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Minico

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Messages posté(e)s par Minico

  1. J'ai lu l'intervention de del Rosso sur Eruption. Il ne me semble pas aussi catastrophiste que certains le pensent. Certes, il dit bien qu'il faudrait sans doute revoir l'historique du secteur du Pavin, le déroulement des éruptions passées..., mais il ne dit tout de même pas qu'il y a un risque imminent, comme une éventuelle éruption. De surcroit, des études ont l'air de se poursuivre...Alors, avant qu'il y ait des travaux scientifiques complets, je pense qu'il va falloir attendre un moment...:)

  2. Lu dans la Montagne de ce matin. A lire !:)

    La légende prétend que la ville de Besse aurait été engloutie par le Lac Pavin. Deux chercheurs pensent que le mythe pourrait s'appuyer sur des faits réels.

    « Ici, on naît au milieu des lacs et des montagnes. On respecte la nature. Je veux dire... On la craint. » Yves parle d'une voix basse, comme s'il redoutait que le lac Pavin l'entende. Depuis des années, il guide les randonneurs autour des eaux sombres du site. Il a beau connaître le parcours comme sa poche, il sait qu'il ne percera jamais son mystère.

    Depuis l'enfance, les vieux du coin lui racontent des histoires effrayantes sur son compte: portes de l'enfer, larmes du diable... On dit même qu'il aurait englouti la ville de Besse, comme jadis l'Atlantide.

    « Dans toutes les légendes, il y a une part de vérité », assure-t-on au village.

    Catastrophe

    C'est aussi ce que pensent deux chercheurs, Thierry del Rosso, hydrogéologue, et Pierre Lavina, docteur en volcanologie. Pour eux, il est arrivé une catastrophe au Moyen Age, ici. « Autour de 1250, une montée des eaux du Pavin aurait ennoyé la ville », selon Thierry del Rosso, emportant avec elle des maisons et leurs occupants, ce qui expliquerait pourquoi la plupart des édifices de Besse ont été bâtis après cette époque.

    Les livres d'histoire n'en disent rien. « Il y a un trou noir dans les archives avant 1270, note l'archéologue Dominique Allios. On sait juste que des centaines de villages en Auvergne ont disparu au Moyen-âge pour des raisons inconnues ». Conflit ? Épidémies? Catastrophes naturelles ? Les hypothèses varient.

    Des ossements découverts

    A Besse, seules les exampla - de courtes fables en occitan - semblent témoigner d'une sorte de déchainement des éléments, dans le passé. Elles évoquent des « choses rougeoyantes » , « des arbres calcinés » , « un ciel couvert de cendre ».

    « Ma conviction, c'est que les textes décrivent une éruption » assure Thierry del Rosso. Et c'est cette éruption qui pourrait avoir provoqué la montée des eaux.

    L'Histoire en aurait laissé des traces. Ces coulées de boue en amont de Besse. Ces ossements d'hommes et d'animaux, ces céramiques retrouvés au même endroit et que les experts ont datés au XIIIe siècle. Les ponts de Saint-Floret et de Saurier protégés par une statue de la Vierge, comme une superstition pour éloigner le danger aquatique. Les avantages rares en matière d'impôt, de commerce que les seigneurs de la Tour d'Auvergne accordèrent à ceux qui s'installaient autour du Lac Pavin, en 1270. Comme un agent immobilier ferait un prix d'or pour une maison élevée sur un champ de mines.

    Le doute des scientifiques

    « Beau scénario mais pas de preuve tangible » contredit Pierre Boivin, chercheur au Laboratoire Magmas et Volcans de Clermont-Ferrand. « Les ossements découverts ne sont peut-être que les vestiges d'un ancien cimetière ou d'une fosse ». Quant aux coulées de boue, difficile de les dater. Les scientifiques doutent, les historiens aussi. « A la fin du XIIIe siècle, Besse était une ville de foire très prospère car située sur la route de la transhumance estivale » observe Josianne Teyssot, enseignante à la faculte d'Histoire clermontoise. Est-il possible qu'elle ait connu une telle activité après une catastrophe?

