Aller au contenu
Géoforum est un forum de géologie, minéralogie, paléontologie, volcanologie et, plus généralement, un site dédié aux Sciences de la Terre et au patrimoine géologique. Les discussions s'organisent dans des espaces spécifiques, il existe un forum géologie, un forum minéraux, un forum fossiles, un forum volcans, etc. Une galerie de photos de minéraux ou de roches, de photos de fossiles, ou encore de sites géologiques ou de volcans permet de partager des albums. Il est possible de publier des offres d'emploi de géologue, ou des demandes d'emploi ou stage de géologues. Venez poser vos questions, partager vos connaissances, vivre votre passion !

Quelques-uns des principaux sujets de Géoforum

Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2024, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

smoky

Membre
  • Compteur de contenus

    1536
  • Inscription

  • Dernière visite

Messages posté(e)s par smoky

  1. Je ne suis pas sûr qu'il soit trop tard. Sinon à quoi sert l'enquête publique ?

    La loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 - art. 236 a modifié l'article L123-1 du code de l'environnement : "L'enquête publique a pour objet d'assurer l'information et la participation du public ainsi que la prise en compte des intérêts des tiers lors de l'élaboration des décisions susceptibles d'affecter l'environnement."

    L'enquête publique vise donc désormais à :

    • informer le public ;
    • recueillir, sur la base d'une présentation argumentée des enjeux et parfois d'une étude d'impact, ses avis, suggestions et éventuelles contre-propositions ;
    • prendre en compte les intérêts des tiers ;
    • élargir les éléments nécessaires à l’information du décideur et des autorités compétentes avant toute prise de décision

    D'accord c'est limite mais pas trop tard

    Tu dis que l'étude paysagère est correcte mais l'as tu ? Si oui je veux bien la voir.

  2. Évidemment, s'il est conclu, à l'issue de l'étude que le patrimoine géologique et minéralogique est menacé, et si cette valeur patrimoniale en est véritablement une aux yeux de l'administration, alors vous aurez peut être la chance de voir annuler l'autorisation de carrière. Mais il ne suffit pas de dire, il faut prouver avec les outils et la forme imposée par l'administration.

    Le hic dans tout ça, c'est qu'autant le patrimoine biologique est enfin reconnu en tant que tel aux yeux de l'administration, autant le patrimoine géologique (par défaut de lobbying) passe totalement inaperçu, sauf associé à un paysage géo-morphologique majeur. Urdach s'il aboutissait pourrait peut être faire Jurice Prudence. Il faudrait toutefois se renseigner s'il n'a pas déjà exister des cas similaires.

  3. OK

    Araucaria Bernieri pousse beaucoup plus rapidement que Retrophyllum minus mais tout dépend des sols en place. S'ils ne sont pas trop dégradés on peut avoir des belles pouces pluricentimétriques et jusqu'à 30 cm voire plus en culture. Mais ce foutu Retrophyllum ne peut vivre que dans les eaux déminéralisées des ultrabasiques, si trop de sels minéraux il meurt. Personne n'a jamais réussi à le cultiver.

    Pour revenir aux albitites, je comprends maintenant mieux vos craintes... mais quelle est le pendage et la profondeur de ces albitites. Si elles s'ancrent à un profondeur supérieure au creusement de la carrière. le problème est mineur. Il suffit que dans la réhabilitation en tienne compte de conserver des affleurements de ces roches et le tour et joué, le patrimoine sera conservé.

    Si la profondeur de ces albitites n'est pas suffisante leur conservation se pose. Si ce sont les plus grosses et les plus "spéciales" elle sont une valeur patrimoniale en temps que tel.

    Je vois deux approches:

    1- Créer un dossier avec une ou plusieurs images de synthèse de la carrière pour mettre en valeur que la question paysagère du dossier a été bâclée (mais faut bien vérifier que c'est bien le cas, avez vous tous les documents en main).

