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Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2024, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

Savoir collectionner les uranifères avec le maximum de sécurité


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Avant toute chose, je ne souhaite aucunement faire ici de prosélytisme et me mettre à dos toutes sortes d’associations promptes à la polémique, à saisir la justice pour l’exemple, et à vouloir tout interdire au nom de la prétendue liberté et de leur interprétation de l’état de droit. Je voulais simplement rappeler quelques règles de sécurité élémentaires aux adultes responsables qui partagent avec moi à des degrés divers cet intérêt étrange (mais néanmoins hautement respectable) pour tous ces « cailloux » d’un genre particulier que nous a gentiment offert à contempler la nature.

Je ne souhaitais pas non plus dans l’immédiat faire un rappel pompeux sur la radioactivité au sens large, cela mériterait un long chapitre, peut être rébarbatif pour certains. Je pourrai le rédiger plus tard si cela intéresse les gens. J’ai essayé de vulgariser, le but étant d’informer et de prévenir les risques, auprès du plus grand nombre.

 

Ensuite, je dirais, volontairement et avant un exposé plus poussé, que l’exposition à la radioactivité émise par une collection de minéraux est relativement faible.

 

 

Nombreux sont les minéraux qui contiennent des éléments chimiques potentiellement toxiques (plomb, arsenic, mercure, cadmium, chrome…). Tout collectionneur devrait donc à la base prendre un minimum de précaution quand il manipule ses échantillons, à commencer par éviter de manger et de boire dans le même temps, et par se laver SYSTEMATIQUEMENT les mains après les avoir touchés.

La manipulation des minéraux uranifères ne fait pas exception, car l’ingestion ou l’inhalation de poussières risquerait de mettre en contact des particules avec les muqueuses des voies respiratoires ou du tube digestif ; leur endothélium est bien plus sensible aux rayonnements alphas et bétas que notre peau, l’épiderme étant je le rappelle constitué d’une épaisse couche (1 mm en moyenne) de cellules mortes kératinisées.

       

          Pour ce qui est de l’ingestion, le problème est surtout celui des poussières que l’on a sur les mains et que l’on porte ensuite à la bouche ; les particules ingérées vont rester au contact des villosités intestinales, délivrant les doses de rayonnement alphas et bétas directement au contact avec les lésions que cela suppose. Les atomes d’uranium peuvent ensuite être absorbés par l’organisme et pénétrer profondément les différents organes. La demi-vie (durée au terme de laquelle la moitié de la quantité ingérée est éliminée du corps) de l’uranium (principal atome radioactif contenu dans les minéraux) varie selon les tissus : 3 ans pour l’os, 10 ans pour le foie, 20 ans pour les reins (je connais un patient, ancien employé d’AREVA, suivi pour un adénocarcinome rénal ; le lien de causalité est assez évident… Il m’a d’ailleurs offert une petite bouteille emplie de Yellowcake lors de notre première rencontre..).

 

En ce qui concerne l’inhalation, hormis le danger des poussières, le problème est surtout celui du radon. Il s’agit d’un gaz lourd dont la demi-vie est courte (3,8 jours seulement pour son isotope le plus stable le 222Rn). Selon l’OMS (octobre 2009), le radon serait dans de nombreux pays la deuxième cause de cancer bronchique, derrière le tabagisme. Je rappellerai en parallèle le nombre anormal de pathologies pulmonaires des pauvres mineurs de la région de Franceville au Gabon (sans compter les malformations congénitales, mais on parle là d’un site d’extraction et de transformation industrielle, sans commune mesure avec notre activité « artisanale »).

 

 

La sensibilité à la radioactivité n’est pas la même suivant les organes ; fort heureusement, les mains (qui sont au contact des pierres) sont peu radiosensibles (tout comme l’ensemble du tissu musculaire, osseux… ou encore comme le cerveau), à la différence par exemple de la thyroïde ou des gonades…

 

La collecte et la préparation…

 

Ce paragraphe ne concernera sans doute pas la majorité des collectionneurs, tout le monde n’ayant pas le loisir et la chance de pouvoir de récolter lui-même ses échantillons (je m’intéresse par exemple personnellement souvent surtout à des pièces plutôt anciennes, tels les vanadates de Mounana au Gabon prélevés pour les plus beaux dans les années 50 et 60, ou encore les superbes et fragiles cuprosklodowskites de Musonoi dans l’ex Zaïre récoltées dans les années 70 et 80).