    Les recherches se poursuivent. Mais sans archive, la vérité historique risque d'être aussi obscure que le fond du lac.

  3. Personnellement, je n'ai pas pris ça pour une réalité historique. Il faut arrêter de tout prendre au premier degré. Après, il faut savoir faire la part des choses...

    Mais bon, c'est vrai que vu de Paris, les auvergnats ne sont que des plouques qui ne connaissent rien et croient en de vieilles légendes idiotes relevant de la superstition populaire. Ton ton péremptoire est tout de même pour le moins agaçant.

  4. En ce moment, je m'amuse à récolter des légendes concernant le Pavin, à droite, à gauche. Sur Ebay, j'ai pu trouver une carte postale parlant de la fameuse légende (enfin, une des nombreuses variantes). La voici :

    "En ces temps là où les filles offraient leur beauté nue en folies bacchanales aux lurons du village, Dieu rougit de colère et fracassa la terre d'un tonnerre vengeur qui engloutit la ville, et les belles, et leurs jeux dans un gouffre effroyable né de l'apocalypse.

    Au matin, le silence faisait place à la Mort. Le ciel voilé de cendres était de couleur de deuil. A la place du feu, au fond du gouffre, un lac.

    Mais la légende assure qu'aujourd'hui encore, il suffit d'une pierre jetée au fond de l'eau pour en troubler la paix, pour déchaîner d'affreux orages, d'où le nom de Pavin, du latin "Pavens" (épouvantable). "

    Henri Pourrat rapporte également une autre légende sur le Pavin. Je vous conseille de lire, pour ceci, "Légendes d'Auvergne", aux éditions de Borée, de la page 85 à 88... Décidément, la fameuse ville engloutie et l'épouvantable lac ont fait couler beaucoup d'encre....

  5. "Sur la rive occidentale du Rhin, entre Coblence et Bonn, à environ huit kilomètres au Sud-Est de la ville d'Andernach, se situe le Laacher See, un volcan allemand, dans la région de l'Eifel. Le volcanisme s'y est manifesté au quaternaire, entre -70.000 et -11.000 ans, pendant la principale phase de surrection du massif rhénan.

    Les volcans de cette région avaient une dynamique éruptive de type explosif, avec parfois des processus phréatomagmatiques.

    Les éruptions les plus anciennes étaient basaltiques. Elles ont été constituées de projections et de coulées. Ces dépôts ont une extension limitée. Les volcans ainsi érigés sont des stratovolcans. Les éruptions les plus récentes, comme celles du Laacher See, la dernière en date, -11.000 ans, éjectant entre 5 et 6 kilomètres cube de magma, furent phonolitiques.

    Actuellement, la caldeira issue de cette éruption est occupée par un lac de cratère de 3,5 kilomètres carrés et d'une profondeur de 55 mètres, le lac de Laach ou Laacher See.

    Sur la rive orientale du Lac, une manifestation de l'activité volcanique y est toujours présente. Une émanation de gaz d'origine mantellique, essentiellement du gaz carbonique, du soufre et du méthane est visible dans le lac grâce à la présence d'eau mais elle existe aussi dans l'atmosphère.

    Les différentes phases éruptives du Laacher See se sont traduites par le débourrage du conduit au moment de la rencontre entre le magma et l'aquifère. Un panache ascendant de cendres et de gaz, éruption de type plinien, s'est formé et s'est élevé à plus de 30 kilomètres d'altitude, panache de téphras à l'origine des dépôts granoclassés et d'un anneau de tufs présent autour du lac. Des nuées ardentes ont, ensuite, entrainé des coulées pyroclastiques et, par concentration des éléments, des déferlantes.

    Eruption d'origine explosive, les pluies ont, lors, suivi, lessivant toute la zone, formant de nombreux lahars, ou rivières de boue, ainsi qu'un grand lac sur le Rhin à la suite d'un barrage formé par les pierres ponces.

