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Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2024, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

Atlantikk85

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  1. Super ! Merci pour vos réponses, je ne connaissait ce genre de structures, j'ajoute le lien wiki si cela intéresse d'autres personnes (https://fr.abcdef.wiki/wiki/Liesegang_rings_(geology)) Est ce que ce phénomène suffit à expliquer la formation d'une gangue plus solide en certains endroits (un peu comme une géode) ? Si on s'en rapporte au wiki ce serait donc des oxydes de fer ?
  2. Bonjour, Suite à une visite de la mine des Sarts (à ne pas confondre avec la mine de Jard), (ancienne exploitation de galène argentifère) en Vendée et des falaises environnantes j'aurais besoin d'aide pour identifier des structures concentriques. Je joins le plan du site établi lors d'une campagne de mesures en 1984, ou l'on peut voir des mesures en ppm de différents éléments (source infoterre). Pour ce qui est de la géologie ce sont des niveau de Lias silicifié (Hettangien). Lias : Calcaires dolomitiques à passées dolomitiques et lumachelliques, Calcaires dolomitiques, dolomies argileuses ; argiles dolomitiques et sables feldspathiques, avec empreintes de Dinausores, argiles vertes et lie de vin (Hettangien : 4 à 11m) Les première formes se trouvent à l'intérieur la mine et sont noirâtres. Comme on le voit ici il y a un "rond" de cette couleur. La surface est très altérée par l'humidité ambiante, ce qui forme une couche ocre friable et molle (un peu comme une argile compacte ; la pointe du marteau y reste comme "collé"). Mais c'est plus visible un peu plus loin dans la mine : (quel serait cette figure concentrique ? du galène ?) Ici en bas à gauche des filons couleur rouille bien visibles En sortant de la mine et en allant voir les falaises sur l'estran on retrouve à un endroit précis ces formes (ici altérés par l'action de vagues). Niveaux rongés par l'humidité, et mous (l'ongle raye sans peine). Inclus dans ces niveau des formes concentriques noirâtres (identiques en aspect et en dureté à celle retrouvées à l'intérieur de la mine) ces niveaux sont toujours très friables même quand on arrive à casser des blocs. Un zoom de l'aspect / texture de ces lignes (allant d'une texte molle comme de la vase ou de la tourbe à une texture peu plus granuleuse). A noter que les grains noirs sont plus "durs" que le reste. Et ici à franc de falaise, à la manière de galets ou géodes incrustée dans une matrice argileuse avec ces mêmes formes concentriques noires mais complètement enclavées. De ce que je vois la gangue malgré sa fragilité est toujours plus solide que l'intérieur. La forme est la même que celle d'un d'un galet, mais la texture est toujours aussi molle, un peu comme de la tourbe et si l'on donne un grand coup avec la pointe du marteau, celui-ci reste en place. Au niveau des dimensions cela va de la taille d'un poing à des formes plus allongées de 30-40cm. J'ai réussi à ramener un de ces "galets" intact qui se présente ainsi : On voit la gangue (cristaux noirs) sous une matrice assez épaisse, molle et collante qui ressemble à de l'argile. Une partie de la gangue est enlevée, on voit apparaitre des formes un peu en pelure d'oignon noirâtre qui doivent produire ces niveau concentriques si on fait une coupe. C'est tout ce que j'ai à ma disposition pour l'identification et je ne sais pas du tout ce que cela pourrait être (galène ? autre ?). Si vous avez des idées je suis preneur car cela m'intrigue de retrouver ces formes à l'intérieur de la mine et sur la falaise. Merci d'avance ! 😃
  3. Je rajoute un complément sur le sujet de la Mine de Sarts. Cette fois sur les falaises au sud-est de la mine en direction du port de Bourgenay. Un panorama de la zone. (la mine des Sarts se situe à droite au delà d'un éperon silicifié (couleur sombre). Enfoncement de la falaise marqué sur le document Infoterre (au niveau du sondage 6 qui montre en pointillés une possible galerie dans ce secteur). Cette "bèche" dans la continuité de la falaise est nette; peut être y a t-il eu une exploitation à cet endroit ? Pourquoi une telle entaille ? A cet endroit les falaises sont hautes d'une dizaine de mètres, très verticalisées et présentent des stratifications bien marquées. A cet endroit, plus qu'à proximité de la mine se trouve des niveaux très altérés, rongés