Les passionnés qui sont montés avec acharnement au front, découvrir ces magnifiques torbernites de Margabal savent déjà tout de cela, et je n’aurai pas la prétention de leur apprendre quoi que ce soit au sujet du port de masques, de gants, du lavage des outils après la récolte... Je passerai donc humblement vis-à-vis d’eux (que je remercie pour leur travail) sur le sujet de la collecte. Néanmoins, soyez prudents, et n’hésitez pas à consulter un médecin compétent à titre préventif ; faites-vous suivre ! (et puis un médecin est tenu au secret médical, il ne révèlera pas la localisation de vos spots préférés ^^)

 

Il faut ensuite faire très attention lorsque l’on prépare un échantillon afin d’éviter toute inhalation de débris ; on limitera au maximum sciage, burinage, broyage… Et si l’on ne peut les éviter, le mieux est encore de réaliser les manipulations en extérieur (tout le monde n’a pas la chance de travailler en laboratoire sous hotte). Donc attention aux poussières dès qu’on sort le burin, la meule, l’éclateur ou la sableuse !!! Le port d’un masque et de gants devrait être obligatoire durant ces opérations, l’arrosage d’eau pendant la procédure est fort conseillé dès que possible. Je ne parlerai pas ici de la stabilisation des phosphates d’uranium après leur prélèvement pour éviter leur déshydratation et leur transformation irréversible en méta- (trempage dans du paraloïd par exemple), c’est hors-sujet.

 

Exposer (confiner !) en vitrine…

 

Nous allons ici nous concentrer sur les précautions liées à l’exposition même de nos magnifiques minéraux. Et la première précaution à prendre est celle du confinement, afin de ne pas contaminer les autres avec notre passion, et l’environnement (notre domicile si nous déménageons un jour).

Les uranifères dégagent à la longue du radon. C’est une des raisons pour lesquelles je conserve tous mes spécimens dans des boites en plexiglas transparentes et fermées plus ou moins hermétiquement (boîte plastique Jousi par exemple, hélas disponibles seulement pour d’assez petits échantillons ; des boîtes bien plus grandes sont disponibles dans d’autres marques sur le net). En cas d’ouverture de ces boîtes (pour des photographies ou une inspection à la loupe), j’essaye toujours d’aérer la pièce en même temps.

…après, le radon est un gaz lourd, et il aura plus tendance à descendre immédiatement vers le plancher qu’à monter vers mes narines…

 

Ces contenants transparents ont aussi pour vocation d’éviter la dispersion de poussières, inévitables avec les magnifiques phosphates qui se déshydratent souvent malheureusement en partie malgré leur traitement et deviennent alors pulvérulents (il suffit de regarder avec une lampe à UV le nombre de petites particules fluorescentes qui tapissent le fond des boîtes, et ce malgré l’absence de manipulation ou de choc préalable…).

Deux précautions valent mieux qu’une, je recommande de n’exposer les échantillons en boîte que dans une vitrine fermée à clé (sur une étagère ouverte, un enfant pourrait venir s’en saisir, une personne mal informée comme ma femme de ménage pourrait être tentée de venir faire la poussière et disperser d’infimes particules égarées malgré toutes nos précautions).

 

Les boîtes, fait non négligeable, ont encore pour intérêt de limiter les dépôts de poussière sur les échantillons, donc de limiter les futures opérations de nettoyage (si vous êtes comme moi adeptes du grand ménage annuel -si ce n’est pas semestriel- de vos autres vitrines « non radioactives », et grand maniaques du bac à ultrasons…), et donc de réduire les manipulations.

 

Enfin, boîtes et vitrines permettent de stopper les rayonnements alphas et bêtas, pourtant très ionisants.

 

Tant que nous y sommes, il faut penser à étiqueter nos cailloux ; nous ne sommes pas éternels, et quand je disparaitrai, il n’est pas question que quiconque prenne des risques insensés à manipuler mes minéraux sans savoir ce dont il s’agit (on rejoint là le devenir de n’importe quelle collection ; un minéral sans identification ni provenance n’est plus qu’un vulgaire caillou, qui risque de finir dans une cagette au fond d’un garage ou d’une décharge) ; je me sers personnellement d’une étiquetteuse de marque Dymo, pour imprimer espèce et localité en blanc sur fond transparent (question de goût bien sûr) que je colle sur des socles en plexiglas, et le célèbre symbole radioactif « en trèfle » que tout le monde reconnait, en noir sur fond jaune et que je place sur les boîtes elles-mêmes.

