l'exemple donné par Chapak, à Ille-sur-Têt, ce ne sont pas les cheminées de fée mais les matériaux dans lesquels elles sont sculptées qui sont d'âge pliocène. La formation des cheminées de fée, elle, s'explique par la pression agricole (déboisement, surpâturage) à l'échelle des temps historiques.

    Il faut savoir que ces formes de ravinement ne se rencontrent pas seulement dans nos milieux tempérés, puisqu'on retrouve des phénomènes comparables sous les Tropiques ("lavakas" à Madagascar, "voçorocas" du Brésil...). On peut aussi en trouver à peu près de toute taille : pour preuve, la photo ci-dessous, avec de petites cheminées de fées de quelques cm de haut (les fleurs jaunes donnent l'échelle), composées de galets de quartz sur des sables éoliens, et façonnées par l'action du ruissellement et/ou du "splash" (impact des gouttes de pluies), sans doute efficace à cette échelle.

    @+

    Géomorpho

    post-1260-1168951361_thumb.jpg

  4. D'autres exemples de supercontinents plus anciens et d'orogenèses :

    - Le supercontinent de Laurasie, formé par la collision entre la Laurentie (Amérique du N/Groenland) et le bouclier baltique, accompagnée de la fermeture de l'océan Iapetus et responsable de l'orogenèse calédonienne) entre 420 et 380 Ma ;

    - Le supercontinent de Gondwana, formé par fermeture de 3 grands océans et par collision de fragments de fragments d'un supercontinent plus ancien encore, le Rodinia, au cours du Néoprotérozoïque.

  5. Y a-t-il un lien avec les cycles de Wilson ou un quelconque "supercontinent"?

    Oui, il y a un lien étroit entre cycle orogénique, cycle de Wilson et supercontinents. On sait aujourd'hui que la Pangée n'était pas le 1er supercontinent dans l'histoire de la Terre et que d'autres supercontinents s'étaient formés avant à plusieurs reprises. Des travaux basés sur la datation des grandes phases orogéniques ont montré le caractère cyclique de la formation de ces supercontinents, et donc des orogenèses (c'est le cycle océanique de Wilson, avec une périodicité de l'ordre de 500 millions d'années). En effet, la constitution d'un supercontinent résulte de collisions intercontinentales qui sont elles-mêmes à l'origine de la formation de chaînes de montagnes. 2 exemples :

    - l'actuelle chaîne alpine et himalayenne située au centre d'un futur supercontinent qui tend à rassembler Eurasie (l'Inde est déjà rattachée) + Afrique ;

    - la chaîne hercynienne située au centre de l'ancien supercontinent qu'était la Pangée à la fin de l'ère Primaire.

    @+

    Géomorpho

  6. Salut,

    La dénudation tectonique doit être opposée à la dénudation érosive. C'est un concept souvent utilisé pour expliquer l'effacement des chaînes de montagnes à l'échelle des temps géologiques. La dénudation tectonique suppose un effacement de l'orogène par des phénomènes d'effondrement ou d'étalement gravitaire (processus en extension et ouverture de nombreux fossés le long des failles existantes ; processus caractéristique de l'évolution tardi-orogénique). Avec l'érosion (ou dénudation érosive), la dénudation tectonique contribue donc à la destruction des volumes montagneux. Je ne sais pas si c'est dans ce contexte que tu as rencontré le terme et j'espère que cela t'auras éclairé un peu plus...

    @+

    Géomorpho

  7. :froid:

    Pour ma part, je citerai un ouvrage spécialisé qui peut se lire comme un roman : le bouquin de C. Allègre - L'écume de la Terre. Il existe en format livre de poche (collection Pluriel). Un ouvrage essentiel pour tous ceux qui s'intéressent aux Sciences de la Terre (Comprendre les éruptions volcaniques, les tremblements de terre, la diversité du relief, la forme des continents, au travers de la grille de la Tectonique des Plaques et de son histoire). A lire absolument ! :sourire:

    Géomorpho

  8. Salut !

    Je suis d'accord avec Amph. On trouve des phonolites à peu près sur tous les continents et d'âges très variés. Ceci dit, le chiffre de 0,13% que tu avances est tout à fait possible, dans la mesure où environ 90% des roches volcaniques représentées sur Terre sont des basaltes ! Donc si on ajoute à ça les andésites qui sont pas mal représentées aussi, les trachytes, les dacites, etc., ce chiffre peut paraître raisonnable...