    2- Mettre en avant la singularité géologique du site, en expliquant qu'il y a menace potentielle, mais que pour l'évaluer, il faut faire des études complémentaires, notamment cartographier les dykes et étudier leur ancrage en profondeur. Évaluer leur minéralogie comparatives aux autres dykes pour mettre en valeur leur singularité. Évaluer la répartition de cette minéralisation (vérifier qu'elle est homogène dans les dykes, il y a peut être des variations en fonction des niveaux).

    3- Après une telle étude, on saura si oui ou non il y a péril en la demeure. Si la répartition minéralogique est homogène et que l'ancrage est supérieur au niveau le plus bas de la carrière, on pourra prescrire des mesures particulières pour conserver des affleurements à la fermeture de celle ci.

    Ces deux procédures auront pour avantage de ralentir la mise en exploitation du site. En attendant les marchés de travaux publics se cassent la gueulent (hélas) et dans certains secteurs la rentabilités des carrières s'effondre... et donc il n'est pas du tout certain que cette carrière ouvre réellement un jour. Surtout que la crise s’aggrave.

    Quoi que vous fassiez, à mon avis, il me semble qu'il faut éviter de mettre en avant des arguments trop discutables et subjectifs (amiante, radioactivité, pollution, risque touristique, risque pastoral, sécurité...) mais mettre l'accent sur ce qu'il y a de plus fort et de plus important. En effet, le défaut de beaucoup de comités de défense face à ce type de projet est de mettre tout dans le même sac, en se disant que plus le sac sera lourd, plus cela aura de l'impact, alors qu'en fait cela ne fait que nuire à la crédibilité. Si vous voulez je peux en parler à Debroas, sa maison secondaire est .... dans la même rue que moi à 300 m...

  4. Juste pour l'anecdote.

    En Nouvelle Calédonie, il y a un conifère endémique, Retrophyllum minus, qui a eu la drôle d'idée de ne pousser que les pieds dans l'eau sur roche ultrabasique. Drôle d'idée car les eaux sur ces roches sont complètement dénuées de sels minéraux assimilables. Dans les lacs et les rivières, pas d'algue, pas de vase, une eau limpide vert/bleu émeraude, pure de toute matière organique. On ne sait pas comment Retrophyllum minus arrive a s'en sortir mais il pousse a la vitesse prodigieuse de ...0,5 à 1 cm par an ! Une perf en milieu tropical humide ! Probablement l'arbre tropical le plus lent de la planète ! Pas difficile d'imaginer qu'un sujet de 2 m de haut est âgé de plus de deux siècles ! Ci joint un lien vers la bête: http://www.endemia.nc/plante/fiche84.html

    Au fait, vous n'avez pas répondu à ma question: Y a-t-il des albitites dans le périmètre de la carrière ?

  5. Enfin, pour ce qui est du terroir agro-pastoral... la remarque sur les sels toxiques me fait doucement sourire. Je ne pense pas que le bétail fasse la différence à Urdach comme à Lherz. Et a défaut d'analyses plus sérieusement étayées scientifiquement... on peut s'abstenir.

    Je crois qu'on ne se comprends pas sur cette dernière phrase. Les roches ultrabasiques sont des roches pauvres en sels minéraux utiles (NPK,Ca) et riches en sels toxique (nickel, cobalt notamment)... pour les plantes... pas pour les animaux. La conséquence est que sur ce type de roches les végétaux ont du mal à vivre. Ceux qui s'en sortent sont, soit très frugaux et à pousse lente, soit ont des nodosités racinaires pour puiser l'azote de l'air. La composition floristique sur roche ultrabasique est toujours assez spéciale. Le problème c'est que les herbacées qui ont une valeur pastorale (nourrissante pour les animaux) prospèrent généralement sur sol riche, moins bien sur sol pauvre. On va y trouver généralement des herbacées plus coriaces et des cypéracées qui sont plus difficiles à brouter. En Nouvelle Calédonie sur les zones ultrabasiques il est totalement impossible de faire pousser une seule graminée à valeur pastorale, seul y survit des cypéracées imbouffable et une végétation qui a évolué sur ce type de sol depuis le Jurassique et qui s'y est adaptée.

