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L'origine dinosaurienne des oiseaux ?


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Voici la dernière mouture du professeur ornithologue Maurice Pomarède.

Il est toujours sain de se poser des questions surtout quand elles dérangent; cela peut ne pas plaire, mais l'histoire a montré que c'est ainsi que l'on a souvent fait progresser le "schmilblick"...

Voyez, cogitez, réagissez... Qu'en pensez-vous ?

Génèse et déclin d’une théorie scientifique :

L’origine dinosaurienne des oiseaux

Il y a quelques 150 ans naissait en Autriche une théorie nouvelle selon laquelle les fonctions intellectuelles de l'homme se répercutaient sur la conformation du crâne. On avait mis en évidence des localisations cérébrales dont un centre du langage, et il avait paru normal qu'il y ait un lien entre ces localisations et la présence des bosses crâniennes. Cette théorie, la phrénologie, eut un grand succès, elle fut enseignée dans les Lycées qui reçurent de l'Etat de magnifiques crânes annotés en conséquence (certains Lycées en ont encore).Et puis la science progressant, la mode changea. Il ne reste plus de la célèbre théorie que quelques phrases énigmatiques: avoir la bosse des maths, ou celle du commerce.

Un phénomène comparable se déroule encore de nos jours, il a pris une importance planétaire et il concerne l'origine des oiseaux. Selon une théorie largement répandue, ceux-ci seraient les fils des dinosaures qui seraient donc encore parmi nous (cf. Pour la Science avril 1998). Tout le monde connaît les dinosaures, ces créatures étranges qui ont dominé le monde durant quelques 140 millions d'années et qui ont atteint des tailles considérables. Le cinéma les a popularisés. On les croyait depuis longtemps disparus, ce qui n'était pas surprenant en ce monde où tout a une fin. Mais il n'en serait rien !

Mais comment est née cette théorie dinosaurienne ?

A son origine il y a des observations scientifiques indiscutables. Pour le célèbre naturaliste Georges Cuvier, la plume était caractéristique des oiseaux tout comme le poil l’était pour les mammifères, aussi quand en 1861 on découvrit l’empreinte d’une plume dans un calcaire de Bavière, puis peu après celle d’un animal entier pourvu de plumes, aucun doute, on était en présence d’un oiseau primitif, on appela celui-ci archaeopteryx et on vit en lui l’ancêtre des oiseaux. Bien plus tard, le paléontologue américain Ostrom ayant démontré que le squelette de l’archaeopteryx était comparable à celui d’un petit dinosaure bipède, Compsognathus, ayant vécu comme lui à la fin du Jurassique, il y a environ 150 millions d’années, on vit dans le groupe des Théropodes auquel ce dinosaure appartenait la source des oiseaux. En courant et en battant des bras, un petit théropode aurait acquis des ailes, qu’une sélection naturelle aurait pourvues de plumes. La course aurait conduit au vol : le prolongement de chute menant au vol plané, puis plus tard au vol battu des oiseaux.

Tout cela paraissait logique et cette théorie fut vite adoptée par les paléontologues anglo-saxons passionnés de dinosaures, que maintes découvertes faites chez eux, avaient rendus célèbres La plupart des paléontologues français les suivirent et les médias s’enthousiasmèrent pour cette découverte extraordinaire. Ainsi ces dinosaures que l’on croyait disparus depuis 65 millions d’années seraient encore parmi nous sous la forme inattendue des oiseaux, dont les prouesses aériennes et la beauté font rêver ! Depuis longtemps une confusion était entretenue entre les dinosaures et les reptiles volants ou Ptérosauriens, aux ailes membraneuses. Il paraissait normal que des dinosaures aient pu voler.