par l'humidité, et mous (l'ongle raye sans peine). Inclus dans ces niveau des formes concentriques noirâtres (identiques en aspect et en dureté à celle retrouvées à l'intérieur de la mine) ces niveaux sont toujours très friables même quand on arrive à casser des blocs. Un zoom de l'aspect / texture de ces lignes (allant d'une texte molle comme de la vase ou de la tourbe à une texture peu plus granuleuse) Pour le reste cette incision de la falaise ne présente rien de remarquable. En retournant vers la mine en longeant la falaise on suit encore ces niveaux sombres et de très nombreux filons de pyrites au sol. Il y a un secteur de la falaise qui présente ces mêmes formes concentriques noires mais complètement enclavées, un peu comme des nids ou des sortes de géodes (mais j'ignore le contenu leur contenu) noyées dans une matrice. De ce que je vois la gangue malgré sa fragilité est toujours plus solide que l'intérieur (voir dernières photographies c'est cette gangue qui reste en place). La forme est la même que celle d'un d'un galet, mais la texture est toujours aussi molle, un peu comme de la tourbe et si l'on donne un grand coup avec la pointe du marteau, celui-ci reste en place. Au niveau des dimensions cela va de la taille d'un poing à des formes plus allongées de 30-40cm. Elles sont souvent cassées, l'enveloppe est fragile. L'intérieur sombre tranche avec le reste de la falaise. J'ai réussi à en prélever (desceller de la matrice) une intacte, pas encore ouverte ce qui me donnera l'occasion de l'observer après nettoyage. Je n'arrive pas à déterminer le contenu de ces sortes de "géodes" qui ont exactement la même texture que les filons retrouvés plus haut, je suis preneur de votre expertise là dessus 😁. J'ai essayé de donner le plus de descriptions possibles. J'aimerais bien connaitre leur nature car c'est exactement ce que j'ai retrouvé dans la mine (tout aussi altéré malgré l'absence d'embruns et d'eau de mer).
  4. Quelques documents sont intéressant pour comprendre l'environnement géologique du site de la mine des Sarts. Le site visualiseur infoterre du BRGM, onglet BSS (banque du sous-sol) permet de voir que des sondages percutants ont été effectués sur site en 1984. Les documents joints à ces sondages sont particulièrement instructifs. Le premier document présente la situation des sondages effectués en 1984 et les concentrations en ppm (partie par million) de différents éléments chimiques : Zn (Zinc), Pb (Plomb), Ag (Argent). Dans l'axe de la galerie les concentration en Pb sont élevées, à quelques pas de l'entrée les concentrations en plomb chutent drastiquement tandis que le Zinc. Le document apporte par ailleurs des renseignements sur les galeries de la mine des Sarts représentées en pointillés. On voit bien l'axe de la galerie d'entrée située sur l'estran. Entouré en rouge c'est ce qui à été observé dans ce sujet, c'est à dire : l'entrée de la galerie puis le premier embranchement, toutefois le document présente à ce niveau trois ramification en plus de la galerie d'entrée. Autre observation c'est la présence d'autres galeries qui se développent dans la falaise en longeant sa bordure et d'autres ramifications qui s'y enfoncent. Ces galeries qui "recoupent" sur le plan ce qui est visible aujourd'hui doivent être plus profondes et se situer sous les galeries que nous pouvons visiter aujourd'hui. Le deuxième document est tout aussi instructif et fournit une coupe géologique du site : -Le Lias silicifié au niveau des falaise et de la mines -L'Hettangien caverneux sur l'estran -Un niveau dolomitique sous-jacent -En deçà le socle schisteux. Les niveau silicifié sont présent un peu partout dans les galeries. Pour les dolomies je pense en avoir trouvé quelques fragments à l'intérieur de la mine. La couleur est grise et la texture fine à moyenne. Les sondages inclinés font au maximum 35.70 mètres. Sur les sondages 8, 8bis et p il y a eu rencontre de galeries. Malgré que ces sondages soient inclinés cela donne une idée de la profondeur des galeries par rapport au niveau de la falaise. Pour 8bis la galerie est rencontrée à 9m (donc globalement au niveau de l'estran ce qui est conforme à ce que l'on peut voir. Pour les sondages 8 et 9 une galerie est rencontrée à 11.30m. Je n'aurais pas voulu explorer les galeries pendant le sondage percutant 😁. La fiche précise que cette galerie faisait partie des travaux du puits de Saint-Joseph.