    Je n'ai jamais trop regardé avec précision le cortège d'herbacées sur lherzolite mais le problème doit être sensiblement identique car la logique est la même. Le seul avantage pastoral que je vois sur ce type de site est la difficulté des ligneux à recoloniser ce type de milieu, ce qui lui confère un entretien facile. En effet la plupart des massifs ultrabasiques européens sont généralement "pelés" (sous entendu sans arbre).

    Ne crois pas Eric, que je balance ce genre d'assertion de manière gratuite. Les difficultés que posent les roches ultrabasiques aux végétaux sont un fait scientifique bien connus et très étudiés de part le monde car justement il pose de sérieux problèmes soit pour la survie des populations (comment cultiver sur ce type de sol ?) que pour la végétalisation des sites miniers. Tu n'as pas idée du nombre d'expériences qui ont été menées en Nouvelle Calédonie (auxquelles mon frère a participé) afin de trouver les bonnes méthodes de végétalisation de ces sites.

    Mais revenons en au géologique (on n'est pas sur un forum de plantes). Y a-t-il dans le périmètre projeté de la carrière des "dykes" d'albitites. Si oui quelle est leur extension décelable ou interprétable en profondeur. Car en vérité la crainte de tout le monde (géologique) c'est la disparition de ces dykes originaux. D'autre part, s'il y en a, quelle est la quantité de dykes potentiellement "menacés" par rapport à ce qui existe à l'échelle de tout le massif. S'il y a des albitites dans le périmètre, quelle est leur minéralogie ? Cette minéralogie se retrouve-t-elle ailleurs dans le massif. Car si on veut brandir la menace sur le patrimoine géologique, il me semble qu'il faut être concret et précis.

  6. Avant de te lancer dans une 2D de la carrière, essaye de te procurer une copie du dossier ICPE de la carrière, afin d'avoir un plan projet de celle ci, au moins sa forme générale. Et de prendre en compte les mesures compensatoire.

    Pour revenir à certains arguments d'Eric Juan...

    Je ne vois pas que le paysage... le premier lien de mon message 41, c'est une unité géologique, agro-pastorale, paysagère aussi. Minéralogique également.

    La production pastorale sur sol ultrabasique est probablement très médiocre, car ces sols sont très pauvres en sels minéraux et riches en sels toxiques. Lagriculteur qui a vendu ses terrains a probablement fait une bonne affaire. L'unité géologique est un volume et non pas une surface. Donc tant que ce volume n'est pas entièrement entamé, on ne peut pas dire qu'il y a menace. Le volume qui aura été supprimé par la carrière aurait très bien pu l'être par l'érosion, le massif serait toujours là mais avec une autre forme. Idem pour la minéralogie. Elle se situe, si j'ai bien compris dans des dykes profonds. Donc en supprimer une partie de changera pas grand chose, ils seront toujours là en profondeur. Et je reste persuadé que grâce à la carrière on trouvera probablement des minéraux ou des faciès de roche qui ont échappé aux observations préalables, car on ne peut pas dire que le terrain actuel (surface d'altération importante, végétation relativement abondante...) favorise les observations à la différence de l'étang de l'Herz situé plus en altitude.