    @+

    Géomorpho

  9. Salut,

    Quelques compléments seulement :

    - la molasse est en effet une formation détritique (la taille des débris varie de celle des argiles et celle des galets) dont la particularité est de se déposer principalement sur les piémonts des orogènes actifs (ex. molasse du Plateau du Lannemezan sur le piémont pyrénéen).

    - pour la composition du basalte, les principaux minéraux sont le plagioclase, le pyroxène et l'olivine (c'est une roche basique, pauvre en silice)

    - l'âge des roches mentionnées est en effet très variable... je dirais même que tous les âges sont possibles compte-tenu du cycle des roches ou des cycles orogéniques...

    @+

    Géomorpho

  10. Cecile a écrit aujourd'hui, 02:06 PM :

    - un inselberg

    - des cannelures, formes d'érosion dues au ruissellement concentré

    - je proposerais "taffoni", cavité qui s'est construite à partir d'un petit trou du par exemple au détachement d'un bloc et la cavité s'est agrandie par désagrégation mécanique, et qui fait maintenant un abri sous roche ou une grotte. C'est profond ?. Y ' a pas restes fossiles, ou de l'industrie lithique dedans.

    :P Yes !!! Bravo Cecile !!! :triste: Tu as fait carton plein !!! :surpris:

    Quelques précisions pour les intéressés :

    - le terme inselberg (mot allemand signifiant "montagne-île", proposé par Borhhardt en 1900) convient tout à fait pour caractériser ces reliefs résiduels aux flancs raides et nus, si fréquents dans les socles tropicaux (ici localisation dans la région de Quixada, dans le Ceara Central). Le terme bornhardt conviendrait d'ailleurs peut être mieux ici pour désigner ces reliefs rocheux résiduels de dimension plus réduite (la végétation donne l'échelle) tandis que, dans le même secteur, de magnifiques dômes-inselbergs dominent la plaine de 300 à 400 m ! En réalité, ces reliefs résiduels voient leur contours souvent contrôlés par la structure géologique (trame tectonique, lithologie) contrairement à l'idée développée par King sur la théorie de la pédiplanation.

    - les cannelures sont des formes de détail typiques des roches granitoïdes (on en trouve aussi en domaine tempéré) : elles forment de longs sillons parallèles, ici de profondeur et de taille décimétrique, creusés dans le sens de la pente par des phénomènes de dissolution avant tout (le ruissellement concentré est la conséquence et non la cause). Pour anecdote, plusieurs menhirs granitiques des alignements de Carnac possèdent des cannelures sur leurs faces : certains géomorphologues se sont amusés à faire des mesures systématiques qui ont permis de déduire des taux d'érosion et des vitesses de formation de ces cannelures (depuis 6000 ans environ donc). A ma connaissance, le terme cannelure se s'emploie par pour les modelés glaciaires (ce serait plutôt des stries glaciaires, non ?), mais est réservé au contraire à ce genre de sillons formés par dissolution sur roches carbonatées ou silicatées.

    - il s'agit bien d'un taffoni (le terme peut s'employer au singulier sans problème !), cavité arrondie ou ovoïde ici d'ordre métrique, évidée par désagrégation granulaire due à une concentration d'humidité sur un secteur de la paroi. La taille d’un taffoni peut varier de celle d’un œuf à des volumes de plusieurs dizaines de m3 ! Lorsque les cavités se présentent en essaim, sont superficielles et de taille plus réduite, on parle de "nids d'abeille", typiques en effet des régions littorales balayées par les embruns (rôle de l'haloclastie en plus ici, mais pas indispensable). Le point de départ est souvent fourni par une faiblesse de la roche, plan de diaclase (on le devine à la base du taffoni sur la photo), le long duquel suinte l’eau, ou bien par le contact de la paroi avec le niveau du sol où se concentre l’humidité. A partir de cette cavité naissante, le taffoni se développe en s’agrandissant par l’intérieur et en largeur. Il s’agit souvent d’un phénomène cumulatif car en s’agrandissant, le taffoni crée lui-même des conditions de microclimat humide favorables à son propre développement. Je connais des méga-taffoni plus importants encore que celui-ci (profondeur ici, environ 1/2 mètre).