  5. Merci ! Je ne connaissait pas du tout ce terme 😃, j'ai regardé sur le forum et en effet certaines photographies postées font penser à ce que j'ai trouvé. Voilà comment cela se présentait, avec le "cône" dans un tube que forme le Lias autour de lui. Si on part du principe qu'il était lié à un rostre de bélemnite à l'origine comment expliquer la disparition du rostre ? C'est comme si le rostre avait été dissous ne laissant que le cône et une chambre cylindrique intacte (qui devait donc accueillir le rostre). Dans la partie nord de l'anse on trouve de nombreux fossiles (pectens, rostres de bélemnites,...), le Sablais en à fait la présentation très claire. J'apporte une contribution sur ce lieu avec une trouvaille qui sort des classiques rostres et pectens : ce qui semble être une Trichites saussurei. C'est un bivalve de la famille des Pinnidae et de l’ordre des Mytiloida souvent confondu avec des huitres. Ici le bloc est assez bien conservé, offre une coupe de ce bivalve et permet d'apprécier ses dimensions, près de 25 centimètre de diamètre ! La particularité qui rend ces Trichites identifiables c'est une coquille assez épaisse >0.5-1cm et des fibres verticales.
  6. En effet après un petit test sur du verre il y a bien trace de rayure 😁 merci pour l'information ! Au niveau coloration c'est assez variable ; sur d'autres échantillons pris au même endroit la pyrite s'est oxydée et forme une auréole jaunâtre, d'autre parties restent grises, la texture et l'aspect même sont variables (certains ont la forme de petits cubes d'autres sont plus filandreux). Autres éléments visibles sur l'estran dans le lias silicifié à l'est de la mine, des minéralisations de quartz ayant l'aspect de "pompons". Dans le lias toujours, des géodes d'aspect ferreux. Ainsi que de curieuses figures concentriques, sortes de cristallisation mêlant quartz et fer Le sujet à été évoqué au début de ce sujet et le Sablais y avait fait référence, c'est la présence de fossiles dans le Lias juste à l'entrée de la mine. Ils sont souvent très bien conservés. Des bivalves (non identifiés à ce jour) Pour lui aucune idée de ce que ça pourrait être, un gastéropode ? Ces pointes sont dans des cavités cylindriques. A l'entrée de la mine on trouve aussi, dans le lias, quelques minéralisations assez amusantes avec d'un côté des cristaux de quartz et de l'autre du quartz aussi mais sous une forme totalement différente. (ici pas encore débarrassée de terre et d'argile) le verso totalement différent
  7. Il semble que la mine est été exploitée à la fois de façon souterraine et aussi à ciel ouvert, directement sur l'estran à marée basse. De Dietrich dans son mémoire de 1785 écrit ainsi : "On avait commencé les travaux des Essarts (les Sarts) par des tailles ouvertes prises sur ces veines dans la baie, et on a creusé ces tranchées de huit à neuf pieds, et même de quinze en quelques endroits, quoiqu'on fut forcé de se retirer à chaque marée et d'employer une bonne partie des douze heures qui restaient libres, à épuiser les eaux des travaux et à les nettoyer". L'estran découvert tel qu'il se présente aujourd'hui. Chaotique, parcouru par quelques filons (Le Sablais à notamment montré quelques pyrites, qui avaient été prises à l'époque pour du cuivre si l'on en croit Dietrich) et des sections silicifiées très planes et linéaires comme on peut le voir ici. Si la baie forme un arc, la directions de ces "lignes" en formeraient la corde. Et il faut se rapporter au récit de Dietrich pour y trouver confirmation : "Le puits [...] et la galerie qui s'avance de ce puits sous la baie, avaient été faits pour aller couper plusieurs veines qui traversent la baie sur la grève [...] et qui forment la corde de l'arc, décrit par la berge qui domine cette baie." Si la majeure partie du prétendu filon et des veines ont été exploités il semble rester des traces de ce travail. En effet sur les roches ayant l'aspect de "platiers" se trouvent en quelques endroits de curieuses dépression ayant un aspect carré ou rectangulaire, aux bords souvent net (photographie ci-dessous). Sans aucune certitude mais des indices laissent penser que ce pourrait être le résultat de l'exploitation des Sarts. Ce qui conforte cette idée c'est : 1) l'aspect rectiligne de ces excavations en plein milieu d'une zone plane, ce qui semble exclure l'effet de l'érosion, d'autant plus sur des niveaux silicifiés. 