    En ce qui concerne l'exploitation, je m'interroge tout de même sur les coûts réels du transport et la rentabilité qui a pu être calculée car la densité d'une lherzolites est de 3,3, contre 2,6 pour un calcaire. Ce qui veut dire qu'un camion transportera 1,27 fois moins de matériau qu'avec un autre granula du secteur. Compte tenu du fait que cette carrière sera beaucoup plus éloignée des zones d'emploi que ne le sont Rebenaq ou Arbouet (pour ne citer que celles ci), le coût du transport sera bien plus élevé en ajoutant le paramètre de l'éloignement. Je me demande vraiment si ce matériau sera concurrentiel. C'est peut être une autre faille. Si c'est la cas, la carrière risque de faire une seule campagne de concassage puis de se mettre en sommeil.

  7. Pour ce qui est de "l'amiante", je pense qu'il faut être prudent. Pour ce que j'en sais, toute chrysotile fibreuse su subfibreuse n'est pas nécessairement une "amiante" au sens industriel du terme et ne porte pas le même risque sur la santé. En outre, à une époque je m'étais intéressé au problème par curiosité par rapport à l'amiante résiduelle qu'on trouve assez fréquemment dans les déblais de la mine d'Anglade comme à Canarie. Les études que j'ai trouvé n'ont jamais pu prouver un risque réel pour la santé ou l'environnement (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en a pas). Elles se sont donc bornées à des principes de précaution. A Urdach, le risque me semble être plus celui des employés de la carrière que celui des riverains en cas d'amiante véritable en quantité substantielle (ce qui fut le cas à Anglade avec des cas graves).

    Quand à la radioactivité, le risque me parait bien minime. S'il y en avait un, les habitants de Golinhac, dont les murs sont riches en inclusions de torbernite ou d'autunite seraient tous atteints de cancer de la thyroïde, ce qui est loin d'être le cas. J'ai des amis là bas qui vivent depuis 40 ans au milieu de murs qui doivent faire exploser les scintillomètres, ils sont en pleine forme et leur enfant aussi. Idem pour les habitants du village, pas plus malades qu'ailleurs. Donc la radioactivité d'Urdach.... mouai...

    Je ne cherche pas à casser systématiquement vos arguments, je me fais volontairement l'avocat du diable pour essayer de voir où sont les meilleurs arguments. Pour ma part, et j'insiste, celui du paysage me parait le seul véritablement crédible. Une falaise de 36 m dans ce paysage tout en douceur va forcement casser l'harmonie de ces douces collines, même si, ce paysage n'a rien d'exceptionnel ni d'emblématique, ni à fort enjeu de covisibilité. C'est un peu la difficulté du sujet.

  8. Salut Eric

    Tous les gites dont tu me parles n'auront aucune vue sur le site.

    Il y a certes des activités sur Urdach mais visiblement rien de bien central, il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire dans les environs même si Urdach était un temps soit peu défiguré. Je te le garantis il n'y aura aucun impact sur l'activité touristique. D'autant plus que les activités dont tu parles ne sont pas vraiment contemplatives, le parapente c'est un site de décollage, l'aéromodélisme le gars est toujours fixé sur son modèle pour ne pas le faire tomber, le VTT, la plupart des mecs regardent surtout leurs roues et le chemin. Je ne rigole pas, 90% des gens de toute façon ne regardent même pas le paysage dans leur "activités de pleine nature". C'est bien triste, mais c'est réel. Les contemplatifs comme toi et moi et quelques autres c'est plutôt rare.

    Quand au géologique, je ne comprends pas l'angoisse, la falaise d'exploitation ne fera que 36 m alors que l'épaisseur de la "couche" est visiblement d'au moins 100 m (mais je n'ai pas fait de coupe pour vérifier).

    Ne te trompe pas sur mes propos, je trouve moi aussi que c'est dommage de faire une carrière à cet endroit. Cela va être très moche, mais probablement assez peu impactant sur l'activité touristique et rurale. Si vous voulez un argument de poids contre le projet, votre seule alternative, à mon avis, est de faire une infographie 2D/3D réaliste depuis les principaux points de vue (site parapente, aéromodélisme, sentier). C'est quelque chose que je peux faire et que je fais souvent (pour les carriers, mais pas gratos surtout en ce moment). Je pense que les pouvoirs publics on complètement éludé la question. C'est le seul angle d'attaque que je vois. Mais sera-t-il suffisant ? La force de l'image est parfois étonnante.