 

image.thumb.png.f63a99d83218af8de56416e1dad2ce48.png

 

… limiter notre exposition…

 

Une fois nos cailloux bien installés dans nos vitrines, persiste le problème des rayonnements gammas, qu’aucune cloison hélas n’interrompt (pas même un épais mur de plomb, qui permet seulement de les atténuer). Il est évidemment hors de question d’installer chez soi une cloison plombée (c’est lourd, çà s’oxyde, ça coûte un bras, c’est laid et çà cache nos belles vitrines où l’on vient de s’embêter à exposer de jolies boîtes transparentes, et surtout pourquoi se protéger de l’uranium si c’est pour troquer un saturnisme à la place…).

Par contre, fort heureusement pour nous, l’énergie de ces fameux rayons gammas est proportionnelle à l’inverse du carré de la distance à la source ; cela signifie, pour ceux qui n’y entendent rien aux lois de la physique, que ces rayons décroissent très vite quand on s’éloigne de nos cailloux préférés.

Il faut donc limiter au maximum la durée où vous vous exposez aux rayons (enfin, pas de paranoïa non plus si vous discutez passionnément juste devant le stand d’un collectionneur dans une bourse, vous n’allez pas développer une hémopathie maligne, la dose reçue reste assez faible à côté des rayonnements usités dans le domaine de l’imagerie médicale !) et éloigner vos vitrines de votre lieu de vie, ce qui ne veut pas dire les mettre dans votre abri de jardin, mais d’éviter de les installer au milieu de votre cuisine.

A titre d’exemple, assis devant mon ordinateur, à 3 mètres de ma vitrine pleine d’uranifères (qui contient non seulement de « gentils » phosphates, vanadates, silicates, mais aussi des pechblendes massives… et pour info je ne collectionne que de « grosses » pièces dites « cabinet » ou « petit cabinet », n’étant pas fan des chiures de mouche ^^), mon compteur Geiger ne détecte plus qu’un débit de dose de 0.22 microSV/h (dose comparable à celle émise par l’environnement naturel en France) ; il faudrait donc que je passe 1000 heures, soit presque 42 jours devant mon ordinateur (heureusement que je ne suis pas branché MMORPG…) pour recevoir autant de rayonnements ionisants qu’une simple et pauvre radiographie pulmonaire (environ 0.2mSv).

 

Moralité, si vous souhaitez collectionner les uranifères, évitez de stocker vos pierres sous votre lit, sur votre bureau ou au milieu de votre pièce de vie, et investissez dans un dosimètre (compteur Geiger-Müller) afin de vérifier que vous êtes en sécurité là où vous passez du temps. Quand on visualise des chiffres, on visualise et on évite le risque !

 

…et rester raisonnable !

 

Il va de soi que la passion nous fait parfois perdre la raison, et il semble que Freud disait des collectionneurs qu’ils étaient restés au stade anal (plaisir de garder, refus d’exonérer). Il faut donc résister à l’envie d’accumuler à tout prix des kilogrammes de roches, comme Marie Curie qui stockait dans un hangar plusieurs tonnes de Pechblende provenant de Jachymov dans l’actuelle République Tchèque ; je rappelle qu’elle est morte d’une leucémie radio-induite à l’âge de 66 ans !

 

La masse d’uranium d’un échantillon d’autunite des Oudots restera ainsi assez faible : un encroutement de 2 ou 3 millimètres d’épaisseur sur un beau spécimen sur matrice ne représentera que quelques grammes de minéralisation ; deux atomes d’uranium seulement entrent dans sa formule chimique Ca(UO2)2(PO4)2•10-12H2O ; et surtout il s’agit d’uranium naturel constitué à 99,275 % de l'isotope 238 qui irradie assez peu, et seulement de 0,719 % de l'isotope 235 très fissile (je passe sur les traces d'isotope 234) ; les éléments réellement dangereux de la chaîne de désintégration de l’uranium (polonium, radium…) ne sont donc présents qu’à l’état de traces sur ce joli phosphate !