2) quand on rencontre ces cuvettes, on y trouve à chaque fois les formes bien décrites par Le Sablais, à savoir des formes mamelonnées. 3) si l'on extrait des échantillons de ces dépression, on y trouve du galène en abondance (ici une photographie d'un échantillon prélevé dans cette excavation). On pourrait voir dans ces formes particulières un travail d'exploitation humaine. Les ouvriers ayant identifiés des concentration de galène argentifère l'ont attaqué à la barre à mine par exemple (De Dietrich parle de l'usage de poudre sur le site des Sarts, un usage difficile avec l'humidié des lieux et la présence d'eau permanente), ou avec d'autres outils. Ils ont ensuite précédé à l'excavation complète de cette concentration de galène, ne laissant au fond que la fin du gisement. Ce qui expliquerait alors les très bon résultats de concentration de plomb et argent obtenus sur certains échantillons, alors que la mine ne rendait pas grand chose. Le galène n'était probablement pas en filon comme les exploitants l'ont pensé mais disséminés à la façon de nids concentrés en minerais.
  8. En sortant de cette galerie latérale et en continuant le chemin on observe un abaissement soudain de la voûte de près d'un mètre. Puis c'est l'arrivée face à un embranchement qui dessert deux autres galeries qui partent en droite ligne. La galerie à gauche est en partie comblée et si l'on en croit le plan de Baudouin elle doit continuer un peu symétriquement à la galerie de droite. Ici domine la couleur ocre. Ce qui surprend aussi c'est que cette galerie semble tracée suivant un axe identique à un filon grisâtre que l'on observe sur la voûte. Pas de minéralisation remarquables. La galerie de droite n'est pas encombrée de gravats. Elle mesure environ 5m de longueur puis elle fait un coude vers le droite sur 3 à 4m. Elle présente des figures concentriques et quelques veines. Les figures concentriques les voici, alternances de bandes sombres, ocre et jaune. Là encore l'altération est telle que la roche est presque meuble. Je ne saurais pas identifier ce genre de figure, mais cela ressemble en partie au veines de supposé galène, le tout est tellement altéré qu'il n'est pas possible d'en prélever, les blocs se réduisent en miettes. Même chose un peu plus loin avec de nouvelles figures concentriques. On note la présence de veines ocres très marquées. Au delà du coude, la galerie se poursuit sur quelques mètres marqué par de nombreuses veines ocre. La fin de la galerie, obstruée elle aussi. Ecoulement d'eau régulier. Lors d'épisodes de pluie, l'inondation doit être importante car cela à creusé une ravine à droite laissant à gauche ce qui devait être le niveau de base des gravats. La galerie à gauche de l'embranchement doit être sensiblement identique. Voilà pour la mine. Le but ici était d'allier histoire et géologie. Rien qu'en parcourant ces galeries (et pourtant cela représente peu au regard de ce qui existait à l'époque) on arrive à se rendre compte du travail considérable entrepris (taille du Lias,...) et des conditions de travail abominables à l'époque de l'exploitation (ruissellement d'eau permanant, entrée d'eau de mer, humidité), tout ça pour pas grand chose au final ! Ici le plan de la mine des Sarts établis d'après ce que l'on peut observer de nos jours.