    Ce jour, 11 Avril 2010, à 11 h 16 Temps Universel, 13 h 16 Heure locale, un séisme de magnitude moyenne, 3.2 sur l'échelle de Richter, localisé latitude 50.40° Nord et longitude 07.25° Est, d'hypocentre 5 kilomètres de profondeur a frappé cette région volcanique. Son épicentre se situe sur les bords même de la caldeira du Laacher See, à 3 kilomètres au Nord-Est de Bell, à 8 kilomètres au Nord de Mayen et à 25 kilomètres à l'Ouest de Koblenz.

    La faiblesse de la magnitude, certes ressentie, n'a pas causé des dommages.

    A l'heure actuelle, le dégagement de gaz carbonique s'est intensifié montrant que l'activité de ce volcan est bien présente et que le séisme est d'origine volcanique. Une prochaine éruption n'est pas à exclure. Mais le volcan préviendra par d'autres tremblements de terre et une augmentation notoire du dégazage…"

    Source : 20 minutes

  6. Je suis tombé sur un document du Ministère de l'Ecologie, de l'Environnement et du développement Durable. Selon ce dernier, les séismes de 1490 et 1477 étaient de VIII sur l'échelle de Mercalli, soit d'une magnitude 7 sur l'échelle de Richter, ce qui n'est déjà pas mal. Je persiste et signe : un tel séisme, s'il devait se reproduire de nos jours, auraient des conséquences catastrophiques en Auvergne !

    Je pense que le conférencier a du se mélanger les pinceaux entre échelle de Mercalli et échelle de Richter !

    Concernant le fameux château : je ne vois pas bien où il pouvait être sur la roche effectivement. Sans doute doit il y avoir des archives attestant de sa présence et de son emplacement. Le fait qu'il soit transformé en carrière une fois les anglais boutés hors de France n'est pas improbable, d'où le fait que l'on ne trouverait plus aucune trace de ses pierres.....Enfin, n'oublions pas qu'il s'agirait de restes du château en cette fin du XVème siècle... Qu'en restait il donc réellement au moment des séismes ?

  7. Je suis allé à la conférence de la Société d'Histoire Naturelle d'Auvergne mardi dernier, et dont le thème était la Banne d'Ordanche. Selon le conférencier, s'il n'en reste plus trace, c'est tout simplement car les paysans du coin l'ont utilisés comme carrière par la suite, afin de construire ou d'agrandir des bâtiments, chose qui se faisait beaucoup à l'époque quand les châteaux tombaient en ruine. J'ai également un exemple de ce genre en Lozère, avec le Truc de Peyre (qui est d'ailleurs le reste très érodé d'une ancienne cheminée volcanique)...

    Au demeurant, et j'ai été très surpris par un élèment. Le conférencier a dit que les séismes de la fin du XV ème étaient proches de 9 sur l'échelle de Richter... de quoi faire effondrer une partie de la roche Sanadoire sur laquelle reposait le château...Ceci me semble vraiment très violent quand même... Je n'ose imaginer les scènes cataclysmiques si ceci devait se reproduire aujourd'hui, alors que l'urbanisation dans le département du Puy-de-Dôme s'est très fortement densifiée dans la plaine de la Limagne...

  8. Je pense que l'on devrait également s'intéresser aux risques sismiques dans le secteur de la Limagne. N'oublions que deux séismes majeurs et particulièrement violents ont ébranlé l'Auvergne en 1477 et 1490. L'épicentre était situé entre Clermont et Riom. De nombreux bâtiments en souffrirent : les églises romanes encore debout ainsi que la cathédrale de Clermont-Ferrand le démontrent. On raconte même que les restes de la forteresse anglaise de la Roche Sanadoire furent totalement détruits par les dits séismes, alors que la roche se serait en partie effondrée...

    A priori, il n'est pas exclu qu'un tel séisme ne se reproduise pas un jour, et peut être même au cours de ce siècle... A surveiller donc l'évolution du bassin d'effondrement de la Limagne... qui n'a pas encore fini de bouger !