Certes des problèmes demeuraient concernant la découverte du vol et les ailes des Ptérosauriens étaient très différentes de celles des oiseaux. Par ailleurs, les quelques fossiles connus ne permettaient pas de combler le fossé entre l’archaeopteryx et les oiseaux actuels. Mais, (à partir de 1994), on découvrit en Chine, dans le Liaoning, un gisement fossilifère d’une richesse extraordinaire. Il contenait des dinosaures, des ptérosauriens, des mammifères primitifs et surtout des dinosaures théropodes plus ou moins emplumés, dont certains comparables à l’archaeopteryx, avaient sensiblement le même âge. Pour les paléontologues on avait là les étapes qui avaient conduit aux oiseaux. Aussi quand fut signalé un archaeoraptor mi-dinosaure, mi-oiseau, ce fut un cri de triomphe, vite étouffé quand il fut prouvé que l’on était en présence d’un faux habilement réalisé. On s’aperçut aussi que ces dinosaures à plumes étaient trop gros pour voler, leurs plumes, imparfaites, étaient mal réparties (présentes surtout à la queue et sur les pattes postérieures), et leurs doigts griffus, rendaient leur main très différente de celle des oiseaux. Après avoir occupé la une de maintes revues et des journaux, ces dinosaures à plumes sont tombés dans l’oubli, ce qui est injuste car grâce à eux nous savons que les plumes ont précédé le vol et que l’origine des oiseaux est à rechercher bien avant l’archaeopteryx.

Des conclusions hâtives

On peut considérer comme certain que des dinosaures ont eu des plumes, tout en étant différents des oiseaux. Cela est facile à admettre si les plumes ont une origine indépendante du vol. Il y a eu des poils chez les théropsidés, reptiles du Trias, il y en a chez les mammifères et nous savons maintenant qu’il y en avait chez les Ptérosauriens. Des plumes protectrices ou ornementales ont pu apparaître en des temps différents chez des vertébrés différents. Contrairement à ce que croyait Cuvier, les plumes ne sont pas caractéristiques des oiseaux.

La plume isolée découverte en Bavière était bien une plume d’oiseau par sa taille, sa forme et ses particularités (courbure, barbules). Mais les plumes des archeaopteryx sont différentes, longues et étroites et les barbules n’y apparaissent pas. Suite aux découvertes du Liaoning nous pouvons dire (La Recherche, janvier 2006), que de vrais oiseaux ont coexisté avec des dinosaures à plumes. Ce qui aurait pu se déduire dès 1861. L’archaeopteryx est un dinosaure à plumes et ce fut une erreur d’étendre le nom d’archaeopteryx (plume ancienne), initialement donné à la plume isolée, aux individus emplumés découverts par la suite.

Peu à peu, l’imagination des «dinosauriens» s’était donné libre cours en dotant les dinosaures de possibilités empruntées aux oiseaux ( nidification, couvaison) et de comportements empruntés aussi bien aux mammifères qu’aux oiseaux (capture des proies, chasse en bandes, etc.).Les reptiles actuels n’ayant pas une température constante et ne s’occupant pas de leurs œufs, il est improbable qu’il en fut autrement chez leurs lointains ancêtres... Ces abus étaient destinés à favoriser le passage des dinosaures aux oiseaux.

Une connaissance insuffisante des oiseaux

Apparemment, d’éminents paléontologues ont méconnu les oiseaux et les contraintes du vol. Ils n’ont pas vu le rôle multiple des plumes, à la fois protectrices contre le froid et donc garantes de l’homéothermie (nécessaire pour un vol soutenu) et aussi ornement (d’où des parades nuptiales et une sélection sexuelle favorable au développement des plumes). Ignorant la structure complexe des plumes (pigments et microstructures), ils ont vu en elles des écailles de saurien devenues plus longues, alors que par leur origine profonde, les plumes s’apparentent bien plus aux poils des mammifères.

Ils n’ont pas vu que le vol battu des oiseaux est inné (préparé par le comportement des jeunes au nid) alors que le vol plané est acquis (des phases de vol battu étant indispensables). Ils ont ignoré le rôle capital des barbules qui donnent de la cohésion aux plumes et permettent leur appui sur l’air . Les autruches n’ont pas de barbules à leur plumes et elles ne volent pas. Leur comportement montre que les plumes ont pu être initialement protectrices et ornementales. La course qui s’accompagne de mouvements alternes des bras ne pouvait conduire au vol car celui-ci repose sur des mouvements synchrones.

