Mon cher André,
Avant de me prendre pour un imbécile (et pour ne pas en être qualifié toi-même), tu devrais relire mon message : Je n’ai jamais nié l’impact de l’érosion. Ce qui me gêne, c’est qu’elle soit utilisée comme alibi ou comme excuse dans des situations où elle n’a aucune raison d’être concernée.
Ton exemple du Plésiosaure (qui demeure somme toute relativement marginal) rentre dans le cadre de la sauvegarde pure et simple. Je ne vois pas en quoi je serais contre ce genre de pratique (on pourrait juste débattre sur le devenir de la pièce une fois sauvée).
La Géologie a pour but de comprendre (et faire comprendre) l’Histoire de la terre. Evidemment cela passe aussi par la sauvegarde du matériel géologique. Mais si les chercheurs avaient eu systématiquement besoin « de beaux minéraux ou fossiles » pour faire avancer la science, on aurait été un peu mal ! Dans des terrains tout plissés, tu auras beau creuser, tu ne trouveras que des fossiles tordus et écrasés, et en surface c’est les mêmes !
Je maintiens (et ce, par expérience !!) que l’on parvient à des résultats stratigraphiques, paléobiologiques et paléoécologiques fiables et inédits en travaillant en surface (avec des fossiles parfois mauvais… parfois excellents !). Et j’estime également, par ma manière de faire (qui n’est pas unique, heureusement, chez les paléontologues pro ou amateur) sauvegarder intelligemment un matériel fossile de l’érosion.
Allez voir le proprio d’un terrain régulièrement « fouillé » et dites lui que le pire c’est l’érosion, il va vous rire au nez (et à juste titre). Il faut quand même réfléchir à ce qui nous motive dans cette discipline, et quel but on recherche. Qu’a donc à gagner la Géologie avec des centaines de « fouilles » dont l’unique but (individuel) est de trouver LA belle pièce. L’idée d’avoir « sauver » les fossiles de l’érosion (ce qui, dans la réalité, sera faux dans ces cas là) ne servira qu’à donner bonne conscience au collecteur. On en voit des tas de ces « beaux fossiles » dans les collections, dont le contexte stratigraphique (entre autres) est irrémédiablement perdu, et par le fait, la seule valeur qui leur reste est financière. La Géologie n’a pas de quoi rire, en effet.
P.S. : … C’est toi qui rêve mon petit soupe-au-lait : Je n’ai pas écris : fossiles ou minéraux « affleurant » justement ! C’est pour ça, encore une fois, que je dis qu’il faut bien se mettre d’accord sur le mode de prélèvement (car, trop souvent, pire que l’érosion elle-même) !
P.S.: Concernant les dossiers Géopolis, et en ayant lu quelques uns, je les trouve trop agressifs, partiaux et de fait, trop peu nuancés pour être fédérateurs. Avis personnel...
Bon Vent....