  9. Certes, mais ceci ne veut pas dire qu'il n' y aura pas un jour ou l'autre un reprise de l'activité volcanique dans la région, et ce d'autant plus que les derniers volcans a être entrés en éruption de la région ont moins de 10000 ans, et que le volcanisme du Massif-Central a connu de longues, très longues périodes de repos, avant de se renflammer de temps à autres.

  10. La couleur foncée allant vers le noir est la couleur du bitume, tandis que la couleur blanche n'est en fait rien d'autre que du souffre. Le bâton, quant à lui, est posé là bien avant que je prenne la photo. Il faut savoir qu'à cet endroit, le bitume atteint allègrement une quarantaine de centimètres, alors qu'il remonterait, si je ne me trompe, des entrailles de la Terre avec une eau minérale très salée par une ancienne cheminée volcanique. Cette source a un débit très faible : un litre de bitume par jour s'en écoule, selon des estimations faites au XVIIIème siècle. Sans aucun doute un phénomène exceptionnel en France.

    Une chose que je n'ai pas pu mettre sur ce forum : l'odeur nauséabonde des lieux, et le gloup gloup des bulles qui éclatent à la surface de la source.

    Pour plus de renseignements, vous pouvez consulter le site Internet de l'ENS de Lyon.

  11. A Volterev et Fossile 47 : j'ai retrouvé ceci sur le net, des travaux datant de 1910, et signalant une anomalie thermique sous le sol de la Limagne (14 mètres au lieu de 33 en temps normal). Sans doute que ces informations ne sont plus de mises aujourd'hui.

    Je suis allé voir aujourd'hui une curiosité géologique que je ne connaissais pas sur la commune de Clermont : la source et le ruisseau bitumeux du mini volcan du Puy de la Poix. L'endroit est laissé à l'abandon et n'est pas mis en valeur, entouré d'un aéroport, d'une autoroute, d'une départementale et de terres agricoles, alors qu'il sert de repère aux amoureux, malgré l'odeur très forte d'œufs pourris liée à l'hydrogène sulfurée ! :siffler: . En voici quelques photos :

    Puy-de-Poix-gisement-bitumeux-2.jpg

    puy-de-poix-5.jpg

    puy-de-poix-4.jpg

  12. La Montagne de ce matin revient sur la Grotte du Chien, où se trouve une mofette dégageant du dioxyde de carbone. On y apprend que ce type de dégagement gazeux ne serait pas unique sur Royat et Chamalières, et que l'on en trouve dans les grottes rouges creusées dans la coulée de lave du Puy de Gravenoire en amont de la fameuse grotte du Chien ainsi que .... dans les sous-sols de la mairie de Chamalières ! Achtung ! Les Giscard vivent sur un terrain dangereux ! :clown:

    PS : Il est à noter une spécificité concernant les caves de Clermont-Ferrand dans son centre historique : ces dernières présentent toutes une ouverture donnant sur la rue au niveau du sol. J'avais cru comprendre que ceci était lié à la présence de gazs en sous-sol... qui seraien excellents au demeurant pour faire vieillir du bon vin et affiner du fromage ...Ne sont-ce que des ragots où avez-vous plus de renseignements concernant cette étrangeté ?

  13. Dommage que je n'ai pu aller à la ballade organisée durant le colloque de mai dernier. Les braves visiteurs ont parait il pu voir les mofettes en question. De surcroit, il n'y en aurait pas que deux ou trois , mais un nombre bien plus important, dans une région assez vaste.

    Par contre, je me pose une question. S'il y a eu une activité volcanique au cours du dernier millénaire, ne serait-il pas judicieux d'organiser des fouilles archéologiques qui pourraient corroborer ou imputer les arguments de Del Rosso et Lavina ? Car si l'ancien village de Besse ou d' anciens vestiges archéologiques au bord de la Couze Pavin auraient été engloutis, il doit bien en rester des vestiges quelque part, dans des coulées de boue ou autres.

  14. Fossile 47, dans son papier du 17 mai dernier, donne un compte rendu exhaustif sur le colloque concernant le Pavin. Restent à savoir si del Rosso et Lavina ne seraient pas des "mythos", d'où le fait que j'utilise le conditionnel dans mon dernier post, car leur thèse n'est absolument pas accréditée pas la plupart de leurs pairs. En tout cas, le débat reste ouvert.