  9. Juste un petit rappel tout de même. Les études d'impacts sont toujours payées par le porteur de projet donc généralement à décharge.... mais la marge de manœuvre est en réalité très faible car les services de l'état, notamment la DREAL veille, sans parler des associations qui siègent dans les comités de pilotages en préfecture sur ce type de sujet. Je me suis déjà fait retoqué une étude où les services en question m'ont même suspecté de mensonge délibéré, alors qu'il s'agissait, pour le coup, d'une honnête erreur d'interprétation d'un modelé de surface. Mais tout de suite c'est la suspicion... Bref tout ça pour dire que les autorisations ne sont pas données à la légère, il s'agit souvent d'un parcours du combattant pour l'exploitant. Pour un projet qui sort il y en a de très nombreux qui sont abandonnés. Les riverains sur-évaluent souvent les nuisances (c'est un euphémisme) par méconnaissance du dossier ou difficultés d'imagination. Les pollutions générées par les carrières de granulat sont généralement extrêmement faibles comparées à celles de l'agriculture. Pour preuve, elles deviennent souvent des repères de batraciens, tritons, oiseaux divers, lapins etc...

    Je travaille actuellement sur une gravière à Varilhes en Ariège, vous verriez comme ça fourmille de vie avec même des espèces rares et protégées qui ne seraient pas là s'il n'y avait pas eu la gravière, c'est incroyable. Ce n'est pas pour rien que la Fédération de Pêche de l'Ariège a créé son centre de formation sur la partie qui n'est plus en exploitation. Si vous ne me croyez pas, je peux vous envoyer des photos.

    Alors bien sûr, Urdach ça n'a rien à voir. Bien sûr je ne connais pas le site. Mais les documents, carte géologique, topo, photos, avis de l'administration (téléchargeable ici http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=12&cad=rja&uact=8&ved=0CG0QFjAL&url=http%3A%2F%2Fwww.pyrenees-atlantiques.gouv.fr%2Fcontent%2Fdownload%2F6842%2F43333%2Ffile%2FP_2013_126_Carriere_de_lherzolite_Aramits.pdf&ei=Rp1OU4vkJIXY0QXc1IHACw&usg=AFQjCNGmjn8vSfN67llU7XEms1nY7dn2oQ&bvm=bv.64764171,d.d2k

    sont suffisamment nombreux pour se faire une idée. Le géologique ne me semble pas vraiment menacée, la faune/flore non plus. Seul le paysage est un argument (d'ailleurs complètement oublié par les services de l'état !!!). Mais comme il ne semble pas y avoir de covisibilité statiques (genre un riverain avec sa maison juste en face) l'impact ne concerne que le regard des promeneurs et des agriculteurs. Il y a tout de même 3 sentiers de boucles locales qui auront une vu sur le site.Ce n'est pas négligeable mais est ce suffisant pour altérer le tourisme local.. a voir.

    Frédéric

  10. Salut Eric

    Cependant, autour du massif, des gens on restaurés d'anciennes fermes et crée des gîtes et des exploitations à finalité touristique (ce sont pas des profs à la retraite...), dont les activités sont directement orientées sur le massif d'Urdach.

    Peux tu préciser ? Je suis un peu surpris. En effet, il n'y a aucune ferme sur le versant occupé par la lherzolite, aucune vue sur la carrière depuis aucun bâtiment (si j'en crois la carte IGN). En outre je ne crois pas que les paysages du Col d'Urdach relève d'un quelconque intérêt majeur qui suscite des activités directement orientées sur le massif d'Urdach. C'est certes un paysage agréable de petits vallons pastoraux mais comme il y en a des milliers dans la région. Rien d'autre qu'une motivation de promenade tranquille un dimanche après midi en famille, mais pas d'intérêt paysager et touristique majeur susceptible de soutenir à lui seul un tissu économique. Je parle à priori, car je ne connais pas le site. Sans doute y a-t-il des subtilités qui m'échappent.

