Bonjour à tous !
Après un nouveau certain temps d'absence sur le forum, dû au fait que j'avais beaucoup de travail au lycée et que je n'étais pas là durant les vacances, je vous propose un sujet qui m'est venu à l'idée alors que j'étais en train de lire !...
En effet, en lisant « À l'ombre des jeunes filles en fleurs » (le deuxième tome de l'oeuvre de Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, qui est par ailleurs un très bon livre !), je me suis rendu compte que l'auteur utilisait un certain nombre de comparaisons liées, de plus ou moins loin, à la minéralogie...
Je me suis alors dit qu'il serait amusant de regrouper toutes les allusions minéralogiques que l'ont peut retrouver dans la littérature, afin de sortir un peu de l'ordinaire et de démontrer que les « cailloux » contiennent aussi une grande part de rêve !
Ainsi, je vous propose ce sujet, en espérant que vous trouverez par la suite de quoi le nourrir ! Ce qui ne devrait pas être très compliqué, car il me semble que dans mes précédents lectures, j'ai déjà vu pas mal de comparaison de ce type, où par exemple le ciel bleu était comparé à de l'azurite (j'essayerais de retrouver ce passage, mais je ne sais plus de quel roman cela provient).
Bien-sûr, on peut aussi citer les grands auteurs où les grands romans qui ont un rapport beaucoup plus directe avec les cristaux, comme les très belles oeuvres de Roger Canac, mais je pensais plutôt chercher des allusions là où justement on les attend moins, ce qui laisse plus de place à l'imagination !
J'oubliais de préciser que si vous avez un talent d'écrivain et que certains de vos textes ont un rapport avec la minéralogie, ce serait, pourquoi pas, l'occasion de nous en faire part dans ce sujet !
Je commence donc avec Marcel Proust, d'abord dans « À l'ombre des jeunes filles en fleurs » :
« Sur la mer, tout près du rivage, essayaient de s'élever, les unes par-dessus les autres, à étages de plus en plus larges, des vapeurs d'un noir de suie mais aussi d'un poli, d'une consistance d'agate, d'une pesanteur visible, si bien que les plus élevées penchant au-dessus de la tige déformée et jusqu'en dehors du centre de gravité de celles qui les avaient soutenues jusqu'ici, semblaient sur le point d'entraîner cet échafaudage déjà à demi hauteur du ciel et de le précipiter dans la mer. »
« [...] de sorte que l'atmosphère de la plus grande partie de l'atelier était sombre, transparente et compacte dans sa masse, mais humide et brillante aux cassures où la sertissait de lumière, comme un bloc de cristal de roche dont une face déjà taillée et poli, çà et là, luit comme un miroir et s'irise. »
« [...] quelquefois, sans y penser, quand on regardait sa figure ponctuée de petits points bruns et où flottaient seulement deux taches plus bleues, c’était comme on eût fait d’un oeuf de chardonneret, souvent comme d’une agate opaline travaillée et polie à deux places seulement, où, au milieu de la pierre brune, luisaient, comme les ailes transparentes d’un papillon d’azur, les yeux où la chair devient miroir et nous donne l’illusion de nous laisser, plus qu’en les autres parties du corps, approcher de l’âme. »
Par curiosité, comme j'ai vu que chez Proust le thème de l'agate est récurrent, j'ai fait une petite recherche et j'ai pu observer qu'il utilisait encore cette comparaison poétique trois tomes plus loins, dans « La prisonnière » :
« [...] et y trouvant non les fades boucheries et la blanche pierre de taille, mais la salle à manger de campagne où je pourrais arriver tout à l’heure, et les odeurs que j’y trouverais en arrivant, l’odeur du compotier de cerises et d’abricots, du cidre, du fromage de gruyère, tenues en suspens dans la lumineuse congélation de l’ombre qu’elles veinent délicatement comme l’intérieur d’une agate, tandis que les porte-couteaux en verre prismatique y irisent des arcs-en-ciel, ou piquent çà et là sur la toile cirée des ocellures de paon. »
À plus !
Clément