marion Posté(e) 13 décembre 2007 Signaler Posté(e) 13 décembre 2007 Bonjour, Je suis étudiante en géologie, en deuxième année. J’ai quelques questions en paléontologie. J’ai du mal à voir la différence entre la notion de phenon et d’espèce. Y’a-t-il une relation d’inclusion ? On dit qu'un phenon est une unité morphologique mininale. J'ai l'impression qu'il s'agit alors d'une espèce. Aussi comment peut-on reconnaitre une paléocommunité sur le terrain ? Merci beaucoup Marion Citer
.jp Posté(e) 13 décembre 2007 Signaler Posté(e) 13 décembre 2007 Bonsoir Marion, Hélas ça ne va pas être simple à faire simple. En paléontologie, la notion d'espèce fossile est une nébuleuse, c'est aussi peu prècis que la langue japonaise. Ajouté à ça, quand tu rencontres une série de fossiles dans une couche donnée, rien ne te permet de dire que ces organismes ont vraiment coexisté.... paléocommunauté, oui si on veut. Ne demande pas une précision aussi fine avec les fossiles, ça n'a pas trop de sens. Mais pour avancer, on peut admettre un certain nombre de choses, qui sont une façon "pratique" de minimiser les problèmes qui de toute façon resteront toujours bien présents. Une convention si tu veux. Pour ma part, je suis un supporter de la première heure des hypothèses d'un grand chercheur russe, disparu trop précocement, qui a commencé à quantifier la durée moyenne d'une espèce fossile, pour un groupe d'animaux que je connais assez bien. C'est un intervalle de temps rigoureux (enfin presque) dans lequel tu as une raisonable aisance pour soutenir que tu manipules une et une seule espèce. C'est suivant ce principe qu'on peut utiliser des fossiles dans une démarche biostratigraphique. Un ilot de stabilité existe (entre deux changements phénotypiques). C'est le point crucial, car en paléontologie, il ne reste guère que le phénotype pour travailler. Et encore il est rarement en bon état, et pour compliquer le tout, tu peux avoir deux espèces différentes (donc deux génotypes différents) mais qui n'expriment aucune différence morphologique visible, donc visuellement exposer le même phénotype. Par extension, tu peux avoir une partie de la population qui va s'adapter marginalement. Dans ce cas tu peux rencontrer deux phénotypes différents, mais pour la même espèce, ceci avec une différence au niveau du génotype inférieure à celle qui pourrait nous faire considérer qu'on manipules deux espèces différentes. Pour la petite histoire, il y a encore des "grands" paléontologues qui décrivent des écophénotypes en y voyant des espèces différentes, comme fin XIXeme siècle. Je doute que j'ai été franchement clair, mais j'aurais essayé au moins. JP Citer
marion Posté(e) 13 décembre 2007 Auteur Signaler Posté(e) 13 décembre 2007 Merci beaucoup! De toute façon je ne m'attendais pas à trouver la réponse simple. Pour le peu de paléontologie que j'ai fait cette année j'ai compris que c'était une matière incernable ou alors vraiment pas faite pour moi! Marion Citer
.jp Posté(e) 13 décembre 2007 Signaler Posté(e) 13 décembre 2007 Rebonsoir Marion, Faut pas se braquer. Ta question tombe dans la partie obscure de la paléontologie : comment fusionner fossiles et la systématique. Fort heureusement, il a plein d'autres domaines dans cette branche, en particulier la taphonomie qui nous permet de comprendre ce qu'il s'est passé, indépendament de savoir avec précision ce qu'on manipule au niveau spécifique (voir générique même). JP Citer
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