Théophraste Posté(e) 2 août 2006 Signaler Posté(e) 2 août 2006 Un excellent article liant minéralogie, chimie, physique et étude de l'Evolution... Des minéraux à la vie : une alternative à la soupe prébiotique ? Conclusion provisoireL'abandon de l'hypothèse d'un bouillon riche en molécules organiques à l'origine de la vie, et son remplacement par l'hypothèse d'un métabolisme de surface se justifie de mieux en mieux au travers de ce qu'on commence à entrevoir de la nature des génomes. La vie forme un tout, et il n'est donc pas possible d'oublier métabolisme ou compartimentation comme en faisant partie de façon intime. C'est d'ailleurs l'idée d'une chimie précurseur du métabolisme actuel qui fournit les fils d'Ariane qui nous permettent de retrouver un scénario d'origine. Au fur et à mesure que sont connus de nouveaux gènes il apparaît qu'au contraire de ce qu'on pouvait craindre, nous sommes sans doute beaucoup plus près de l'origine — malgré les trois milliards et demi d'années d'évolution — que nous ne le pensions. Mais cela montre en même temps de façon particulièrement visible combien nous sommes loin de comprendre l'origine de la vie, alors qu'il existe des dizaines de scénarios différents, proposés de façon très fragmentée, et sans jamais être intégrés dans une vision globale par de nombreux chercheurs à travers le monde. Toute la question est de savoir si l'origine a été effacée par la vie actuelle (c'est ce que pense G. Cairns-Simith, qui parle alors de relève génétique, des processus minéraux ancestraux ayant été relevés — comme on relève la garde d'un fortin — par les processus actuels, ou S. Benner, qui parle de palimpseste) ou si elle est au contraire encore bien visible dans la vie actuelle (c'est ce que pensait S. Granick, ou G. Wächtershäuser aujourd'hui). Il va de soi que, dans le premier cas, la plupart des recherches sont, par principe, vouées à l'échec, et qu'il est donc plus intéressant, même si cela doit, au cours du temps se révéler inefficace, de favoriser la deuxièmes façon de voir, et de tenter de comprendre, par la vie actuelle, sa naissance. Parmi les nombreuses conséquences conceptuelles des directions ainsi indiquées, enfin, on peut remarquer un nouveau regard sur la chimie, où les surfaces jouent un rôle de premier plan, mais aussi où l'idée de sélection est centrale. La chimie sélective pourrait être non seulement pour les laboratoires, mais pour l'industrie, une chimie du futur. Et l'hypothèse de Granick, qui veut que la sélectivité ait été progressive, devrait être pour nous un modèle si nous voulons imaginer une chimie du futur qui soit biomimétique, sans pour autant qu'elle ait à expliquer l'origine de la vie. Citer
Messages recommandés
Rejoindre le sujet et participer
Pour poster un message, il faut créer un compte membre. Si vous avez un compte membre, connectez-vous maintenant pour publier dans ce sujet.