  9. A ce niveau, la galerie est vraiment remarquable et très belle à observer 😃, la voûte culmine à plus de 3 mètres de haut. En bas le renfoncement est celui indiqué sur le plan de Marcel Baudouin "galerie obstruée". Un peu de compagnie, de nombreuses chauve-souris en phase d'hibernation peuplent la mine. L'entrée de cette galerie obstruée Surprise qui semble confirmer l'état des lieux de Dietrich, les eaux y stagnent et devaient rendre l'air particulièrement malsain. Longueur 4m, hauteur 1.4m (1.8m dans l'eau), largeur 1.30m. L'obstruction donnée par Baudouin n'est pas clairement visible et il pourrait bien s'agir de la fin de la galerie tout simplement. Si peu de minéralisations ont été observés jusque là, cette partie de la mine en donne à observer. Il y a deux "veines" assez fines couleur ocre d'aspect noirâtre. Comme on le voit ici il y a un "rond" de la même couleur assez massif (plus de 10cm). La surface est très altérée par l'humidité ambiante, ce qui forme une couche ocre friable et molle avec parfois des grains de quartz. En prélevant et observant un échantillon à cet endroit précis on observe de petites veines brillante qui font penser à du galène.
  10. Oui c'est un super sujet et très complet ! Il m'a bien servi 😁 Une fois cet étroit passage franchi on arrive dans une vaste 'salle' (environ 4 mètres en N-S et 3m en E-W) qui dessert deux galeries. On note un tas de gravats différent et d'aspect conique gris. Il y a la même chose à gauche avec un cône de déjection moins marqué. Outre que la voute soit plus haute le point remarquable de ce lieu c'est la présence d'une superbe figure d'effondrement (est ce rassurant ? pas sur 😁). Il s'agit d'un fonti bien avancé (environ 50 cm de diamètre) puisqu'il présence une cloche de fonti et donc cette pyramide d'effondrement au sol caractérisée par des matériaux grisâtres. L'eau s'y infiltre abondement et provoque un ruissellement continu. En tout cas cela permet d'avoir une belle coupe géologique avec le Lias en partie basse de la voûte et les matériaux moins compétents au-dessus. L'évolution logique de ce type de structure c'est l'effondrement partielle ou totale de la voûte. En prenant à droite après avoir descendu un talus de 1.5m (ce qui pourrait être le niveau bas de la galerie d'entrée avant l'apport de gravats) on arrive dans une galerie de 6 mètres de longueur taillée en plein cœur du Lias. Haute d'environ 2 mètres. Pas de minéralisations distinctes. C'est la seconde galerie qui mérite un intérêt par sa structure. On y retrouve ce niveau gris-jaunâtre que l'on suit depuis l'entrée de la mine toujours subhorizontal. Forte déclivité du terrain là aussi de 1.5m environ. Le contraste est remarquable entre cette galerie et celle explorée précédemment. La taille est totalement différente ayant une forme déportée sur la gauche (l'angle des parois n'est pas vertical mais incliné). Etonnement le niveau gris-jaune que l'on retrouve bien marqué à gauche ne se retrouve pas à droite ou seul le Lias silicifié apparait. Pourtant les strates étaient subhorizontales à l'entrée. Comment expliquer cela ? Une inclinaison du niveau gris-jaune ? Sur la partie droite on observe de curieuses extractions et cela plusieurs reprises.
  11. L'exploration de la mine n'est pas à recommander pour des raison de sécurité, la falaise est très instable. La voûte de l'unique entrée de la mine depuis l'estran est altérée et la proie aux assauts des vagues ce qui la fragilise considérablement. Donc prudence car le risque d'effondrement est bien réel ⚠️ Plan de la mine des Sarts relevé par Marcel Baudouin en 1934-1938 (Histoire de la géologie en Talmondais - Gaston Godard - 2003). Ce plan est utile pour comprendre un peu à quoi s'attendre. Mais il est imprécis et faux à plusieurs reprises. Quand on arrive sur l'estran on se trouve bientôt face à des masses de blocs (Lias