 

Ce n’est plus la même chose, et l’irradiation émise est autrement plus importante si l’on parle d’une uraninite massive (dont la formule est UO2, et qui est par ailleurs assez moche en général) ou des minéraux du thorium : thorite (de formule (Th,U)SiO4), thorianite (ThO2), monazite ((Ce,La,Nd,Th)PO4 qui peut contenir jusqu’à 12% d’oxydes de thorium)…

 

En conclusion

 

Le principal danger des uranifères est celui des poussières que l’on peut inhaler ou ingérer (surtout avec les phosphates –autunite, torbernite, uranocircite…- et les délicates et fragiles aiguilles de cristaux aciculaires –uranophane, cuprosklodowskite-). Il faut donc limiter au maximum les manipulations et se laver les mains systématiquement à leur contact.

Les dangers de l’irradiation une fois les pièces exposées correctement sont infimes en comparaison !

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Bravo, bel article !

 

Des informations qui étaient perdues dans le fil sur les minéraux uranifères et qui méritaient d'être réunies.

 

 

PS: j'aime beaucoup cette boltwoodite !

 

Pour les boites plexi, c'est possible de savoir où tu te fournis (MP si tu préfères) ? C'est assez compliqué à trouver dans des formats au delà des classiques boites jousi.

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j'ajouterais juste une remarque technique sur l'ensemble :

                         avoir un dosimetre pour contrôler l'exposition globale des vitrines et/ou stock ok !

                         Par contre pour la prospection , l'extraction et même les manipulations je préfère utiliser un scintillomètre qu'un compteur !  C'est beaucoup plus sensible et plus prècis qu'un compteur !

                         L'avantage des boites c'est la conservation des etiquettes mais, ce n'est malheureusement pas toujours suffisant : j'ai du aller expertiser deux collections d'urinfères qui se sont retrouvée en décharges faute d'étiquttes , boites etc.... l'une avait été déballées sans aucune précaution par des "déménageurs" sans aucune idée de ce qu'ils manipulaient ( les boites avaient été récupérées et elles étaient correctement étiquetées !!!!) et l'ensemble s'était retrouvé en vrac dans des caisses et déclenché le capteur de la décharge!!

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Il y a 12 heures, JLOUI a dit :

 

Pour les boites plexi, c'est possible de savoir où tu te fournis (MP si tu préfères) ? C'est assez compliqué à trouver dans des formats au delà des classiques boites jousi.

Cloche pmma, sur mesures! C'est souvent des entreprises de PLV qui réalisent  ces produits

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Il y a 17 heures, Jeando80 a dit :

Marie Curie qui stockait dans un hangar plusieurs tonnes de Pechblende provenant de Jachymov dans l’actuelle République Tchèque 

 

Tout l'article est très bien et explique parfaitement ce qu'il faut savoir... quelque soit les minéraux qu'on manipule.

( parce que ces précautions simples sont valable pour tout les minéraux...

Après tout l'Antimoine, le Plomb, l'Arsenic et pas mal d'autres éléments que nous collectons tous sont aussi dangereux que les Uranifères à leur manière )

 

Pour la petite histoire, le hangar, et le laboratoire existent encore et bizarrement, bien que cela soit localisé en proche banlieue Parisienne et abandonné depuis très longtemps...

les fans d'exploration urbaine n'ont pas visité les lieux.

Bien évidement c'est la friche industrielle la plus radioactive d'Ile de France, et personne de politique n'ose s'attaquer au problème. ( et ils font tous tout pour le cacher... je ne suis pas certain que la moitié des voisins soient au courant qu'ils côtoient un tel site )

 

Bon moi je stockes les uranifères macros dans des pots en verre ( recyclage de pot de foie gras ), non étanche ( sans le joint ), et rangé à un endroit inaccessible a un enfant dans une pièce ou on ne reste pas longtemps en règle générale ( séchoir/cellier ). ( à coté de tout les produits qui peuvent être dangereux que l'on utilise pour nettoyer nos échantillons )

pour les micros ils sont avec le reste dans les petites boites... dans les tiroirs des étagères du bureau. ( qui n'est pas la chambre ).

 

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il y a 39 minutes, Jeando80 a dit :

Pour les boîtes, j'ai répondu à JLOUI en MP, je n'osais pas faire ce qui pourrait s'apparenter à de la publicité sur le forum.