    Des photos des fameuses émanations sur ce lien : DDEA Puy-de-Dôme

  15. Je reviens sur le dossier de la Galipote juin 2009 concernant le secteur du Pavin.

    Nous apprenons ainsi que la société Ingé-Conseil a été mandatée en 2004 par le Parc Naturel Régional des Volcans d'Auvergne afin de connaître les origines des eaux du lac Pavin, car, si ce dernier était très étudié par les biologistes, l'origine de ses eaux demeuraient peu connues. Cette étude a été commandée par ledit parc suite à la canicule de l'été 2003, alors que le lac Pavin, en raison de la température anormalement élevée de son eau sur les 12 premiers mètres de profondeur, connaissait un début d'eutrophisation liée à l'apparition d'algues bleues, à forte toxicité, ce qui laissait supposer que le lac était alimenté par plusieurs sources et non une seule comme on le pensait auparavant.

    Par ailleurs, le choix de la société Ingé-Conseil n'est pas le fait du hasard, cette dernière travaillant depuis 2000 pour le compte du BRGM afin de procéder à la réalisation de relevés sur le Pavin et ses alentours.

    C'est à partir de là que Thierry del Rosso et Pierre Lavina allaient faire de biens étranges découvertes.

    Ainsi, leurs observations laissent penser que le lac initial faisait 130 mètres de profondeur et une capacité deux fois supérieure à celle d'aujourd'hui.Pour atteindre son niveau actuel, le lac aurait débordé plusieurs fois. Des débordements qui auraient provoqués de véritables raz de marée, en laissant des coulées de boue. Le dernier débordement aurait eut lieu entre le XII et le XIII èmes siècles de notre ère. Ainsi, une coulée de boue située à quatre kilomètres en aval du site accréditerait leur hypothèse, et ce d'autant plus que des ossements humains auraient été retrouvés. Par ailleurs, la lame d'eau précédant cet événement aurait fait de 10 à 20 mètres de haut, ce qui aurait englouti l'ancien village de Besse. D'autres preuves archéologiques pourraient accréditer leur thèse, comme le fait qu'aucun monument, en bordure de la Couze, ne soit antérieur au XIVème siècle.

    Durant cette période du Moyen-Age, le secteur du Pavin aurait fait l'objet d'un renouveau d'activité volcanique, aux alentours de 1250. Ainsi, une vingtaine de petites buttes volcaniques ont été détectées à un kilomètre environ au sud du Puy Montchal. Leurs cratères auraient laissé échapper soit des geysers, soit des matériaux volcaniques, lors d'éruptions stromboliennes. Des restes de végétaux carbonisés ont ainsi permis de dater ces événements, situés soit voici 2600 ans, soit 730 ans. Par ailleurs, des écrits anciens feraient ainsi référence à des "arbres calcinés", à des "choses rougeoyantes"...

    Pour les deux inventeurs de ces découvertes, la répétition des événements de volcanisme actif fait classer cette zone parmi les volcans polygéniques. Le groupe Pavin aurait connu son premier épisode actif il y a environ 12000 ans , avec un regain d'activité particulièrement important qui a configuré le paysage actuel il y a 6 à 7000 ans. Les derniers épisodes éruptifs ayant eut lieu il y a 2600 ans et 730 ans. S'agit-il de l'apparition d'un nouveau strato-volcan en Auvergne ? Pour eux, il s'agirait plutôt d'une émanation décentralisée soit du strato-volcan du Cézallier, ou, plus vraisemblablement, celui des Monts-Dore, dont le réservoir magmatique se situerait a à peine quinze kilomètres de profondeur à l'aplomb du volcan. Le groupe du Pavin, dont le réservoir magmatique aurait été localisé à environ cinq kilomètres de profondeur, n'appartiendrait donc pas à la Chaîne des Puys.