Silicifié). L'entrée de la mine est à gauche de l'éperon rocheux et l'on visualise rapidement l'instabilité de l'endroit (glissement de terrain à gauche). Mais pour le moment le Lias est relativement stable solide. Au dessus de la mine se trouvent de nombreux fossiles silicifiés très bien conservés (bivalves...). On remarque aussi des surélévations de niveaux des deux côtés de l'entrée. Si l'on prend comme exemple le lias en niveau inférieur on voit qu'à droite de l'entrée il est surélevé de 20 à 30cm, de même pour la couche grisâtre friable au dessus (tracés bleus). Est ce l'effet d'une inclinaison des states ? On remarque en même temps au dessus de l'entrée un niveau assez fin qui recoupe le Lias silicifié fin (en rouge). Ce niveau est globalement horizontal jusqu'à se plisser à droite de l'entrer et surélever les niveaux à droite. L'ouverture de la mine dans l'axe ne permet pas de confirmer si il s'agit d'un pli ou d'un faille. Car on observe sur la partie droite de l'entrée une faille bien marquée (en orange) dans le Lias, qui se prolonge à travers la couche grisâtre jusqu'en haut de la falaise en provoquant ici aussi une surélévation des niveaux à droite. Il semble donc y avoir une quelques failles inverses liés à une compression. Si vous avez une opinion, remarque, sur le raisonnement n'hésitez pas à en faire part, car peut être que je fais erreur. Ce que j'ai remarqué aussi qu'au premier plan, le lias semble comme arrasé proprement. Peut être que je vais loin dans l'hypothèse mais c'est comme si les ouvriers de l'époque avaient délibérément arrasé cette partie. D'ailleurs sur un même éperon à droite cela n'est pas le cas. La suite du raisonnement c'est de placer ici l'ouverture de la mine à l'origine, sur le lias préservé, ce qui aurait formé comme une "façade". D'ailleurs si le banc de lias à droite de l'entrée est conservé, celui de gauche aussi et forme comme un entonnoir vers l'entrée de la mine. L'ouverture aurait donc été sensiblement plus grande et se réduisant au fur et à mesure. L'érosion ayant fait le reste, petit à petit la voûte se serait effondrée, comblant progressivement la galerie jusqu'à aujourd'hui, ne laissant intact que les niveaux de lias inférieurs à droite comme à gauche. J'ai mesuré la banc de lias intact à droite de l'entrée de la mine jusqu'au début de cet arasement présumé : 3m. On aurait donc eu une mine plus en avant de 3m et donc inversement une érosion en 250 ans de près de 3 mètres. Là encore je suis preneur d'avis. L'entrée de la galerie est réduite (1m50 de large environ, 1.20 en hauteur tout au plus et cette hauteur va s'amenuisant si bien qu'il faut ramper dans sa partie finale). La longueur de cette partie est autour de 6m. L'entrée est obstruées par des gravats (de la voute) et des galets. Donc si on imagine l'exploitation de l'époque il doit y avoir 1-1.5m en hauteur de gravats. On remarque une stratification bien marquée avec le lias (qui produit de curieuses minéralisations et des niveaux d'aspect marneux gris jaunâtre associé au lias qui sont eux très instables et s'effritent au toucher(rien qu'avec la main on peut desceller des blocs de Lias de la voûte ⚠️). On observe aussi que le Lias en partie supérieure de l'entrée présente des fractures verticales et qu'il est entrecoupé d'un niveau presque horizontal. A partir de là la galerie va en se réduisant (en hauteur sous plafond), la direction reste inchangée globalement Est. Les stratifications sont subhorizontales. Après ces 6 mètres d'avancée en rampant se présente un passage très étroit. La galerie se réduit alors de moitié en largeur et de moitié en hauteur si bien que le début du boyau (qui n'est que la continuité de la galerie) mesure 28-30 cm de hauteur ! Il faut se déplacer par reptation à la façon des spéléologues. On voit à gauche éboulis de ce niveau d'aspect grisâtre associé au Lias.