Désolé:desole:

 

il y a 38 minutes, 1GM a dit :

Pour la petite histoire, le hangar, et le laboratoire existent encore et bizarrement, bien que cela soit localisé en proche banlieue Parisienne et abandonné depuis très longtemps...

J'ai visité en 2000 c'est particulier et çà bouge un peut; https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/alerte-pollution/alertepollution-a-arcueil-les-dechets-radioactifs-oublies-du-laboratoire-de-marie-curie-inquietent-les-habitants_3084765.html

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il y a 37 minutes, trenen23 a dit :

Du coup, on en oublie d'évoquer les découvertes effectuées dans ce labo....

 

Serge

Je ne pense pas:https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/05/16/la-maison-de-marie-curie-un-temps-oubliee-toujours-radioactive_5990120_3224.html

Il est évident, comme la fait remarqué la municipalité, qu'il sera difficile d'implanté une crèche en ce lieu. Certaines choses devront être traité comme déchet, d'autres comme du patrimoine:vivelageologie:sans exonéré des responsabilités induites par la connaissance.

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Ca serait génial d'en faire un musée... Mais a mon avis ils ne pourrons pas garder les monuments historiques vu l'irradiation potentielle, le voisinage et le principe de précaution ( voir Rouen en ce moment ou plus personne ne croit en ce que disent les politiques et autres servants de l'état ) ce qui est bien dommage car ce sont des lieux réellement historique ( contrairement à certain batiments classés monument historiques uniquement pour faire plaisir.

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Le 11 octobre 2019 à 21:22, Jeando80 a dit :

, et il semble que Freud disait des collectionneurs qu’ils étaient restés au stade anal (plaisir de garder, refus d’exonérer).

Oui, il aurait dit çà pour la syllogomanie qui est clairement un trouble psychique, une forme de collectionnite aigue! Une des manifestations extreme étant le syndrome de Diogène.

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Il y a 6 heures, 1GM a dit :

Ca serait génial d'en faire un musée... Mais a mon avis ils ne pourrons pas garder les monuments historiques vu l'irradiation potentielle, le voisinage et le principe de précaution ( voir Rouen en ce moment ou plus personne ne croit en ce que disent les politiques et autres servants de l'état ) ce qui est bien dommage car ce sont des lieux réellement historique ( contrairement à certain batiments classés monument historiques uniquement pour faire plaisir.

 

Et pendant ce temps, les ukrainiens organisent des visites guidées de Prypiat...

 

https://www.getyourguide.fr/kiev-l185/-t255907/

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LA RADIOTOXICITE DES MINERAUX (minéraux qui sont potentiellement nocifs de par l'émission de radiations):
 
Les minéraux qui contiennent du Radium, de l'Uranium et/ou du Thorium sont radioactifs (par exemple, citons la radiobarite, l'uraninite, la thorianite, etc...). A noter que certains minéraux de terres rares peuvent aussi être radioactifs (de par le remplacement partiel des éléments de terres rares par du thorium, ou plus rarement de l'uranium). Voir http://www.webmineral.com/ pour une estimation de la radioactivité des minéraux au cas par cas (tout minéral classé 'fortement radioactif' ou 'très fortement radioactif' mérite assurément quelques précautions).
La radioactivité peut avoir des effets cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques. Pour le collectionneur de minéraux, le stockage de minéraux radioactifs soulève trois problèmes distincts:
-La radioactivité directe des échantillons eux-mêmes: les expositions prolongées/répétées à distance rapprochée sont potentiellement dangereuses, la limite annuelle d'exposition pour le grand public étant fixée à 1mSv/an (en plus du bruit de fond de radioactivité local)
-Les fines poussières volatiles radioactives qui se séparent des échantillons, et peuvent se retrouver en suspension dans l'air: risque d'ingestion et d'inhalation (la préoccupation la plus sérieuse restant l'inhalation qui est plus nocive encore)
-Le gaz Radon radioactif qui émane des échantillons (et les descendants du radon en suspension dans l'air): risque d'inhalation. La gaz radon est invisible, inodore et beaucoup plus lourd que l'air (ce qui fait qu'il tend à s'accumuler dans les points bas et mal ventilés). Le danger du radon est surtout lié a l'inhalation de ses produits de décomposition radioactive (appelés 'descendants du radon') qui se retrouvent en suspension dans l'air, et surtout les descendants à durée de vie courte.
 