    Pour la question des témoins préhistoriques, cette région de Quixada est une des rares du Nordeste brésilien à posséder des traces de civilisations préhistoriques (on trouve des peintures rupestres sur de nombreuses parois des inselbergs...!)

    Encore bravo Cecile, c'est à toi je crois de soumettre un petit quizz !!

    @+

    Géomorpho

  11. Salut à tous ! B)

    Si j'ai bien compris les règles du jeu, c'est à moi de vous proposer un petit quiz. Alors pourquoi ne pas vous proposer une photo d'un endroit situé sur mon terrain de thèse dans le Nordeste brésilien... :clin-oeil:

    post-1260-1165414943_thumb.jpg

    Mes questions sont :

    - Comment appelle-t-on ce genre de relief rocheux résiduel si fréquent dans les boucliers tropicaux ?

    - Comment appelle-t-on les sillons verticaux que l'on trouve partout sur la paroi et quel est leur mode de formation ?

    - Que représente la cavité en haut à droite de la paroi rocheuse et quelle est son origine ?

    Bonne chance !

    @+

    Géomorpho

  12. Bien vu pour le "wineglass canyon". C'est vrai, je ne suis pas allé jusqu'au bout de l'interprétation de la photo... D'ailleurs, je n'aurais pas pensé à parler immédiatement de "wineglass canyon" mais j'aurais plutôt pensé à décrire le phénomène amont de "hanging valley" (vallée suspendue), qui sont en fait 2 phénomènes étroitement imbriqués et qui sont, avec les déformations dans les cônes de déjections et les terrasses, de bons indices de perturbations du réseau hydrographique liés au rejeu récent d'une faille.

    @+

    Géomorpho

  13. Oui, en effet, les facettes triangulaires plus ou moins "lisses" correspondent aux vestiges du miroir de faille après dissection par les rivières qui débouchent sur le piémont. Les 2 photos sont assez ressemblantes d'ailleurs...

  14. Je ne sais pas si je vais répondre à la bonne question (c'est-à-dire au soi-disant "phénomène"). Etant géomorphologue de formation, je suis attaché à décrire et expliquer les paysages que je contemple. Ce que je vois ici, c'est un bel escarpement délimitant un massif montagneux d'une plaine de piémont. Vu la morphologie de l'escarpement (facettes triangulaires typiques), je dirais que c'est un escarpement de faille dont la dénivellation actuelle représente le jeu cumulé de ruptures sismiques ayant eu lieu le long de cette ligne de faille, au moins à l'échelle du Quaternaire si l'on considère une zone de tectonique active comme le Pamir chinois ou l'Himalaya par exemple. Je devine aussi des cônes de déjection au débouché des grandes vallées en V. Il n'est pas impossible qu'elles aient enregistrées les déformations co-sismiques récentes (si mon hypothèse de départ est bien la bonne !!) mais ça ne semble pas visible à l'échelle de la photographie. Voilà ma première sensation...

    @+

    Géomorpho

  15. Je pensais à la même chose que le Sablais. Avec le réchauffement contemporiain, la dynamique glaciaire des glaciers alpins cède progressivement la place à la dynamique paraglaciaire gouvernée par le ruissellement des eaux de fonte. Donc mon idée pour la photo, c'était une dissection accélérée des moraines frontales dans les Alpes Françaises ??? Mais apparemment c'est pas ça ?

    Géomorpho

  16. Les notions que vous abordez sont indissociables de la théorie de la Tectonique des Plaques apparue dans les années 60. Cette théorie repose sur 2 notions principales : celle de dérive des continents, hypothèse avancée par Wegener au début du XXe siècle, et celle d’expansion océanique, apparue plus tard dans les années 50. L’hypothèse de la Tectonique des Plaques, solidement étayée aujourd’hui, repose sur les idées suivantes :

    - La partie superficielle de la Terre, autrement dit la lithosphère, est formée de plaques rigides d’une centaine de km d’épaisseur.