Ces paléontologues ont méconnu l’importance du poids qui limite la taille des oiseaux. Les poules qui pourtant ont des ailes volent mal et les albatros ont de grandes difficultés pour s’envoler et pour atterrir. Les oiseaux qui volent le mieux sont les colibris qui par leur petite taille se rapprochent des insectes.

Ils ont négligé l’importance de la réduction de la main, aux doigts absents. Les plumes y sont venues compenser la réduction des doigts, pour donner un ensemble qui conditionne le vol des oiseaux. Les rémiges primaires que la main porte permettent la maîtrise du vol. Non seulement les dinosaures à plumes sont trop gros mais leurs plumes imparfaites et leurs doigts griffus, ne permettent d’envisager que des prolongements de chute, sans rapport avec un vol véritable.

Enfin, on peut regretter que l’organisation complexe des oiseaux ait été négligée. Le vol ce n’est pas seulement des ailes, mais toute une organisation concernant l’ensemble du squelette, la circulation, les poumons, le cerveau, la reproduction,…Tant de complexité n’a pu demander qu’énormément de temps pour apparaître. Les similitudes que révèle l’anatomie comparée permettent d’envisager une souche reptilienne lointaine, commune aux oiseaux et aux mammifères. Et donc une origine bien antérieure aux dinosaures dont l’organisation est loin d’être comparable à celle des oiseaux.

S’il est notoire qu’avant de lancer un pont sur une rivière, il faut bien en connaître les deux rives, on peut dire que pour unir dinosaures et oiseaux, les paléontologues ont négligé l’une des rives.

Une théorie nouvelle

La théorie dinosaurienne doit aussi son succès à l’absence d’une autre théorie, plus crédible Ce n’est plus le cas, car depuis 1998, une théorie nouvelle est apparue ; elle est le résultat d’une collaboration entre un paléontologue Paul Ellenberger et un ornithologue Maurice Pomarède. Le premier s’est fait connaître par ses analyses des pistes de vertébrés fossiles (icnologie) et par son étude d’un fossile découvert en 1974. Trouvé dans des calcaires lagunaires de Tarragone en Espagne, ce fossile appelé Cosesaurus aviceps, est remarquablement conservé. Il mesure 15 cm, sa longue queue comprise ; c’est un bipède aux pattes antérieures réduites mais munies de doigts griffus., son crâne est arrondi comme celui d’un oiseau actuel (une grive) et il avait des plumes. Leurs rachis sont bien apparents à la queue où les plumes formaient un éventail et sur les pattes, surtout aux pattes postérieures. Il avait des clavicules soudées, de fines dents et un bec prolongeait ses mâchoires. En éclairage rasant, Ellenberger a pu dessiner le contour des plumes de la queue, queue dont la rigidité exclu un simple repli de peau. L’ornithologue est Maurice Pomarède, agrégé de sciences naturelles, enseignant-chercheur, spécialiste du plumage des oiseaux dont il a étudié l’origine et les couleurs. On lui doit la découverte des microstructures à l’origine des couleurs du paon, des perruches, des colibris et de nombreux oiseaux. Leur rencontre a eu lieu à la Faculté des sciences de Montpellier où M. Pomarède travaillait en microscopie électronique, alors que P. Ellenberger travaillait à une thèse relative à Cosesaurus dans lequel il voyait un proavien précurseur des oiseaux.