Avertissement supplémentaire concernant les mines d'uranium souterraines abandonnées (et donc non ventilées): accumulation de poussières radioactives en suspension dans l'air et de radon (à des niveaux potentiellement dangereux). A noter que cela peut aussi concerner certaines mines qui n'étaient pas exploitées pour l'uranium mais contenant néanmoins des quantités significatives de minerai d'uranium. Lectures recommandées (en langue anglaise): 
https://www.academia.edu/21052256/Radon_Levels_in_Abandoned_Metalliferous_Mines_Devon_Southwest_England
https://www.cdc.gov/niosh/docs/88-101/88-101.pdf?id=10.26616/NIOSHPUB88101


LES MESURES DE SECURITE:

 

Mesures générales pour la manipulation de minéraux radioactifs:
 
-ne pas renifler, lécher ou ingérer des minéraux radioactifs.
-ne pas manipuler les échantillons radioactifs plus que le nécessaire, éviter les manipulation fréquentes ou prolongées. 
Dans le cas où une manipulation plus prolongée serait nécessaire, porter des gants jettables (de plus, afin de diminuer la dose de radiation reçue au niveau des mains, tâcher de manipuler les échantillons en les touchant le moins possible).
[cas particulier: certains échantillons de radiobarite peuvent être extrêmement radioactifs, pour manipuler les échantillons de radiobarite les plus 'chauds' (lesquels sont principalement de source industrielle cela-dit), porter des gants jetables en nitrile et saisir l'échantillon au moyen de pinces/forceps, et s'en tenir à un temps de manipulation absolument minimal]
-ne pas polir, broyer ni scier les échantillons radioactifs afin de ne pas générer de poussières (afin d'éviter leur ingestion ou inhalation).
-ne pas chauffer/brûler ou attaquer chimiquement les échantillons radioactifs.
-ne pas porter les mains au visage (bouche, nez, yeux) et ne pas manger/boire/fumer pendant la manipulation des échantillons.
-ne pas les manipuler à mains nues si l'on a des coupures ou égratignures sur les mains ou aux doigts.
-après la manipulation d'échantillons radioactifs, bien nettoyer la surface de travail (pour cela utiliser des serviettes en papier jettables humides et quelques gouttes de liquide-vaisselle). 
Ne pas manipuler les échantillons radioactifs sur des surfaces poreuses (comme du bois non imperméabilisé).
De plus, manipuler les échantillons sur une large feuille de papier (qui sera ensuite repliée sur elle-même puis jetée) reste une solution pratique pour éviter la dispersion de poussières radioactives (de préférence, utiliser du papier imperméable de type papier Kraft ou Benchkote).
-après avoir terminé, se laver immédiatement les mains (utiliser du savon), et ce même si l'on avait porté des gants pendant les manipulations.

 

Mesures générales pour le stockage de minéraux radioactifs:
 
-conserver les échantillons radioactifs hors de portée des jeunes enfants (qui tendent à porter les choses a la bouche).
-conserver les échantillons radioactifs à l'écart de la nourriture, de la cuisine et de la salle a manger.
-les échantillons radioactifs dégagent du gaz radon radioactif et doivent donc être stockés dans un lieu bien ventilé (donc pas dans une cave confinée).
-éviter les expositions prolongées à distance rapprochée, donc ne pas stocker les échantillons radioactifs dans les pièces ou vous passez le plus de temps (donc pas dans une chambre à coucher, ni dans votre salon, ni dans votre bureau de travail quotidien).
-conserver chaque échantillon dans une boite individuelle étanche en plastique transparent permettrait avantageusement de confiner les poussières radioactives. Alors, lorsque l'on aura besoin de manipuler l'échantillon lui-même, il sera d'abord recommandé d'ouvrir ladite boite dans un lieu bien ventilé (idéalement en extérieur) et de la laisser s'aérer ainsi pendant un bon moment (idéalement pendant au moins une heure).
A noter que les espèces micacées (autunite, torbernite, uranocircite, zeunerite...) génèrent facilement des poussières.
-dès lors que les échantillons ne sont pas confinés dans des boites closes, on les placera dans un plateau lorsque l'on souhaitera les transporter ailleurs (afin de ne pas semer de poussières radioactives sur son trajet).
-mentionner la nature radioactive de l'échantillon sur l'étiquette qui lui est associée.
-respecter les limites d'exposition: la limite annuelle d'exposition pour le grand public étant fixée a 1mSv/an (en plus du bruit de fond de radioactivité ambiante local). Se conformer aux limites d'exposition implique de stocker des quantités limitées de minéraux radioactifs, et d'évaluer le temps d'exposition à une distance donnée.