    - Ces plaques rigides et peu déformables sont découplées mécaniquement de l’asthénosphère visqueux et déformable, ce qui permet leur mise en mouvement.

    - Les plaques prennent naissance au niveau des dorsales océaniques (zones d’accrétion) et peuvent disparaître par plongement (zones de subduction) au niveau des fosses océaniques.

    - Les plaques sont animées de mouvements horizontaux liés aux courants de convection qui règnent dans le manteau (c’est l’image d’une casserole d’eau qui boue).

    Au niveau d’une dorsale, on trouve une importante anomalie thermique positive, qui correspond à une remontée de l’asthénosphère à cet endroit (la lithosphère est donc plus mince ici). On considère ces zones comme des régions de production de croûte océanique, ce qui se manifeste au fond de l’océan, au niveau du rift central, par un volcanisme important avec épanchement de laves en coussins (appelées aussi pillow lavas). Les nouvelles laves s’écartent progressivement de part et d’autre du milieu du rift, immédiatement remplacées par d’autres laves plus jeunes, ce qui évoque une image de double tapis roulant de chaque côté de la dorsale. Au cours de son éloignement de la dorsale, la plaque océanique nouvellement créée se refroidit, s’épaissit, devient plus dense, et par conséquent il se produit un affaissement progressif du fond océanique.

    Pour les océans, voici résumées les principales étapes qui conduisent à la formation d’un océan de type océan Atlantique :

    - Stade initial : le rift continental. A l’origine de tout océan, il y a formation d’un rift continental. On appelle rifting le processus de déchirure continentale qui s’accompagne de la création de fossés d’effondrement ou de rifts (synonymes). Ce stade est aujourd’hui observable dans la région des Grands Lacs Africains : c’est le Rift Est-Africain. Ces fossés, qui s’étendent sur plus de 6000 km entre le Zambèze et la Mer Rouge, sont associés à une sismicité élevée et à un volcanisme important (Mont Kenya, Kilimanjaro). Cela devrait donc conduire, sur le très long terme, à l’éloignement de la plaque somalienne du continent africain, et donc à la formation d’un océan entre les 2.

    - Stade océan étroit. Si la distension persiste, on arrive au stade océan étroit, où commence à se former une croûte océanique dans l’axe du rift initial. A ce stade, le fossé est généralement envahi par la mer. C’est donc un océan étroit, du type Mer Rouge.

    - Stade océan large. Lorsque l’expansion continue encore, les 2 anciennes bordures du rift s’éloignent progressivement jusqu’à former un océan large. Ce stade est celui auquel est parvenu l’Atlantique actuel. Les anciens bords du rift initial sont représentées aujourd’hui par les côtes américaines d’un côté, et africaines et européennes de l’autre.

    J’espère que ces éclairages, qui sont issus du cours de géologie que je donne à mes élèves, vous seront utiles. Bon courage !

    Géomorpho

  17. Je ne suis pas spécialiste de la géomorphologie des milieux froids (mon truc c'est plutôt les Tropiques !). C'est vraisemblablement un phénomène ponctuel que l'on peut rattacher je pense au processus plus général qu'est la gélifluxion et qui implique aussi le fluage de matériel meuble sous l'influence des alternances gel-degel. Ce phénomène d'entraînement de blocs (fournis sans doute en grande partie par la gélifraction des parois rocheuses en amont) dans une pâte plus ou moins argileuse le long des pentes a dû caractériser bon nombre de versants de nos régions tempérées lorsque ceux-ci évoluaient dans des environnements périglaciaires lors des grandes périodes froides du Quaternaire. En tout cas, merci pour l'info, je ne connaissais pas le terme.