    Je comprends qu'en habitant à côté cela puisse tordre les tripes d'imaginer ce paysage tout en douceur, défiguré, en son milieu par une carrière. C'est un réel préjudice pour les amoureux de l'endroit, je le comprends. Le problème c'est que sur le papier le site est idéal et avec un impact paysager assez faible comparé à d'autres endroits où on aurait pu ouvrir une carrière. Car en effet, ce qui n'est pas fait ici et fait ailleurs, il y a toujours un perdant. L'administration, crois moi, fait ce qu'elle peut pour limiter les dégât au maximum. Si je te demande de me croire c'est que je travaille souvent pour des études d'impact de création de carrière et de fermes photovoltaïque. Ce qu'on perçoit et toujours le résultat d'un compromis où il n'y a jamais de gagnant / gagnant. Nous ne sommes pas hélas aux USA ou en Sibérie avec des horizons infinis. A un moment il faut faire des choix et sacrifier un site plutôt qu'un autre. Dommage pour Urdach mais en compensation, quel autre site a-t-il été "sauvé" ?

  11. Bonjour à tous

    Je suis toujours circonspect sur tous ces aspects de protection. En effet, il est rare que nous ayons tous les arguments pour juger.

    Le projet tel que je le vois semble spatialement limité. Je ne vois pas comment il peut réellement menacer le site en tant qu'objet géologique. Il permettra peut être même des observations intéressantes et inédites. Je sais bien qu'il ne faut pas brader la nature et le paysage, je parle en connaissance de cause en tant qu'Architecte Paysagiste. Mais il y a d'autres éléments à prendre en compte comme la création d'emplois et les difficultés de plus en plus importantes à exploiter des carrières en zones alluviales (grignotage de terre agricoles ou urbanisable, abaissement ponctuels de nappes, risque de pollution, etc...). Il semble que les nouvelles directives iront de plus en plus vers l'ouverture de carrière en roches massives pour alimenter le marché du granulat. Quant à celui ci tout le monde le veut de bonne qualité et le moins cher possible mais sans jamais avoir de carrière chez soi. Dans tous projet il y a ses défenseurs et ses détracteurs. Si à chaque fois qu'il y a une opposition importante on renonçait, on ne ferait pas grand chose et il n'y aurait pas beaucoup d'emplois en France. Pourtant je suis bien d'accord que certains projets sont des aberrations (ex Notre Dame des Landes) technocratiques parfois à dessous de table fructueux et occultes.

    A l'inverse certains projets honnêtes échouent pour des raisons fallacieuses souvent liés à un stricte problème de voisinage, une logique partisane ou tout simplement une mauvaise compréhension du projet. Par exemple, le projet de création de carrière souterraine de marbre à Estour (09) a échoué tout simplement parce que les quelques habitants de la vallée (pour la plupart des retraités ou enseignants) ne supportaient pas l'idée de voir des camions circuler sur la route alors que... le marbre en plaque ne génère pas de trafic important (ce ne sont pas des gros débits) en outre la carrière était souterraine, enfin les déblais sont très limités. Pour faire échouer le projet, les riverains ont cherché tous les prétextes possible. le seul qu'ils ont trouvé est comique: il s'agit d'une plante rare (qu'ils ont mis des années à trouver) qui s'est développée.... sur les granulats de l'ancienne carrière de marbre ...

    Dans le même registre: la plupart des écolos qui s'opposent aux gravières... sont ensuite bien content d'en faire des havres de paix ou des sanctuaires pour oiseaux migrateurs et autres animaux ou plantes aquatiques...