 

Mesures plus spécifiques à la constitution d'une collection de minéraux radioactif (ce qui, du fait du nombre des échantillons conservés, exige des mesures plus contraignantes):
 
-notons tout d'abord que collectionner de petits échantillons (micromounts, thumbnails) reste l'alternative la plus pratique si l'on souhaite se constituer une collection de minéraux radioactifs (en effet, plus les quantités seront petites moins il y aura de radiations).
Mais utiliser un microscope plutôt qu'une petite loupe pour l'observation des échantillons (afin de minimiser l'exposition des yeux au radiations)
-se procurer un dosimètre afin de s'assurer que l'on excède pas la limite annuelle d'exposition (tester dans la pièce de stockage, ainsi que dans les pièces adjacentes puisque les rayonnements gamma peuvent traverser les murs/planchers/plafonds). Si l'on approche de la limite, alors on envisagera la mise en place de blindage au plomb.
-le principe du blindage: le revêtement intérieur de la vitrine (ou du meuble de rangement) devra être constitué soit de contreplaqué de 2,5cm d'épaisseur, soit de plexiglas (aka PMMA) de 1cm d'épaisseur (ce qui absorbera l'essentiel des particules bêta avant qu'elles n'atteignent la couche de plomb, ce qui est important afin de limiter les radiations de freinage, sans quoi les radiations au sortir de la vitrine pourraient être plus importantes qu'en l'absence de plomb). La couche de plomb (d'épaisseur 6mm) sera placée en sandwich entre le revêtement intérieur en contreplaqué/plexiglas et l'armature externe de la vitrine. Toutes les surfaces en bois doivent impérativement être imperméabilisées (utiliser un vernis brillant de type vernis pour plancher ou pour voilier, ou peinture automobile).
-pour les vitrines d'exposition, on pourra envisager en façade une vitre en verre plombé anti-radiation (à noter que les équivalences plomb pour du verre plombé de 7mm et de 14mm d'épaisseur sont généralement de environ 1,5 et 3mm de feuille de plomb, respectivement). 
Idéalement, les échantillons devront être positionnés à au moins 10cm de la vitre.
-une vitrine (ou meuble de rangement) étanche évitera avantageusement la contamination de la pièce et du reste de l'habitation par les poussières radioactives et le radon. Idéalement, une vitrine (ou meuble) étanche sera équipée d'un système de ventilation extérieure (c'est à dire, ventilée vers l'extérieur du bâtiment), de façon à éviter l'accumulation de radon à l'intérieur du meuble/vitrine clos.
-à défaut de système de ventilation intégré à la vitrine (ou au meuble de rangement), à chaque fois que l'on souhaitera réorganiser son contenu, il faudra tout d'abord ouvrir la vitrine (ou le meuble de rangement) en grand et la laisser s'aérer ainsi durant 3 heures (afin de laisser se décomposer les descendants du radon à durée de vie courte).
-la pièce de stockage (ou sont conservés les échantillons radioactifs) doit être maintenue propre et très bien ventilée (afin d'éviter l'accumulation de poussières radioactives et de radon). En plus de l'ouverture régulière des fenêtres, la présence d'aérations permanentes dans la pièce est souhaitable (a noter que dans le cas d'une cave, la ventilation devra de plus être assistée par une extraction d'air active située au niveau du sol, puisque le radon est beaucoup plus lourd que l'air et tend à rester au sol).
-idéalement, dans la pièce de stockage, il serait préférable d'éviter les surfaces poreuses ou fibreuses qui ont tendance à retenir la poussière (telles que la moquette, les meubles tapissés, le bois non imperméabilisé, etc.), de façon à ce que la pièce puisse être facilement nettoyée (par exemple, on pourra envisager du lino ou du vinyle pour le sol, etc.)
-on pourra également envisager l'installation d'un détecteur de radon (a environ 1m du sol) dans la pièce de stockage. Idéalement, la concentration en radon au sein d'une habitation devrait rester inférieure à 150 Bq/m3.
-ne jamais fumer dans la pièce de stockage (les particules de fumée collectent et concentrent les descendants du radon).
-il est déconseillé aux femmes enceintes de s'attarder dans la pièce de stockage.