La thèse de Ellenberger ne vit jamais le jour, car il paraissait alors impossible que des plumes soient apparues avant le vol et surtout chez des lézards bien antérieurs aux dinosaures. Les paléontologues dinosauriens alors tout puissants le condamnèrent au silence. Mais pour M. Pomarède que la complexité des plumes, leur origine profonde, et leur analogie avec les poils des mammifères, avaient conduit à leur attribuer une origine antérieure au vol, Cosesaurus apparaissait comme une excellente argument. Aussi, en faisant appel à sa grande connaissances des oiseaux, il en vint à une théorie nouvelle selon laquelle les oiseaux ne devaient rien aux dinosaures. Cette théorie fait appel à l’observation des oiseaux (organisation, vol et comportement) à l’anatomie comparée et même à la génétique. Pour lui, les plumes, ébauchées contre le froid, sont devenues plumage grâce à une sélection sexuelle. La bipédie a entraîné une réduction des doigts de la main, qui compensée par un allongement des plumes, a conduit aux ailes. Finalement le vol est apparu en milieu forestier, où ces proaviens sautaient de branche en branche.

Etant entré en rapport avec les plus éminents paléontologues, M.Pomarède se rendit vite compte que sa théorie n’était pas souhaitée. Ceux-ci ne tenaient pas à se voir démentis par quelqu’un qui n’était pas des leurs, aussi mirent-ils un véto à ses publications. Lassé de vains efforts, M. Pomarède, pour se faire entendre, se décida à publier un livre à compte d’auteur et par la suite à faire appel à internet où il a créé un site < monsite.wanadoo.fr/originedesoiseaux >, site que l’on peut consulter avec google.

En conclusion.

La théorie de l’origine dinosaurienne des oiseaux ne règne plus sans partage, elle a perdu beaucoup de sa valeur scientifique, mais elle est devenue une excellente illustration des difficultés que rencontrent toujours les idées nouvelles, tant est grande l’inertie des idées reçues. De grands esprits peuvent en être victimes. Cuvier fut un adversaire du transformisme et l’on connaît les difficultés rencontrées par Mendel, Pasteur, Wegener et bien d’autres. Les paléontologues éminents qui ont cru à l’origine dinosaurienne, n’en sont pas pour autant méprisables car ils étaient de bonne foi et ont été victimes d’un excès de zèle. Finalement, les oiseaux tirent probablement leur origine de petits reptiles bipèdes qui ont vécu au permo-trias et qui ayant acquis des ailes ont découvert le vol. Les dinosaures ont bien complètement disparu et les dinosaures à plumes ne sont qu’une illustration de la grande diversité qui est apparue dans ce vaste groupe qui nous a tant impressionnés.

Maurice Pomarède (mars 2007), ornithologue, agrégé des sciences naturelles, officier du mérite agricole et des palmes académiques, officier de l’ordre national du mérite

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Les oiseaux tirent probablement leur origine de petits reptiles bipèdes qui ont vécu au permo-trias et qui ayant acquis des ailes ont découvert le vol.

Où sont les commencements de preuves paléontologiques ?

Très régulièrement, des dinosaures à plumes sont trouvés, démontrant il me semble une importante proximité entre dinosaures et oiseaux. Quant à un passage direct "reptiles" -> oiseaux, bon, oui, mais où sont les fossiles ? De plus cela implique une évolution en même temps "reptiles"-> dinosaures à plumes (terrestres et volants, ex archéoptéryx).

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Salut d'ici en bas,

Je connais bien l'histoire du Cosesaurus aviceps, il est plus oiseau que tous ces reptiles emplumés qu'on trouve dernièrement.

Il paraît très evident que l'origines des oiseaux il faut le chercher au Permo-Trias.

Les preuves, Coseusaurus peut en etre une.

Si M.Pomarède reponds mon courier, peut etre il en aura une deuxième.

:sourire:

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On sait par des analyses phylogénétiques que les oiseaux et les mammifères appartiennent aux reptiles. Le reste n'est que nuance. Qu'on dise que les oiseaux descendent des dinosaures ou bien d'un petit reptile du trias, la différence est mineure selon moi. La science a toujours fonctionné comme ça, on fait des hypothèses et on cherche à les réfuter, si elles résistent à la réfutation, elles gagnent en crédibilité.

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