    Autre paradoxe du même style, on est tous content d'utiliser des piles rechargeables au nickel... c'est écolo mais .... pas si sûr... car ce faisant on fait grimper le prix de ce métal rendant rentable l'exploitation de terres nickélifères à faible teneur sur roches ultrabasiques (proches des lherzolites justement) en Nouvelle Calédonie. Conséquence de nos actes écolos.... de nombreux endroits du Sud de la Nouvelle Calédonie, jusque là relativement épargnés sont en train d'être scalpés sur des centaines d'hectares. Pas de riverain mais ... une flore unique au monde, 100% endémique et la plus ancienne et l'une des plus originales de la planète... dans l’indifférence nationale la plus totale !

    Pour conclure et pour que nous puissions juger pour Urdach, il faudrait la carte du projet de carrière, le profil final d'extraction, la profondeur du massif de lherzolite. Mais je doute que la carrière s'enfonce jusqu'à la racine de la Lherzolite et dans ce cas, le massif sera toujours là avec des possibilités d'observation bien meilleures que celle d'aujourd'hui.

    Par contre, l'endroit étant fort joli, il est évident que l'impact paysager sera notable mais là encore, il y a pire.

  12. En fait d'environnement alpin, je pense qu'il vaudrait mieux parler de domaine de développement de fentes de tensions avec circulations hydrothermales. Il peut y en avoir partout, autant dans un calcaire que dans tout autre roche. Enfin, c'est mon avis. Pour revenir à l'anatase, ce minéral est en fait extrêmement ubiquiste. Beaucoup plus sans doute qu'on ne l'imagine, parce que l'imaginaire l'associe toujours aux fentes "alpines". En vérité on peut la trouver dans des environnements très variés, depuis les latérites, les bauxites, les roches volcaniques, les grès métamorphisés, les gneiss, les granites, les dolomies et calcaires métamorphiques.... Il ne faut pas oublié que le titane est un des éléments les plus abondants sur terre même s'il est très dispersé.

  13. Salut Eric

    Je n'ai pas fait une généralité sur la concomitance quartz / anatase. J'ai seulement dit "dans les roches hypovolcaniques, les minéraux de titane semblent de développer de préférence (mais pas toujours) dans des zones assez pauvres en quartz" On ne peut pas faire plus nuancé et prudent. D'autre part, il faut faire attention ce qu'on entend par pauvre en quartz. C'est trés subjectif. Pour ce que j'ai observé (et ce ne sont que mes observations) les fentes trés pourvue en quartz, c'est à dire grossièrement plus de 75% de recouvrement sinon la totalité, avec des gros cristaux de quartz (globalement au delà de 2 centimètres) semblent à priori moins riche en minéraux de titane ou alors, comme j'ai pu le constater ces minéraux de titane semblent masqués ou englobés par le quartz qui recouvre tout. Je ne mets pas le gites du type Lurien et Arazur dans le même panier que les gites type Monesté ou Tourmalet, les uns sont dans des quartzite, donc forcément le quartz et partout, les autres sont dans des roches basiques plus pauvres en quartz. La différence est peut être simplement ici. Quant au Monesté j'ai une excellent anatase de ce site qui est ... posée sur albite.... Et ma meilleur anatase d'Arazur.... est sur de l'albite.... En vérité, on peut tourner en rond sur ce type de sujet sans jamais être d'accord. Toute dépend de l'expérience de chacun sur le terrain. Pour en savoir vraiment plus, il faudrait réunir un jour un maximum de pièce d'un maximum d'endroit pour faire des comparaisons... et même comme ça ce ne serait pas bon, car chacun peut avoir une sélection plus ou moins quartzeuse sur chaque gite. Le quartz est tellement ubicuiste... et les goûts et la manières personnelle de récolte font le reste.