 

Mesures pour le trimage des échantillons:
 
-Si l'on doit procéder au "trimage" d'un échantillon (c'est à dire que l'on souhaite le travailler pour en réduire la taille), il faudra procéder dans un lieu bien ventilé, en gardant les échantillons et les outils en permanence confinés à l'intérieur d'un grand sac en plastique transparent de forte épaisseur (de façon à eviter la dispersion des poussières et des fragments), installé sur une surface de travail imperméable (non poreuse). 
-On utilisera des outils qui produisent le moins de poussière possible (c'est à dire utiliser le moins possible le marteau, et surtout pas de découpe par sciage a sec, préférer l'utilisation d'un 'trimmer').
-Porter un masque anti-poussière jettable (à filtre HEPA, classé P100 ou au moins FFP3) et des gants jetables (idéalement, une blouse de protection jetable et des surchaussures jetables sont également conseillées, afin d'éviter de contaminer ses vêtements avec des poussières radioactives).
-Une fois les opérations de trimage terminées, les outils devront êtres rincés, et le sac devra etre scellé hermétiquement (utiliser du ruban adhésif) et placé dans un deuxième sac qui sera à son tour hermétiquement scellé puis jeté (ce système de double-sac vise à limiter le risque de fuites).
-Nettoyer également la surface de travail (utiliser des serviettes en papier jetables humides et quelques gouttes de liquide-vaisselle) et le sol tout autour de celle-ci.
-Enfin, se laver les mains, les avant-bras, et le visage (néanmoins, dès lors qu'une contamination par les poussières est envisageable, il est plutôt recommandé de mettre ses vêtement à laver, puis de prendre une douche, incluant un shampoing des cheveux).

 

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  Etant issu du milieux professionnel , ce dernier texte est un dérivé de préconisations industrielles de manipulation de materiaux radio actifs de synthese et enrichis !!  Donc  complétement décalés ( peut être plus ou moins valables sur certains échantillons de mines africaines manipulés par lots de 500kg 1tone !!!)

   Dans le même contexte :

                      -la préparation d'échantillons de roches/mineraux est dangereux et meritent des précautions

                                   en effet les  echantillons contiennent une part importante de silice libre , tres dangereuse pour la santé ! il est impératif de ne le faire que sous hotte aspirant ou avec des masques à poussière au moins fpp2  , passage à la douche au final ;

                        -la préparation si elle se fait avec du materiel comme trimmer , disqueuse etc...entraine des normes de sécurité que ce soit au niveau electrique que mécanique ( volets de protection , gants au moins EN388 , tablier cuir conseillé ..... 

                        -evidemment chaussures à coques obligatoires  ainsi que des lunettes de protection norme en166 classe 2 au moins

                        -protections auditives indispensables

             

                   en synthese : ne le faites pas vous même et adressez vous à des spécialistes (si vous en trouvez...pas trop en europe)  !!!!!

                       

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Citation

Etant issu du milieux professionnel , ce dernier texte est un dérivé de préconisations industrielles de manipulation de materiaux radio actifs de synthese et enrichis !!  Donc  complétement décalés

 

Il faut garder a l'esprit que l'on ne veut eviter que trois choses: une exposition rapprochée à la source des rayonnements sur le long terme (un dosimetre nous permettra de verifier ce qu'il en est), l'exposition aux poussieres minerales (et de fait leur dissemination dans l'habitat), et l'exposition au radon (et de fait son accumulation dans l'habitat, et notemment l'accumulation de ses descendants par les poussieres environnementales). 

Et c'est precisemment ce a quoi visent les preconisations qui precedent, et qui se retrouvent dans l'article 'Here be dragons' de Alysson Rowan, qui est a la fois qualifiée professionnellement en radioprotection et une collectionneur de mineraux, et dont l'article aborde specifiquement le cas d'une collection de mineraux radioactifs.

Les mesures de securité evoquées sont evidemment  à apprecier en fonction des cas (et particulierement des quantités d'echantillons radioactifs en presence). Par exemple, un blindage n'est necessaire QUE si le dosimetre nous indique que l'on excede les limites d'exposition preconisées.

J'ajouterai que la majorité de ces preconisations sont extremement simples a respecter puisqu'il s'agit essentiellement de choses a ne PAS faire plutot que de choses a faire.

 

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