  12. Sujet consacré à la Mine des Sarts à Talmont-Saint-Hilaire, en Vendée : croisement entre histoire et géologie/minéralogie. Continuité du sujet de Le Sablais : Promenade géologique en Vendée (5ème étape) La Mine (en 2009) publié sur ce même forum (le lien ci-dessous). Pour commencer, la Mine des Sarts qu'est ce donc ? C'est une exploitation ancienne, certaines personnes datent les premières exploitations à l'époque du roi Richard Cœur de Lion (donc au tournant du 12 et 13ème siècle). C'est une mine de Galène argentifère, avant tout pourvoyeuse de plomb mais avec une petite fraction d'argent. Mais cette exploitation médiévale n'est pas clairement attestée même si des ateliers monétaires aient pu exister (rappelons que le site se situe dans le voisinage du château de Talmont, vaste forteresse des ducs d'aquitaine). La première exploitation certifiée est plus récente, autour de 1775 avec la (re)découverte de galène argentifère. Le gisement se situe à la base du jurassique qui est silicifié avec quelques minéralisations. En 1779 l'exploitation commence sur le filon supposé. Selon certains la richesse du gisement en argent était telle que 50 kg de minerais contenait 448 grammes d'argent. C'est à dire un peu moins 1%. (source : société d'émulation de la Vendée, 1 janvier 1856). Mais très vite les ouvriers et les exploitants déchantent car l'exploitation est difficilement viable. En décembre 1784, le Baron de Dietrich, envoyé par le roi pour des travaux d'inspection et d'étude de gisements visite la mine des Sarts et en donne une description précise, et peu élogieuse, dans son mémoire publié en 1785 et repris par Lavoisier. L'exploitation compte alors trois puits : Blumenstein, la Forge, Saint-Martin. Le site comprenait la mine ainsi qu'une fonderie et employait une cinquantaine d'ouvriers. A la tête de l'exploitation un directeur, un contrôleur, et un maître mineur, avec la visite du commissaire du roi est envoyé un ingénieur des mines. Dietrich relate les conditions de travail exécrables puisque la mine est située sur une falaise que des galeries se trouvent au niveau de l'estran quand d'autres sont sous le niveau de la mer : "il y avoit à chaque marée trois fortes voies d'eau & que les ouvriers, qui se trouvoient à sec à la tête des travaux, avoient de l'eau jusques par-dessus la ceinture du côté du puits par lequel ils étoient obligés de se retirer à la hâte. On vuidoit ces eaux par une machine à molettes, mue par des chevaux ; mais il s'en falloit bien qu'on pût parvenir à dessécher les travaux durant la haute mer" Pire encore : "L'air y est si mauvais, que […] les directeurs & maîtres ouvriers y ont été accablés par des fièvres quartes obstinées, & que plusieurs y ont successivement péri". D'ailleurs lors de la visite de Dietrich le maitre mineur est mourant. Des détails de son mémoires se trouvent dans le sujet du Sablais : Promenade géologique en Vendée (5ème étape) La Mine ou sur le site de la BNF (Description des gîtes de minerai et des bouches à feu de la France). Dietrich en géologue averti prélève des échantillons : dans le minerais les résultats sont très bon, mais en réitérant l'expérience ailleurs les résultats sont décevants 156 kg de plomb et 1302 grammes d'argent par tonne de minerais. (Histoire de la géologie en Talmondais - Gaston Godard - 2003). Dietrich est consterné par l'imprévoyance des exploitants, les bocards à eau ne reçoivent pas assez d'eau alors il fallait en puiser à l'aide de chevaux. Les baraquement pour les mineurs sont dans un état déplorable, les soufflets des forges munis à bras d'homme. Pire encore les exploitants lui soutiennent que la mine n'est pas noyée par les hautes mer ! Dietrich à bien du mal à y croire avec des entrées de galeries quasiment au niveau de l'eau. Toujours selon lui, les travaux effectués sont inefficaces, les tracées de galeries sont pour lui incompréhensible, ce qui émerge de son mémoire c'est l'incroyable perte de temps et de moyens engagés par les exploitants qui font des travaux colossaux pour ne rien trouver. Des tranchées étaient réalisées sur l'estran à marée basse pour y exploiter le gisement. Pensez que leur projet futur était de creuser une galerie sous la mer ! Il semble que l'exploitation repose avant tout sur des préjugés que sur des observations concrètes et raisonnées. La société d'émulation de la Vendée le 1 janvier 1856 donne une partie des raisons de l'échec de l'exploitation : "[...] mais de plomb, pas un atome. [...] il est bien évident qu’il a eu là une exploitation quelconque, il faut bien admettre que cette exploitation à eu le plomb pour objet que même il en à été trouvé; mais qu’au lieu d’être en filons il se trouvait en nids disséminés, et qu’ainsi se sont évanouies les illusions qu’on s'était faites à son sujet. Il est très possible même que les 50 kilogrammes contenant 448 grammes d’argent, dont parle M. Cavoleau, aient été les seuls produits de cette mine qu’on à dû abandonner lorsqu’on n’y à plus trouvé que des plages de fer sulfuré qui font strates dans la roche, et qu’on à encore la naïveté de prendre pour quelque chose de plus précieux." Voilà pour ce qui concerne l'histoire de la mine et il semblait important d'y revenir avant d'entamer l'exploration de celle-ci.
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