    Enfin, le groupe du Pavin, toujours à leurs dires, connaitrait une revitalisation de son volcanisme. Ainsi, en l'espace de quatre ans, ils auraient relevé une recrudescence des mofettes dans un périmètre d'une quarantaine de kilomètres carré. Émanations gazeuses qu'ils n'auraient pas relevé entre 2000 et 2005. De surcroît, en avril-mai 2008, des micro-séismes de 1 sur l'échelle de Richter avec de fortes vibrations ont été ressenties vers les 250 à 300 mètres de profondeur.

    Par ailleurs, nos deux acolytes ont étudié les superstitions et légendes locales. Il apparait, entre autre, que le Lac Pavin est souvent lié à l'image du Diable, alors qu'une légende parle de Besse l'engloutie à cause des mauvaises mœurs de ses habitants. Ces légendes seraient sans doute liées à la description d'événements volcaniques que nos anciens ne pouvaient décrire de manière scientifique.

    Cependant, de telles hypothèses ne plaisent pas à tout le monde. Le rédacteur de la Galipote rapporte ainsi que lors du colloque organisé les 15 et 16 mai derniers, une bonne dizaine de scientifiques, lors de la ballade guidée par Pierre Lavina, faisaient plus que de tempérer les propos de ce dernier. Pierre Boivin, de l'Université Clermont II Blaise Pascal, en était carrément le contradicteur. Alors qui croire ? T. Del Rosso et Pierre Lavina, soutenus par une partie de la communauté scientifique, ou leurs contradicteurs ? Laissons le lac Pavin et ses collègues répondre à leur place...

  16. D'où l'importance d'attendre le colloque de mai prochain. Le CNRS en tout cas parle bien d'une source d'approvisionnement mantellique concernant les gaz se trouvant dans les profondeurs du Pavin , en plus des gaz dissous liés à la décomposition de matériaux organiques, dans un documentaire que j'avais pu trouver... Cependant, ceci ne présage pas, a mon avis, d'une éruption volcanique à court terme ou d'une remontée de magma à la surface...

  17. A Pierre Rock : Une journée du colloque est ouverte au grand public, afin qu'il puisse être tenu au courant des risques naturels en Auvergne et dans le secteur du Pavin en particulier, la 16 mai prochain, autrement dit le dernier jour du colloque qui s'étale quant à lui sur trois jours.

    A Fossile 47 : selon certains spécialistes en sismologie, un séisme supérieur à 5 sur l'échelle de Richter devrait toucher le secteur de la Limagne au cours de ce siècle. Ce genre de séisme arrive dans cette région environ tous les 2 à 300 ans d'intervalle. Plus l'espace temps entre deux séismes (le dernier a eut lieu au cours du XVIII ème siècle) de cette importance est longue, plus la faille de la Limagne se recharge, et plus le prochain séisme risque d'être violent. Cependant, de là à dire que ceci réactiverait le volcanisme en Auvergne, il n'y a qu'un pas.... D'autres régions, comme la plaine d'Alsace, sont aussi concernées par ce genre de phénomène.

  18. Pour ceux que ça intéresse, le CNRS vient de sortir un documentaire tout beau tout neuf sur le lac Pavin. En voici le lien : http://videotheque.cnrs.fr/index.php?urlac...amp;id_doc=1896.

    En voici le résumé : "Le lac Pavin est le plus jeune lac de cratère de France métropolitaine (6000 ans). Son origine volcanique lui confère une forme très creuse, qui est en grande partie responsable d'une particularité unique en France: les eaux profondes du lac ne se mélangent jamais avec les eaux superficielles.

    Une équipe pluridisciplinaire de scientifiques présente le résultat de plusieurs années de recherche. L'étude explique l'origine et la formation du lac, et dresse son bilan hydrique. Le fonctionnement biologique d'un lac et les phénomènes de mélanges sont illustrés et comparés au cas particulier du lac Pavin. L'étude géochimique et hydrobiologique établit la compartimentation chimique du lac.

    L'influence du volcanisme régional, encore actif, explique la richesse en gaz carbonique dissout des eaux profondes. L'éventualité d'une menace de déclenchement d'éruption gazeuse est attentivement examinée."

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