Peut-être est-il temps de remettre cette classification rouge/gris au niveau pour laquelle elle a été créée, celui d'une vulgarisation de caractère photogénique recherché ? Ce fut bien Maurice & Katia Krafft qui en furent les auteurs, non ? (Ou du moins, de fort puissants avocats, gloire à eux en cette occasion).
Néanmoins, il est temps je pense de clamer haut et fort que si cette classification a un intérêt pédagogique avéré en enseignement primaire (encore qu'il faudrait préciser cet intérêt), ce n'est qu'un modèle, qui plus est, plus descriptif qu'explicatif, et au final assez peu prédictif. Et en tant que modèle qui "se veut" le statut de scientifique, ça tombe fort bien, car il est tout à fait "falsifiable" (au sens de Popper). Ex. le Mérapi : gris ou rouge ? Pour cela, il faut d'abord attendre une éruption, par exemple un écroulement d'une portion du dôme sommital, et observer : s'il fait jour, c'est gris, et s'il fait nuit... c'est rouge !
Je pense que pour des enfants en classe primaire, cycle terminal, c'est tout à fait un bon exemple de ce qu'est la fabrication de la science : un modèle permet d'organiser le regard, de simplifier l'appréhension du monde observé. Mais elle ne remplace pas le monde et sa complexité, et parfois, sa simplicité de modèle le met en défaut.
En passant, cette classification crée, de façon plus subtile, une autre représentation falacieuse, qui est qu'elle tend à assimiler l'objet volcan, celui qu'on classe, à ses seules éruptions, phénomènes qu'on observe. C'est d'ailleurs "gra^ce" à cette assimilation, que je montre que la classification des volcans en rouge ou gris est trop simpliste, donc fausse.
Ce constat peut être, mais je ne suis ni pédagogue de l'enseignement 2aire, ni didacticien des SVTs, un bon départ au collège, sinon au lycée, pour introduire la relation du volcanisme à son environnement géodynamique. Évidemment c'est moins dichotomique que rouge ou gris ! Et puis si c'est pour placer une autre classification, par exemple tri- à quadrichotomique (disons pour faire court, point chaud, zone de subduction, et {ride océanique, rift continental}), ça laisse encore place à la discussion, exemples ambigus à trouver sur la péninsule de Reykjanes (ride vs point chaud), en Equateur (ride vs subduction), et bien sûr le Massif Central (...?) :-) )
Mes 2 premiers sous !
-- Éric L.