    @+

    Géomorpho

  18. Salut à toi collègue Sablais (je suis aussi vendéen d'origine !),

    Aurais-tu la même photo avec une meilleure résolution car on distingue mal la structure à idenfier sur la photographie. D'ailleurs, est-ce une structure lithologique à identifier ou un aspect morphologique extérieur ? Merci d'avance !

    @+

    Géomorpho

  19. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une cuirasse latéritique (aspect meuble ici). Il s'agit d'un vieux sol rouge (type fersiallitique je dirais). Sa fossilisation sous une coulée de lave montre qu'il s'agit donc d'un paléosol, c'est-à-dire un sol dont la formation est héritée. ça serait dans le Massif Central que ça ne m'étonnerait pas... Ce genre de cas de figure en milieu volcanique (avec possilibilités de datations donc) est super intéressant pour reconstituer les paléoenvironnements.

  20. Dennis a écrit aujourd'hui, 01:19 PM

    Bonjour et bienvenue sur le forum,

    les "prédictions" vu sur la carte que tu proposes ne sont pas si éloignées de ce qui pourraient se passer d'ici une cinquantaine de millions d'années. Il y a en effet de forte "chance"(?) pour que la mer Mediterrannée se ferme (Déplacement de la plaque africaine , en gros vers le nord) et que son bassin disparraisse afin de faire place à une future chaîne de montagne. Par contre, on voit que l'afrique le l'est se referme alors que normalement un futur océan se forme actuellement.

    Il n'est pas facile de reconstituer le passé ou le devenir de notre planète car un nombre important de paramètres ne sont pas encore expliqués. On sait que les plaques se déplacent mais pour modéliser tous cela on les fait se déplacer les unes par rapport à une autre (une sorte de déplacement relatif, en somme). Dans ce type de modélisation (surtout quand on regarde où était les anciens continents), on s'aperçoit qu'il existe des lacunes, des pertes de terrains en quelque sorte. En fait je ne crois que l'on sache encore si la surface actuelle des continents est une constante (depuis un certain temps) ou si c'est une variable, ce qui change considérablement les modélisations!

    J'avoue ne pas être très clairs dans mes propos mais ton intervention va, à mon avis, donner lieu à pas mal d'échanges.

    A+

    Dennis

    Pour répondre à l'interrogation de Dennis, non la surface des continents n'a pas été une constante dans l'histoire de la Terre. En effet, on sait que la formation des granites et des roches métamorphiques (constituants élémentaires de la croûte continentale) est concomitante avec la formation des chaînes de montagnes (orogenèse). Or, on remarque que les chaînes les plus anciennes (Précambriennes) et donc les granites les plus anciens occupent le centre des principaux continents. Les chaînes plus récentes (primaires, secondaires et tertiaires) apparaissent organisées en ceintures successives au pourtour de ces noyaux anciens. Finalement, la fonction profonde de l'orogenèse, outre de créer des reliefs montagneux, est donc de fabriquer des morceaux de continents. Et comme les orogenèses se sont succédé à la surface de la Terre, il faut admettre que la surface des continents a augmenté au cours des temps géologiques, et que celle-ci continue de croître. C'est l'idée développée par C. Allègre dans son bouquin "L'écume de la Terre".

    Je suis d'accord avec la réaction de la plupart d'entre vous au sujet de l'Afrique de l'Est, où ce sont des phénomènes de distension active qui ont lieu actuellement. Le modèle de prédiction proposé sur le lien n'est donc pas entièrement satisfaisant. J'ajouterai aussi que le devenir des marges passives atlantiques, en théorie (compte-tenu de l'état avancé de cet océan), devrait être un glissement vers des marges actives de subduction. Autrement dit, on peut très bien imaginer la formation d'une future chaîne de montagnes le long des marges atlantiques américaines, africaines ou européennes. L'existence d'une chaîne de montagnes comparable aux Andes actuelles à l'emplacement de la Bretagne ou du Bassin Aquitain dans 50 millions d'années est un scénario tout à fait plausible !

    Une référence intéressante sur les relations entre dérive des continents et climats anciens : l'ouvrage de Tardy & Roquin, 1998 : Dérive des continents. Paléoclimats et altérations tropicales. Editions BRGM.

    @+

    Géomorpho

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