  14. Bon, n'ayant pas d'indication cartographique sur les kilomètres indiqués par Quebequartz, j'ai parcouru la route virtuellement sur Google. J'ai retrouvé la zone, un peu en face de Corris. Il y a d'ailleurs une autre zone intéressante un peu avant en venant du Nord. Effectiment prospecter autour dans les bois ne doit pas être facile. Les affleurements ne doivent être faciles à creuser et les racines des arbres envahir les fentes. Toutefois, on sent sur certaines photos que la végétation au dessus semble être à fleur de roche.

    Je ne sais pas si ça peut servir, et j'enfonce sans doute une porte ouverte, mais j'ai prospecté en Bulgarie des reliefs semblables avec une végétation semblable. La prospection se fait d'abord avec une pelle et une pioche (comme les sept nains). Comme les pentes sont faibles les roches ne voyagent pas. Donc lorsqu'on trouve une trace de minéraux intéressant, il faut creuser autour de la pièce dans un rayon de l'ordre du mètre... pas plus. C'est comme cela qu'au Mont Vitosha (Bulgarie) furent découvert de fabuleuses poches de pegmatite à schorl trés brillant, apatite, axinite, sphène, molybdénite et j'en passe. Le problème c'est qu'il faut être hyper-vigilant. Repérer précisément la position des morceaux cristallisés au sol avant de les déplacer. Il faut passer un temps fous sur des surfaces de prospection ridicule. La plupart du temps on est bredouille.

    J'ai regardé également la petite route parallèle à l'autoroute et située juste au dessus. On y voit des terriers de minéralogistes. Qu'est ce que ça a donné ?

    post-2105-0-08744300-1391337346_thumb.jp

  15. J'aime aussi entendre que ces anatases viennent de roches métavolcaniques comme dans nos douces Pyrénées. Quebequartz, bienvenue cousin !!!!

    Peux tu nous envoyer la localisation précise du gite et également un lien vers un site web où on pourrait visualiser les cartes géologiques en ligne. Non seulement ça me plait de voir plus précisément le contexte géologique local mais sait on jamais, peut être que vu de loin, on pourra t'aider à trouver d'autres fentes (on peut rêver).

    Déjà une chose qui peut être pourrait t'aider: chez nous les minéraux de titanes sont plus fréquents dans des fentes étroites et peu étendues que dans les grosses fentes ouvertes. Comme la plupart des minéralogistes sont attirés par les grosses fentes avec des gros quartz, il passent le plus souvent à côté de choses qui paraissent insignifiantes et qui pourtant sont plus riches minéralogiquement. Quand on trouve des anatases dans des grosses fentes c'est en général au contact avec des petites où en fait elles se sont développée avant ou après (ça je ne peux pas le juger). J'ai l'impression que dans les Alpes c'est un peut la même chose aussi. D'autre part, chez nous, dans les roches hypovolcaniques, les minéraux de titane semblent de développer de préférence (mais pas toujours) dans des zones assez pauvres en quartz (mais tout le monde ne partage pas mon point de vue), souvent même, presque directement sur la roche sur un tout petit lit d'albite fine... exactement comme les anatases que tu nous montres en photo. Ces principes pourraient être assez universels, c'est à dire liés à des conditions de température et de pression qui sont sans doute plus aisés à atteindre dans des fentes étroites.

    Tout ça pour dire que, si vous avez trouvé de l'anatase dans ces grosses poches à quartz il est possible que ce soit une pure coïncidence et qu'en vérité elle soit plus abondante dans d'autres fentules plus étroites et passées inaperçue parce que sans quartz.

  16. Je reste persuadé qu'il existe dans les bois autour des fentes à cristaux. Les fentes alpines sont TOUJOURS en cortège, jamais seule. Il est impossible que les seules fentes du coin n'aient été coupées que par l'autoroute. Cependant, il est fort probable que le recouvrement de roches altérées en surface nuise à une prospection efficace comme c'est le cas sur nos braves plutons du massif central par exemple.

×
×
  • Créer...